Les trois quarts des femmes minimisent leurs problèmes de santé, indique un sondage


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Par La Presse Canadienne, 2025
MONTRÉAL — Environ trois femmes sur quatre admettent minimiser leurs problèmes de santé en banalisant leurs symptômes, jugeant qu'ils ne sont pas assez graves pour demander l'aide d'un professionnel de la santé.
C'est ce que révèle un nouveau sondage mené au Canada par Angus Reid en collaboration avec la Fondation Pharmaprix pour la santé des femmes. Les résultats mettent en lumière que de nombreuses femmes ont du mal à reconnaître la gravité de leurs problèmes de santé.
Au Québec, 61 % des répondantes ont indiqué ne pas être sûres de la gravité de leurs symptômes, ce qui peut repousser le moment de consulter un médecin.
Globalement, les résultats montrent que les femmes âgées de 23 à 43 ans sont moins susceptibles de prendre leurs symptômes au sérieux, contrairement aux 44-50 ans où 80 % d'entre elles sont plus enclines à consulter un professionnel de la santé.
Ces résultats n'ont pas tellement surpris la Dre Louise Pilote, directrice associée au Centre universitaire de santé McGill (CUSM). Elle explique que les facteurs de genre, les rôles et les relations vont influencer comment on perçoit la santé et la façon dont on accède aux soins.
«Je pense qu'en général, les femmes et les hommes sont de plus en plus informés [sur la santé]. Mais, de minimiser l'importance, je pense que c'est parce que les priorités et les rôles de la femme font que leur santé ne passe pas toujours en premier. Il y a beaucoup d'autres choses dans leur vie qui passent avant elle», a commenté Dre Pilote.
Elle ajoute que les femmes ont l'habitude d'avoir des douleurs menstruelles, ce qui peut influencer leur perception sur la douleur et les amener à ignorer des signes qui ont un lien avec un problème de santé. «Ç'a à voir un petit peu avec notre physiologie qui fait qu'on est habitué à avoir des changements physiques et physiologiques pendant le mois», soutient Dre Pilote qui est spécialisée en médecine interne générale.
Le sondage soulève d'ailleurs que trois femmes sur dix ont du mal à discerner ce qui est normal ou plus grave lorsqu'il est question de certains symptômes de la santé féminine, comme les bouffées de chaleur et les règles irrégulières. En outre, 40 % des personnes sondées disent ne pas avoir suffisamment de connaissances sur les symptômes de la dépression et de l’anxiété.
Les résultats du sondage proviennent d’une étude menée par Veritas Communications du 14 mars au 10 avril 2025, parmi un échantillon de 1799 femmes canadiennes âgées de 23 à 50 ans qui sont membres d’Angus Reid Forum. Un échantillon de cette taille a une marge d’erreur de plus ou moins 2,3 points de pourcentage, 19 fois sur 20.
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Katrine Desautels, La Presse Canadienne