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CSI d’ici:Faire parler les scènes de crime

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18 mars 2013
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Par Marilou Séguin

Les spécialistes en identité judiciaire n’existent pas que dans les séries télé telles Dexter et CSI. Loin du feu des projecteurs, les techniciens en identité judiciaire de la Régie de police Richelieu-Saint-Laurent écument les scènes de crime de la région à la recherche du moindre indice, un travail précis et délicat, qui ne se déroule pas tout à fait comme au petit écran.

«Ce n’est pas comme à la télé», lance en riant Serge Charbonneau, l’un des trois spécialistes en identité judiciaire oeuvrant sur le territoire, comptant plus d’une quinzaine de municipalités, dont Chambly.

Si son travail consiste bel et bien à trouver et documenter les éléments de preuve sur les scènes de crime ou d’accident, allant de la tentative de meurtre à l’incendie en passant par le vol qualifié, la réalité est différente de la fiction sur bien des aspects.

Par exemple, une analyse d’ADN ne se fait pas en cinq minutes, il n’existe pas d’ordinateur permettant de télécharger une empreinte digitale aux fins de comparaison et on ne déambule pas sur les lieux d’un crime en chemise de lin les cheveux au vent.

Lorsqu’il arrive sur une scène, l’agent Charbonneau, policier depuis 1978, est à la recherche de tout ce qui peut l’aider à reconstituer les évènements que ce soit des empreintes digitales, des fibres, des cheveux ou du sang.

Pour les spécialistes comme lui, les détails parlent.

«La première chose que je fais c’est de regarder. L’étape un c’est d’analyser la scène pour comprendre et pouvoir expliquer ce qui s’est passé»,  raconte-t-il.

Le technicien en identité judiciaire prend ensuite des photos pour documenter la scène dans son état original avant que quoi que ce soit ne soit touché ou déplacé.

Commence ensuite le méticuleux travail de recherche et de cueillette d’éléments de preuve, une tâche qui peut prendre une heure ou une journée selon les scènes et la gravité de l’évènement.

Chaque mois, l’équipe de spécialistes en identité judiciaire de la police Richelieu-Saint-Laurent couvre environ une centaine de scènes sur son territoire.

L’un d’entre eux s’est d’ailleurs rendu à l’usine Bennett Fleet, la semaine dernière, à la suite d’un incendie suspect ayant ravagé une annexe de l’édifice.

Mythes et réalité

Si certains outils utilisés dans les séries télévisées correspondent à la réalité, les techniques employées pour récolter et analyser les éléments de preuve ne tiennent bien souvent pas debout, prévient Serge Charbonneau.

«Lorsque l’on retrouve une empreinte, on la prélève puis on la compare à celle des suspects», explique-t-il, sa loupe à la main.  

Car contrairement à ce qu’on peut voir au petit écran, c’est un humain et non une machine qui effectue le minutieux travail de comparaison des empreintes. Dans la réalité, il n’existe pas d’ordinateur dont l’écran clignote en vert pour indiquer  un match parfait.

Les policiers peuvent faire appel aux experts de la Sûreté du Québec pour interroger les bases de données selon les caractéristiques d’une empreinte, mais plutôt que de donner un seul résultat, l’ordinateur produira une liste de suspect possible que les spécialistes en identité judiciaire devront analyser à la main…ou plutôt à l’œil.

«C’est à nous de confirmer qu’il s’agit de la bonne», précise M. Charbonneau, oeuvrant comme technicien en identité judiciaire au sein de la Régie de police Richelieu-Saint-Laurent depuis 2005.

Bien que l’identification d’une empreinte digitale suspecte se fasse parfois en quelques heures, les délais sont plutôt de quelques semaines dans la plupart des cas. En ce qui concerne l’ADN, il n’est pas rare de devoir attendre, plus d’un an pour obtenir un résultat indique M. Charbonneau.

Cela  le fait donc sourire quand dans une émission un personnage reçoit ses résultats de laboratoire quelques heures après son retour d’une scène de crime.

Indices:les morceaux du casse-tête

Formés au Collège canadien de police, les techniciens oeuvrant sur le territoire ne partent jamais sans leur coffre à outils contenant toutes sortes de fioles, de poudres, d’écouvillons et autres gadgets pour trouver et récolter des éléments de preuve.

On y retrouve notamment une lampe judiciaire, qui grâce à divers spectres lumineux, révèle des choses invisibles à l’œil nu, tels des fibres ou des cheveux.

Les policiers peuvent aussi avoir recours au luminole, ou Blue Star, un produit donnant un éclat bleu fluorescent aux traces de sang invisibles au premier coup d’œil.

«Il s’en serve à la télé, le problème c’est qu’ils font ça à la lumière alors que ça doit être utilisé dans le noir», souligne l’agent Charbonneau.

Mais le personnage de Dexter ne fabule pas lorsqu’il reconstitue le fil des évènements en lisant la morphologie des projections de sang sur les lieux d’un crime.

«Les traces de sang peuvent vraiment permettre de déterminer où se trouvaient la victime et l’agresseur, leur position, le nombre de coups, etc.», explique M. Charbonneau, qui peut être appelé à témoigner devant le tribunal, à titre de témoin expert, sur ce qu’il a découvert sur une scène.

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