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«Usine à foutaises»: Eby se moque de Poilievre et sa la lutte contre la taxe carbone

durée 22h41
15 mars 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

VICTORIA — Une lettre envoyée par le chef de l'opposition conservatrice  au premier ministre de la Colombie-Britannique, lui demandant d'aider à mettre un terme à l'augmentation de la taxe fédérale sur le carbone, a valu à Pierre Poilievre un rejet et des moqueries de la part de David Eby

La demande de M. Poilievre a été rejetée par M. Eby et qualifiée de tactique de campagne d'«usine à foutaises».

La lettre de M. Poilievre, envoyée vendredi, demandait à M. Eby de se joindre à sept autres premiers ministres pour s'opposer à l'augmentation du 1er avril, affirmant que l'augmentation de 23% équivalait à 18 centimes de plus sur un litre d'essence, et que les habitants de la Colombie-Britannique et les Canadiens ne pouvaient pas se le permettre.

«Je vous écris pour vous demander de ne pas appliquer la hausse de la taxe du 1er avril», indique la lettre d'une page. «Rejoignez les sept autres premiers ministres exigeant que (le premier ministre Justin) Trudeau arrête la hausse.»

La lettre de Pierre Poilievre indique que le système de tarification du carbone mis en place par Justin Trudeau est une imposition aux provinces qui les oblige à accepter un prélèvement toujours croissant.

Mais David Eby, s'exprimant lors d'une conférence de presse à Terrace, a déclaré que les résidents de Colombie-Britannique se retrouveraient avec moins d'argent en retour si le gouvernement acceptait la demande «du bureau de campagne et de l'usine à foutaises» de M. Poilievre.

«Je n'habite pas dans le bureau de campagne et l'usine à foutaises de Pierre Poilievre, a déclaré M. Eby. J'habite en Colombie-Britannique, je suis premier ministre, et les décisions ont des conséquences. La réalité à laquelle nous sommes confrontés est que, si nous suivions la suggestion de M. Poilievre, les Britanno-Colombiens recevraient moins d'argent après le 1er avril que si le gouvernement fédéral appliquait cette augmentation directement.»

La Colombie-Britannique a introduit le premier prix généralisé sur le carbone en Amérique du Nord en 2008 et appliquera la prochaine augmentation au nom du gouvernement fédéral.

La lettre de M. Poilievre disait que les habitants de la Colombie-Britannique et de partout au Canada ont besoin d'un allègement et non d'une augmentation des impôts.

«Cela ne fait aucune différence pour les travailleurs de la Colombie-Britannique qui appliquent la taxe, ils la paient quand même», indique la lettre de Pierre Poilievre.

Les premiers ministres de l'Alberta, de la Saskatchewan, de l'Ontario, du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse, de l'Île-du-Prince-Édouard et de Terre-Neuve-et-Labrador ont demandé au gouvernement fédéral d'abandonner l'augmentation du 1er avril.

L'augmentation prévue semble avoir déclenché des tensions politiques entre le gouvernement libéral fédéral de Justin Trudeau et le gouvernement libéral provincial de Terre-Neuve-et-Labrador.

M. Trudeau a accusé vendredi le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Andrew Furey, de «continuer à céder aux pressions politiques» en s'opposant à l'augmentation prévue du prix du carbone.

«Je pense que les Canadiens de Terre-Neuve-et-Labrador et de partout au pays s'attendent à ce que leurs gouvernements fassent ce qu'il faut», a déclaré M. Trudeau aux journalistes à Montréal, ajoutant que le programme de tarification du carbone rapporte plus d'argent aux ménages sous forme de rabais que ce que la plupart des gens paient.

M. Furey, le seul premier ministre libéral du Canada, se bat depuis un an contre la taxe carbone.

Il a déclaré que les habitants des zones rurales ne peuvent pas accéder immédiatement à des alternatives énergétiques telles que les transports en commun et les véhicules électriques, en plus d'être confrontés au fardeau de l'inflation.

Le prix du carbone devrait augmenter à 80 $ la tonne, contre 65 $ la tonne auparavant.

Dirk Meissner, La Presse Canadienne