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Le bureau à Tel-Aviv «en rien» une prise de position, défend la ministre Biron

durée 16h55
22 mars 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — L’ouverture d’un bureau du Québec à Tel-Aviv n’est «en rien» une prise de position du gouvernement dans le conflit israélo-palestinien, a défendu la ministre des Relations internationales et de la Francophonie, Martine Biron.

«En rien, l'ouverture du bureau du Québec à Tel-Aviv, dont l'annonce est bien antérieure au début des hostilités, ne peut être interprétée comme une prise de position de la part du Québec», a déclaré la ministre lors d’une allocution, vendredi, devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM). 

L’ouverture de cette représentation diplomatique a suscité de vifs débats à l’Assemblée nationale. En février, Québec solidaire (QS) avait déposé deux pétitions totalisant près de 12 000 signatures contre l'ouverture du bureau. 

Le député Haroun Bouazzi accusait la Coalition avenir Québec (CAQ) d'être «complice» de «crimes contre l'Humanité» et de «nettoyages ethniques». Les propos solidaires avaient toutefois été critiqués par le Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA). 

Le conflit a une charge émotive forte au Québec qui accueille d'importantes communautés juive et palestinienne. Des membres de la communauté juive observent une recrudescence de l’antisémitisme tandis que des détracteurs d’Israël estiment que son intervention militaire viole le droit international et accusent le Canada de fermer l’œil sur les souffrances des Palestiniens. 

Samedi, près de 200 organisations de la société civile tiendront une manifestation à Montréal pour dénoncer l’intervention israélienne.

Dans ce conflit, Mme Biron juge que la position du Québec est «équilibrée». «Je pense qu'on est tous horrifiés de ce qui se passe, mais on est aussi horrifiés de savoir que toujours des otages sont détenus par le Hamas», a commenté la ministre en mêlée de presse après sa présentation. 

Elle souligne que la décision d’ouvrir un bureau à Tel-Aviv a été prise avant l’attaque sanglante du Hamas  le 7 octobre, qui a entraîné une riposte militaire de la part d’Israël.

Mme Biron souligne que le bureau ne sert pas qu’aux relations avec Israël, mais avec l’ensemble du Moyen-Orient. «C'est vraiment la porte d'entrée du Moyen-Orient. Puis, il y a des affaires qui se font en Turquie, au Liban, aux Émirats arabes. Ce n’est pas juste Israël.»

Le bureau joue un rôle principalement économique plutôt que diplomatique, selon elle. «En fait, le Québec accompagne les entreprises qui veulent faire affaire à l'étranger. C'est sûr qu'on a des contacts politiques, mais dans ce cas-là, nous, ce qu'on veut, c'est accentuer les échanges économiques.»

À cet égard, l'économie israélienne a des atouts qui jouent en sa faveur, selon elle. «Israël a beaucoup à offrir, notamment en cybersécurité et en technologie.»

Dans les faits, le bureau de Tel-Aviv est opéré à partir de Montréal pour des raisons de sécurité, a précisé Mme Biron. «En fait, quand on va pouvoir y aller, le bureau va être dans l'ambassade canadienne, mais actuellement on travaille de Montréal.»

Stéphane Rolland, La Presse Canadienne