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Quelle est la ville la plus verte du Québec?

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22 avril 2014
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Par Mathias Marchal

Au moment où le monde célèbre le jour de la Terre, des efforts considérables sont déployés aux quatre coins du Québec. Réduction de déchets, recyclage, transport en commun, aménagement de parcs; des initiatives sont réalisées afin de verdir le voisinage. Mais quelle est la ville la plus verte du Québec? 

Impossible à dire avec les données disponibles, mais certaines municipalités font mieux que d'autres. C'est le cas de Gatineau, Boucherville, Dollard-des-Ormeaux, Montréal et Sherbrooke qui arrivent en tête de liste d'un classement réalisé par TC Media.

Les données publiques disponibles pour les 39 principales villes des 17 régions du Québec ont été analysées selon quatre critères, soit l'enfouissement de déchets, le taux de motorisation, la superficie d'aires protégées et la santé respiratoire  des enfants.

Pour chaque critère nous avons classé les 39 villes selon leur rang et réalisé ensuite une moyenne de leur position afin de les comparer entre elles. Ce genre de classement malgré des failles évidentes permet néanmoins d’avoir un aperçu des défis des principales municipalités québécoises.

1-Déchets

Avec 190kg par habitant et par an, un Sherbrookois enfouit deux fois moins de déchets qu'un résident de Sept-Îles (394kg), tandis que Montréal se retrouve dans la moyenne avec 289kg, révèlent les données du ministère de l'Environnement, du Développement durable de la Faune et des Parcs (MDDEFP) qui récolte les données des 54 sites d'enfouissement et d'incinération du Québec.

«Ces centres doivent peser toutes les matières qui entrent et tenir un registre indiquant le type de matières et leur provenance», indique André G. Bernier, directeur de l'analyse et des instruments économiques au MDDEFP.

Sans surprise, les villes qui enfouissent le moins de déchets par habitant sont celles qui font la collecte des déchets de table en vue de les composter et de les valoriser. Parmi les 39 villes étudiées, le tiers seulement a jusqu'à maintenant adopté cette bonne pratique.

«Les différences entre les villes s'expliquent aussi par l'ancienneté du service de collecte sélective, sa fréquence, les activités de sensibilisation, la richesse des citoyens. Elles peuvent même s'expliquer par la qualité du matériel de collecte fourni ou l'urbanisme», ajoute M. Bernier. Il précise que ces données doivent être utilisées avec prudence, car elles peuvent notamment englober certains déchets issus de commerces ou parfois de villes avoisinantes.

D'ici 2015, Québec s'attend à ce que 60% des matières organiques soient valorisées dans la Belle province et que d'ici 2020, l'enfouissement soit complètement bannit.

2- Aires protégées

Pour répondre aux objectifs internationaux de conservation de la biodiversité, le Québec s'est donné comme objectif de protéger 12% de son territoire d'ici 2015 et 17% en 2020. Si l'on se fie aux statistiques ministérielles, la protection du territoire ne passera pas par les villes puisque seules six d'entre elles sont en voie d'atteindre l'objectif de 2015.

Il s’agit de Shawinigan (60.3%), Sept-Îles (21%), Gaspé (16.2%), Val-d’Or (13.98%), Rouyn-Noranda (13.42%) et Boucherville (11.02%). Une douzaine de villes n’ont réalisé aucune démarche de protection en milieu terrestre selon les critères du MDDEFP.

«Attention, ces données ne reflètent pas la totalité des espaces verts sur le territoire d'une ville» prévient toutefois Jacques Perron, responsable des aires protégées, au ministère du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs. Les parcs urbains, les terres agricoles ou les milieux humides ne répondent généralement pas aux critères internationaux. «Pour être classé, il faut notamment qu'il y ait un milieu naturel, que cette zone entretienne la biodiversité et qu'il n'y ait pas d'affectation industrielle, notamment de droit miniers, pétroliers ou gaziers dessus», résume-t-il.

Les chiffres du ministère et ceux affichés par les Villes peuvent donc varier. Par exemple Montréal affiche un taux de protection de 5,75%, alors que le MDDEFP n'en recense que 3,8%. En gros, la Ville utilise une définition plus large de la définition d'aire protégée et retient dans son calcul certains parcs municipaux, cimetières ou terrains protégés par d'autres types d'ententes.

Aux fins de nos calculs, nous avons retiré les aires protégées situées en milieu aquatique. Les écologistes critiquent en effet régulièrement la prise en compte de cette donnée qui permettrait selon eux aux élus d'améliorer, sans réel effort, leur bilan en matière de protection.

M. Perron note aussi que «peu de municipalités ont emboité le pas de façon déterminée». Il précise aussi que si certaines Villes décrochent de bonnes notes, cela ne provient pas forcément de leurs initiatives, ayant seulement la «chance» d'avoir un parc national sur leur territoire.

3- Qualité de l'air

Pas facile de mesurer si la qualité de l'air est bonne dans les municipalités québécoises, car toutes n'ont pas de capteurs de particules comme Montréal.

Lorsqu'il a tenté, en 2008, de dresser l'état de l'environnement urbain, l'Institut national de la recherche scientifique (INRS) n'a trouvé quasiment qu'une seule donnée commune à toutes les municipalités, soit le nombre de jours de soins hospitaliers pour des problèmes respiratoires par tranche de 1000 enfants de moins de 14 ans.

Étonnement les villes Montréal (13e position) et Québec (2e) figurent plutôt bien dans le classement, malgré de grands axes routiers et des industries polluantes. «Les villes de taille moyenne, de type industriel, comme Alma, Saint-Hyacinthe ou Sorel-Tracy se trouvent au dessus de la moyenne … Par contre, des villes de même type s’en sortent bien, comme Sept-Îles», note le rapport de l’INRS qui évite de se commettre sur les causes de telles variations.

L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) critique le choix de ce critère. «Déterminer si une ville est verte en se basant sur ce critère est inadéquat, car les maladies pulmonaires ont bien d’autres causes que la pollution. Il y a par exemple les habitudes de vie comme le tabagisme ou même la génétique qui sont des facteurs bien plus importants», lance Audrey Smargiassi, chercheuse à l’INSPQ. Elle suggère plutôt les données d’Environnement Canada qui ne permettent toutefois pas d’obtenir des données pour chacune des villes étudiées.

Même s’il convient lui aussi que ces données sont insuffisantes pour tirer des conclusions, André Bélisle, président de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique, remarque quelques éléments intéressants. «Les villes industrielles comme Sorel-Tracy ou Alma se retrouvent en queue de peloton. De même que les villes au Nord est de Montréal qui reçoivent la pollution automobile de Montréal et les particules fines liées au chauffage au bois de leurs habitants», dit-il

Les villes ayant un moins bon score devraient aussi s’interroger sur la pollution intérieure des maisons et des écoles, ajoute M. Bélisle qui fait ainsi référence aux moisissures et à la pollution des poêles à combustion lente.

4-Motorisation

Sans surprise les villes de l'île de Montréal remportent la palme de la plus faible motorisation, même si on y compte quand même 36 voitures pour 100 habitants. «Le taux de motorisation est directement lié à la densité de population à l'aménagement urbain et à l'offre de transport en commun», lance Pierre-Alain Cotnoir, expert des comportements de transport chez Voyagez futé,  un organisme de conseil en transport durable.

Selon lui plusieurs Villes contribuent à rendre leurs citoyens dépendants de l'auto en raison de leur étalement. La voiture est alors indispensable pour avoir accès à son travail, à un magasin d'alimentation ou à un lieu de divertissement.

Pour renverser la tendance, il faut revoir la façon dont les villes sont construites et s'attaquer au portefeuille des citoyens pour qu'ils adoptent le transport en commun (quand il existe). «Il faut alors faire en sorte que le coût du stationnement revienne aussi cher que le coût d'un abonnement au transport en commun», indique M. Cotnoir.

Ce dernier suggère aussi aux directeurs d'entreprises et d'institutions (hôpitaux, universités, …) d'analyser les contraintes de leurs employés ou leurs étudiants afin de trouver des solutions personnalisées. Une usine pourrait instituer un service de navettes, offrir les meilleures places de stationnement à ceux qui pratiquent le covoiturage, ou même offrir des abonnements au transport en commun comme le tente désormais Laval chez les 65 ans et plus.

«Mais la culture de l'auto est vraiment bien enracinée et il est difficile de faire changer les choses», convient-il en suggérant aux décideurs de contacter les six centres de gestions des déplacements du Québec pour obtenir le soutien requis.

Pour voir tous les tableaux: http://www.chamblyexpress.ca/media/flying/4507/Tableaux_VillesVertes.pdf

 

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