Chanter pour ne pas avoir peur
Par Nathalie Ferraris
Quand on est petit et qu’on doit se rendre à l’école à pied, le trajet nous semble très long, surtout l’hiver. Je me souviens encore des tempêtes de neige que j’ai dû affronter afin d’aller acquérir les bases du savoir. J’avais toujours hâte d’arriver à destination !
C’est ce sujet qu’explore la canadienne Caroline Woodward dans le bel album Chanter dans le noir. Illustré par une autre canadienne, Julie Morstad, et publié à La courte échelle, ce livre raconte l’histoire d’une petite fille de six ans qui, pour se rendre à l’école, doit marcher longtemps, très longtemps.
À tous les matins d’hiver venteux, la fillette quitte sa douce et chaude maison. Dehors, il fait noir et une forêt se dresse devant elle. Pour ne pas regarder les ombres qui se cachent entre les arbres, pour ne pas entendre les craquements, les grognements, les hululements et les hurlements qui parviennent à ses oreilles, pour apprivoiser la nuit noire et se donner du courage, l’écolière inspire… et chante ! Pour se calmer et se rassurer, elle chante. Pour traverser la vallée de bêtes sauvages, elle chante. Pour affronter le vent mordant du nord, elle chante. Pour réchauffer ses orteils aussi, elle chante. Puis elle aperçoit la lumière de deux phares : l’autobus scolaire l’attend. La fillette monte à bord ; il fait chaud, et on lui sourit.
Tout de blanc et de noirceur vêtu, ce livre traite de la peur et propose le chant comme solution pour la surmonter. Si les images sont un peu plus sombres au début de l’histoire, elles adoptent des tons plus clairs au fur et à mesure que la fillette vainc sa peur. En ce sens, l’album est réussi et peut s’adapter à toutes sortes de peur.
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