La combattante de Muay Thai, Tricia Gaucher, est devenue championne du monde de la World Muay Thai Organisation (WMO) PROAM dans les derniers jours. Voici l'histoire inspirante de l'athlète qui est partie de rien selon ses dires.

La sportive de Longueuil avait pour idole de jeunesse Bruce Lee et le personnage iconique de Rocky Balboa.

Gaucher avait 13 ans lorsqu'elle a débuté la boxe au départ. « J'ai toujours aimé me tirailler. J'étais un peu le garçon manqué quand j'étais plus jeune. Je voulais faire de la lutte olympique ou de la boxe. Mes parents m'ont demandé de choisir et j'ai finalement opté pour la boxe. Je crois que ça me correspondait mieux, car on pouvait frapper », affirme-t-elle d'entrée de jeu. Celle-ci débute les arts martiaux mixtes à l'âge de 18 ans et y disputera même deux combats amateurs.

La jeune femme s'intéresse toutefois plus à un certain art martial, le muay thaï. « Ce n'est pas qu'un sport de combat, c'est une culture ou si vous préférez, un mode de vie. J'aime également le côté spectaculaire des combats avec les coups de coude, les coups de genoux et les coups de pieds. J'ai découvert avec le temps que c'était le sport qui était le plus approprié pour moi », déclare celle qu'on surnomme « Lefty ».

Le début de l'histoire

Gaucher s'entraîne en 2013 dans le but de disputer son premier combat amateur de muay thaï. « Je ne devais pas me battre au départ. J'étais inscrite, mais mon entraîneur de l'époque ne pouvait pas être présent, car il partait en voyage. Celui-ci m'a refilé alors à Kru Ash qui était découragé après le premier entrainement. Il se disait que je ne serais surement jamais à la hauteur et voulait annuler le combat. J'ai alors mis les bouchées doubles à l'entraînement pour y prouver que je serais capable et j'ai finalement remporté mon premier duel amateur de muay thaï », mentionne-t-elle.

« Lefty » raconte que son travail et son attitude l'ont aidé dans cette victoire. « J'ai toujours cru que je pouvais réussir. On dit souvent que vouloir, c'est pouvoir », ajoute-t-elle avec le sourire.

Que représente son entraîneur Kru Ash à ces yeux? « Il est pour moi un mentor, rien de moins », dis Gaucher calmement à propos de celui qui a entraîné pendant de nombreuses années Patrick « The predator » Côté.

La combattante n'avait qu'un combat amateur d'effectué lorsqu'elle a reçu une invitation en décembre 2014 pour un tournoi en Ontario. L'athlète a remporté le tournoi et s'est créé une place sur l'équipe canadienne de muay thaï. « Je me suis impressionnée moi-même, car j'ai vaincu des filles qui avaient beaucoup plus d'expérience que moi. De plus, je m'entraînais, intensément en muay thaï que depuis seulement un an », raconte-t-elle.

Cette victoire lui permit de participer à un championnat du monde, le « World MAC Games », en Thaïlande

Championne du monde

La femme âgée de 22 ans a passé trois semaines en Thaïlande. « La première semaine en était une d'entraînement et je me suis blessé au pied lors du premier jour. J'ai changé des choses dans ma préparation, mais pour moi il était hors de question d'abandonner. Je me suis battu malgré une blessure partiellement guérie. Je n'ai pas abandonné et encore une fois, la vie me l'a bien redonnée », affirme « Lefty » avec le sourire.

La combattante a remporté la médaille d'or en amateur catégorie C chez les 54 kilos et la ceinture de championne du monde en catégorie B chez les PROAM 51 kilos. « J'ai encore de la difficulté à y croire. J'ai vaincu des filles plus expérimentées que moi chez les amateurs, mais également chez les professionnels », avoue-t-elle.

Elle a également participé à une cérémonie appelée « World Wai Kru », une fête célèbre où elle a fait baptiser son mongkol par le gouverneur du temple d'Ayutthaya. « C'était fort impressionnant comme soirée avec des éléphants partout et des spectacles époustouflants », raconte l'athlète.

Gaucher a également profité de son expérience pour comprendre de nouvelles choses sur son sport. « J'ai appris qu'on devait tout d'abord le pratiquer par plaisir. Au Québec, on met beaucoup de pression pour un combat alors qu'en Thaïlande, c'est un mode de vie. Ils sont zen avant de se battre. La mentalité est différente », ajoute la jeune femme.

Futur

La combattante sera de retour d'ici les deux prochains mois pour une autre compétition à l'extérieur du pays. Gaucher défendra également sa ceinture acquise cette année l'an prochain lors de ce même tournoi.

Gageons que Tricia Gaucher n'a pas fini de se surprendre et de surprendre la planète.