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IPad en classe : outil ou nuisance

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7 avril 2012
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Le canon a remplacé ce bon vieux rétroprojecteur. Puis le tableau interactif a commencé à remplacer le canon. La majorité des élèves de M.E.T. sont déjà familiers avec ces nouveaux tableaux, puisqu’il y en a dans certains locaux de maths et de sciences. Même l’école n’échappe pas aux avancées technologiques. Saviezvous que les élèves de secondaire 1 à 3 du collège Jean-Eudes, à Montréal, devraient tous se procurer un iPad dès septembre prochain ? Oui, vous avez bien lu : un iPad. Un peu plus poussé qu’un Smartboard, n’est-ce pas ?

Selon la direction de l’école, la tablette d’Apple serait la solution pour remplacer ces manuels, dictionnaires et livres de référence si coûteux. Difficile à dire. Si je recevais réellement une liste scolaire me demandant de me procurer un tel appareil, ma première pensée serait pour le prix, même si je suis admiratrice des nouvelles technologies. Le collège Jean-Eudes est un établissement privé. Je ne voudrais pas être accusé de généralisation abusive, mais je crois bien que les parents qui envoient leur enfant étudier dans une école privée doivent être bien nantis. Je suppose donc que l’achat d’un iPad pour leur progéniture ne causera pas d’énormes problèmes de budget. Pourquoi pas après tout ? L’école offrira également des services de location, pour ceux qui ne voudront pas se procurer ladite tablette.

Cependant, je trouve cela un peu injuste pour les autres, mais bon, je suppose que le privé a certains avantages que le public n’a pas, et cela doit sûrement en faire partie. Tout le monde sait que le taxage et l’intimidation font partie du quotidien de plusieurs écoles, surtout au secondaire. Seuls les élèves de premier cycle du collège auront des iPad : imaginez la réaction de certains étudiants de 4e et 5e. Je ne prétends pas qu’ils seront tous jaloux et tenteront tous de s’emparer des tablettes des plus jeunes, mais selon moi, il y a quand même un risque qu’il ne faudrait pas négliger. Sans compter qu’à Montréal, les écoles ne sont pas si éloignées les unes des autres, alors rien n’empêcherait des petits garnements (façon de parler) d’écoles publiques de venir embêter les élèves du privé dans l’espoir de chaparder un iPad ou deux.

Maintenant, passons aux salles de classe. Je n’imagine guère comment les professeurs feront pour gérer de 25 à 35 élèves tous équipés d’une tablette où ils peuvent surfer sur le Net, clavarder, jouer au Démineur, aller sur Facebook, Twitter et autres sites, et ce, presque, excusez l’expression non appropriée pour un texte se voulant d’un niveau de langage neutre/correct, dans la face de l’adulte. Je veux bien croire qu’il est possible de suspendre le signal Wi-Fi de l’école permettant de se connecter à Internet, mais reste qu’un iPad doit sûrement être capable de capter d’autres signaux émettant à partir d’endroits aux alentours de l’école. Il y a aussi, dans chaque école du Québec, les pirates adolescents qui piratent le système informatique de l’école. Ils trouveront sûrement le moyen de se partager les réponses d’examens, les corrigés des devoirs, sous le nez des enseignants, sans que ceux-ci ne puissent s’en rendre compte.

Malgré tout, il y aurait certains avantages à doter les élèves de tablettes. Cela permettrait d’économiser beaucoup d’argent, car au lieu de prêter et d’acheter des manuels, chaque élève n’aurait qu’à les télécharger sur l’iPad, tout comme les dictionnaires. Il y aurait aussi moins de photocopies à réaliser, puisque les documents seraient informatisés plutôt qu’imprimer, sans compter que les étudiants auraient moins de matériel à apporter en classe. Ces avantages seraient très bénéfiques au système d’éducation en général, pas juste pour les collèges privés.

Néanmoins, je crois qu’il est encore un peu tôt pour doter tous les élèves des écoles secondaires du Québec de tablettes ou même d’ordinateurs portables, pour toutes les raisons énumérées plus tôt. Si une compagnie décidait d’inventer une tablette exprès pour les écoles, avec son propre système d’exploitation aux fonctions plus limitées pour que les étudiants puissent se consacrer à leurs devoirs et non à Farmville ou Angry Birds, cela serait idéal : alors là, je n’aurais plus rien à dire. Que voulez-vous, comme l’ont dit les Cowboys fringants dans leur chanson Histoire de pêche, on ne peut pas arrêter le changement.

Julie Pilon 5e secondaire

École Mg-Euclide-Théberge

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