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Un syndicat veut plus de détails sur le plan de Carney pour améliorer la diplomatie

durée 18h23
8 mai 2025
La Presse Canadienne, 2024
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

OTTAWA — Le premier ministre Mark Carney s'est engagé à investir dans le Service extérieur du Canada, arguant que la diplomatie prend une importance croissante dans un monde dangereux.

Un représentant syndical représentant les agents du service extérieur et un sénateur ayant servi le Canada à l'étranger se disent optimistes quant aux plans de M. Carney, mais souhaitent en connaître les détails.

Le programme électoral libéral indiquait qu'un gouvernement Carney enverrait «plus de diplomates et de fonctionnaires canadiens à l'étranger» pour développer le commerce et «rétablir le leadership canadien».

Il indiquait également que les libéraux publieraient une «nouvelle politique étrangère complète» et lanceraient un examen complémentaire de la sécurité nationale.

Un porte-parole du cabinet du premier ministre a affirmé qu'aucun détail supplémentaire n'était disponible.

M. Carney devrait nommer son nouveau cabinet plus tard ce mois-ci.

Pamela Isfeld, présidente de l'Association professionnelle des agents du service extérieur, a soutenu que le syndicat était heureux de voir le programme libéral s'engager à renforcer la diplomatie, mais souhaite maintenant savoir «comment cela se traduira concrètement». Un examen approfondi de la politique étrangère et un nouveau plan sont «attendus depuis longtemps», a affirmé Mme Isfeld, dont l'organisation représente plus de 2000 membres actifs et retraités du service extérieur canadien.

Le moment est idéal pour entreprendre ce projet, maintenant que le Canada réfléchit à sa place dans le monde face aux tensions avec les États-Unis, a-t-elle ajouté.

Mme Isfeld a expliqué que de nombreux enjeux clés des récentes élections, notamment la politique de défense et la souveraineté économique et nationale, sont liés à la diplomatie et au Service extérieur.

L'examen devrait tenir compte des études antérieures et impliquer des consultations avec les groupes d'intérêt public, les groupes autochtones, les provinces et les municipalités, a-t-elle ajouté.

Augmenter les employés

Le dernier examen fédéral majeur du Service extérieur a été publié en 2005, sous la direction du premier ministre de l'époque, Paul Martin.

Le gouvernement a élaboré des stratégies ces dernières années pour l'Afrique, la région Indo-Pacifique et l'avenir de la diplomatie.

Dans le cadre de la stratégie diplomatique, publiée en 2023, le gouvernement a promis d'accroître la présence diplomatique du Canada à l'étranger. Le sénateur Peter Boehm, ancien agent du service extérieur, a souligné que, pour que toute révision future soit efficace, elle doit consulter les Canadiens, car «il n'y avait pas grand-chose dans la plate-forme».

M. Boehm présidait le Comité sénatorial des affaires étrangères et du commerce international en 2023, lorsque celui-ci a recommandé à Affaires mondiales Canada d'examiner sa structure de haute direction afin de déterminer comment réduire le nombre de hauts fonctionnaires et réaffecter les ressources.

M. Carney a souligné la nécessité pour le Canada de diversifier ses partenaires commerciaux en réponse à la guerre commerciale mondiale menée par le président américain Donald Trump.

Selon M. Boehm, cela pourrait signifier l'envoi de plus de délégués commerciaux en Europe, en Asie, en Amérique latine et en Afrique.

Mme Isfeld a souligné que l'envoi de davantage de diplomates à l'étranger nécessiterait probablement davantage de ressources, et pas seulement une réaffectation des employés actuels. Elle a précisé que le personnel est essentiellement «minimal» dans de nombreuses missions, avec un seul représentant à certains endroits.

«Il ne devrait pas y avoir de section ou d'équipe dans une ambassade sans au moins un remplaçant», a-t-elle déclaré. Selon elle, pour garantir la présence d'au moins deux employés dans chaque mission, il faudrait probablement augmenter le nombre d'employés du service extérieur d'au moins 50 à 60 %.

Le gouvernement devrait également envisager d'embaucher davantage d'employés canadiens, en fonction de ses priorités, car certaines divisions d'Affaires mondiales Canada sont «vraiment en sous-effectif», a-t-elle ajouté.

Mme Isfeld a indiqué que certains agents du service extérieur travaillant aux États-Unis s'inquiètent des enjeux politiques dans le pays et du manque d'accès aux services.

«Je pense que les gens sont nerveux et cela se traduira lorsqu'ils parleront aux personnes intéressées à les remplacer, a-t-elle supposé. C'est dommage, car c'est là que nous aurons vraiment besoin de personnes compétentes.»

Le sénateur Boehm a reconnu que le Canada se trouve à un «véritable tournant dans ses relations mondiales», car l'«ordre ancien» est remis en question par les États-Unis.

Il a ajouté qu'il attend avec impatience le prochain discours du Trône pour obtenir des détails sur les plans de Mark Carney concernant la présence canadienne à l'étranger. «Ce sera l'occasion pour le gouvernement, pour le premier ministre, de mettre en place le programme ambitieux dont il a parlé pendant la campagne », a affirmé M. Boehm.

Catherine Morrison, La Presse Canadienne