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L'éruption sous-marine près de l'île de Vancouver sera si chaude que l'eau pétillera

durée 21h53
11 mars 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

Une éruption de magma sous le fond de l'océan Pacifique, au large de l'île de Vancouver, sera si chaude que l'eau pétillera, mais seuls les scientifiques le remarqueront.

Les scientifiques d'Ocean Networks Canada prédisent qu'une éruption aura lieu d'ici quelques semaines à quelques années après avoir détecté jusqu'à 200 petits tremblements de terre par heure dans la région la semaine dernière.

Ils affirment que l'éruption volcanique annoncée – à environ cinq kilomètres de profondeur et à 260 kilomètres au large de Tofino, sur la côte ouest de l’île de Vancouver – sera trop lointaine et trop petite pour être préoccupante.

Cependant, le phénomène offre une occasion unique d’en apprendre davantage sur la formation de la croûte terrestre.

Martin Scherwath, un scientifique de l'organisation, a déclaré que ce serait la première occasion pour capturer le phénomène à l'aide d'instruments sous-marins.

L'observatoire Neptune collecte des données sur le site depuis la première installation de l'équipement en 2009.

«C'est donc la première fois qu'un observatoire du réseau câblé est là en permanence, et que nous avons réellement la chance de comprendre ce qui se passe», s'est réjoui M. Scherwath.

Il a expliqué que la croûte terrestre ne se construit pas lentement au fil du temps, mais se développe plutôt à travers ce type d'éclatement de magma refroidi, qui a été enregistré pour la dernière fois il y a environ 20 ans.

«Il y aura un événement de propagation majeur, et nous voulons savoir exactement dans quelle mesure il se propage, quelle quantité de nouvelle croûte océanique il génère et à quelle vitesse», a-t-il précisé

Ocean Networks Canada affirme que l'observatoire a détecté une activité sismique accrue dans la zone connue sous le nom de segment Endeavour de la crête Juan de Fuca depuis des années, mais que celle-ci a culminé le 6 mars, lorsqu'il a enregistré le niveau d'activité sismique le plus élevé depuis près de deux décennies.

«Ce qui s'est passé la semaine dernière était tout simplement exceptionnel en comparaison avec l'augmentation progressive à laquelle nous avons assisté, a déclaré Scherwath. Donc, il y en avait peut-être quelques-uns par jour en moyenne, mais 200 est un nombre exceptionnel.»

Progrès scientifiques majeurs

Lors de la dernière éruption, il y a 20 ans, les scientifiques ne disposaient que de sismomètres au fond de l'océan pour recueillir des informations sur les tremblements de terre.

Cette fois, les données seront collectées presque en temps réel et incluront des équipements supplémentaires pour mesurer les changements de température ou tout bruit provenant de la lave perçant le fond marin.

Le magma est estimé à environ 800 degrés Celsius, mais il se refroidira rapidement lorsqu'il touchera l'eau de l'océan.

Martin Scherwath a avancé que «des roches presque fluides et coulantes» sortiraient du fond marin, se solidifieraient et deviendraient rapidement noires, tandis que la chaleur ferait pétiller l'eau qui les entoure.

Il a déclaré que lui et ses collègues géophysiciens surveilleraient la quantité de croûte terrestre formée lors d'une seule éruption, tandis que les biologistes seraient plus intéressés par la façon dont les animaux réagissent à de possibles changements.

Ashley Joannou, La Presse Canadienne