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La Semaine québécoise de la déficience intellectuelle sous le thème «J'ai ma place!»

durée 09h00
17 mars 2024
La Presse Canadienne, 2024
durée

Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Les personnes vivant avec une déficience intellectuelle ont droit à leur place dans toutes les sphères de la société. C'est le message que lance la 36e mouture de la Semaine québécoise de la déficience intellectuelle, qui se déroule du 17 au 23 mars.

L'événement se veut une semaine de solidarité et d'affirmation, mais aussi de célébration de la déficience intellectuelle, explique Amélie Duranleau,directrice générale de la Société québécoise de la déficience intellectuelle.

Plusieurs activités seront proposées, et des exemples de parcours de personnes ayant une déficience intellectuelle seront aussi présentés pour montrer leurs différentes réussites. Mme Duranleau souligne que les réalisations diverses de différentes personnes seront soulignées, comme le fait de vivre en appartement, d'avoir obtenu un emploi ou d'entretenir une vie amoureuse épanouie.

«Les personnes qui ont une déficience intellectuelle ne devraient pas demander à avoir une place. Elles l’ont, c’est leur droit», affirme Mme Duranleau, en lien avec le thème de la semaine, «J'ai ma place!».

La Société québécoise de la déficience intellectuelle estime que 82 000 personnes vivent avec une déficience intellectuelle au Québec. Mme Duranleau reconnaît que des progrès ont été faits dans les dernières années pour favoriser l'inclusion des personnes vivant avec une déficience intellectuelle et pour répondre à leurs besoins.

«Aujourd’hui, on met beaucoup l’accent sur la promotion de l’autodétermination, et la participation active des personnes qui ont une déficience intellectuelle dans les décisions qui les concernent, explique Mme Duranleau. Les personnes sont vraiment plus présentes dans l’espace public, et elles s’expriment à part entière et atteignent souvent leur plein potentiel par des projets, des programmes, qui sont significatifs et qui démontrent qu’elles sont incluses en société.»

Des activités seront d'ailleurs mises en place par différents organismes à travers la province à l'occasion de la semaine, et Mme Duranleau invite la population à y participer.

Encore des défis à relever

Toutefois, des défis importants, qui touchent autant les personnes ayant une déficience intellectuelle que leur famille, demeurent.

«Notre communauté est complètement à bout de souffle. Les ressources aux personnes qui ont une déficiente intellectuelle et leur famille sont vraiment défaillantes», indique Mme Duranleau.

«Souvent, ça peut être les parents qui doivent quitter leur emploi pour s’occuper de leur enfant qui est devenu adulte, ajoute-t-elle. Souvent, ce sont les femmes qui quittent en premier leur emploi.»

L’Association pour les personnes ayant une déficience intellectuelle du Suroît (APDIS), située à Salaberry-de-Valleyfield, en Montérégie, perçoit aussi que les besoins sont grands.

En mars 2023, l'APDIS a ouvert le Défi-Logis Suroît, un immeuble de huit appartements de trois pièces et demie destinés aux personnes vivant avec une déficience intellectuelle ou se trouvant sur le spectre de l'autisme. Un intervenant est disponible sur place ou sur appel en tout temps pour répondre aux besoins des résidents.

Après seulement un an, les logements sont tous occupés. «On a une liste d’attente qui se remplit assez rapidement, ce qui prouve encore une fois l’enjeu dans notre région», explique Anouck Leboeuf, coordonnatrice et intervenante à l'APDIS, en désignant le manque de logements où les personnes ayant une déficience intellectuelle peuvent vivre de façon autonome.

«On n'est pas fermés à l'idée de construire d'autres établissements du même genre avec l'Association», ajoute-t-elle.

Le Défi-Logis offre aussi plusieurs activités, comme des ateliers de cuisine collective ou de gestion des tâches ménagères, ainsi que de l'accompagnement aux résidents.

Mme Duranleau souligne que les personnes ayant une déficience intellectuelle vivent encore plusieurs types de discrimination, et que la Société québécoise de la déficience intellectuelle est préoccupée par des enjeux tels que la crise du logement, qui peut affecter ceux qui vivent avec une déficience intellectuelle.

«Il faut continuer nos efforts pour permettre d’avoir du logement abordable pour notre clientèle, inciter aussi les entreprises à leur offrir des emplois, des emplois qui sont bien rémunérés aussi», soutient pour sa part Mme Leboeuf.

Mme Duranleau espère que la semaine démontrera «à la population en général que les personnes qui ont une déficience intellectuelle, ce sont des citoyens et citoyennes à part entière, qu’elles ont leur place dans la société».

Coralie Laplante, La Presse Canadienne