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Une nouvelle étude révèle les liens entre les maladies du cœur, l’AVC et la dégénérescence cognitive

durée 06h00
9 février 2019
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Par Salle des nouvelles

Un bulletin sans précédent de Cœur + AVC indique que les liens entre les maladies du cœur, l’AVC et les déficits cognitifs d’origine vasculaire sont beaucoup plus étroits qu’on ne le croyait auparavant.

Une analyse inédite des hospitalisations au cours de la dernière décennie révèle que les personnes atteintes d’une maladie vasculaire sont considérablement plus susceptibles d’en développer d’autres – si ce n’est pas déjà le cas – pouvant entraîner une réhospitalisation, voire la mort. Malheureusement, il s’agit d’une tendance à la hausse.

Toutes ces affections peuvent mener à la démence

« La découverte la plus surprenante est que les personnes avec une maladie du cœur présentent un risque très accru de souffrir d’une dégénérescence cognitive – et possiblement de démence – à cause d’une maladie vasculaire sous-jacente, indique Yves Savoie, chef de la direction national de Cœur + AVC. Les maladies vasculaires sont encore plus interreliées que nous ne le pensions, ce qui laisse entrevoir un problème encore plus grave et alarmant pour la majorité de la population, puisque 90 % d’entre nous vivons avec un risque de maladie cardiovasculaire. »

Quelques données tirées du bulletin illustrent cette surprenante réalité :

  • Les personnes atteintes d’insuffisance cardiaque sont 2,6 fois plus sujettes à souffrir d’un déficit cognitif d’origine vasculaire.
  • Une cardiopathie congénitale peut tripler le risque d’apparition précoce de déficits cognitifs d’origine vasculaire (avant 65 ans) et en augmenter de 30 % le risque d’apparition tardive.
  • Les personnes atteintes de fibrillation auriculaire (FA) sont 1,4 fois plus susceptibles de souffrir d’un déficit cognitif d’origine vasculaire.
  • Les personnes atteintes d’une valvulopathie présentent un risque accru de 25 % d’avoir un déficit cognitif d’origine vasculaire.
  • Parmi les personnes qui ont une récidive d’AVC, 30 % sont susceptibles de développer un déficit cognitif d’origine vasculaire.

Ces travaux révèlent aussi certaines lacunes dans le système de soins, qui a été conçu selon un modèle de maladie unique. Ces lacunes retardent inutilement le diagnostic et le traitement de plusieurs affections chez une personne, qui peuvent s’aggraver entre-temps.

« Les liens insoupçonnés entre les troubles vasculaires causent des souffrances inutiles à des milliers de nos concitoyens. Les patients qui sont aux prises avec ces affections se sentent dépassés, et le système de santé est surchargé. La situation ne peut pas durer, et elle ne fait qu’empirer à mesure que la population vieillit et que les maladies se manifestent plus tôt chez les personnes atteintes », ajoute M. Savoie.

Les statistiques sont foudroyantes

De toutes les hospitalisations recensées au pays entre 2007 et 2017, 2,6 millions sont liées à une maladie du cœur, un AVC ou un déficit cognitif d’origine vasculaire. De ces personnes, 40 % ont été réhospitalisées au moins une fois pour un épisode connexe, qui aurait pu être évité ou pris en charge si le patient avait changé son mode de vie ou obtenu un traitement plus tôt. Au lieu de cela, beaucoup de ces cas ont dégénéré en maladies graves et en urgences médicales. La situation est encore pire chez les femmes que chez les hommes.

Dans les faits, l’étude de Cœur + AVC montre que toutes les cinq minutes, une personne meurt d’un trouble cardiaque, d’un AVC ou d’un déficit cognitif d’origine vasculaire. Ces statistiques dépassent celles d’autres maladies; les affections cardiaques, cérébrales et cognitives tuent 13 % plus de personnes que tous les cancers réunis.

Cette étude a des implications mondiales. « Nous connaissons les facteurs de risque courants et savons ce qu’il faut faire. Des millions de morts et de nombreux cas d’incapacité dans le monde pourraient être évités au cours des dix prochaines années si nos connaissances actuelles étaient mises en application », affirme le Dr Vladimir Hachinski, neurologue et spécialiste de l’AVC et de la démence, en Ontario.

La solution réside dans les changements systémiques

Même si le cœur et le cerveau sont reliés par le système vasculaire, le système de soins de santé les traite séparément. Nous devons d’abord sensibiliser les gens aux liens entre ces affections, tant le public que les professionnels du système de santé. Une partie de la solution consiste à repenser le système. En effet, même s’il n’est question que d’une seule affection, les patients et leur famille doivent naviguer dans un réseau complexe. Pour les patients atteints de plusieurs maladies, l’approche compartimentée relative aux soins est particulièrement difficile. La tâche devient vite insurmontable lorsqu’un trouble cognitif s’y ajoute.

« Vous devez défendre vos propres intérêts. Si je n’avais pas eu d’argent, de ressources, d’éducation, de compétences linguistiques et une grande volonté, je n’aurais pas pu avancer. Je m’inquiète pour ceux qui n’ont pas le soutien et les ressources dont ils ont besoin », déclare l’Ottavienne Sarah Lansdown, qui a subi deux AVC et a dû défendre ses intérêts durant son diagnostic, son traitement et son rétablissement.

« Nous utilisons le terme navigation, mais nous pourrions faire mieux pour les patients et les fournisseurs afin de les aider à bien cheminer, explique la Dre Sharon Mulvagh, cardiologue à Halifax. Les patients ont besoin d’attentes et de directives clairement définies par rapport aux prochaines étapes, comme le rôle de chaque intervenant, les soins prévus et les situations envisageables, avec un dossier comportant ces renseignements. Les médecins, le personnel infirmier et les autres membres de l’équipe veulent offrir les meilleurs soins interdisciplinaires et intégrés, mais cela peut constituer un véritable défi sans la communication ou les ressources adéquates. »

« Il nous faut un système de santé intégré qui repose sur une approche holistique pour mieux répondre aux besoins des patients et faciliter leur passage du diagnostic au traitement, puis à la prévention secondaire et au rétablissement ou aux soins continus », soutient Patrice Lindsay, directrice du changement systémique et du programme sur l’AVC, à Cœur + AVC.

Un rôle clé que Cœur + AVC veut jouer est celui de catalyseur de changement. La fondation demande aux professionnels de la santé et aux dirigeants du système de se joindre à elle pour passer à l’action.

  • Accroître la sensibilisation par rapport à ces liens, auprès du public, mais aussi de l’ensemble des professionnels de la santé et des dirigeants qui travaillent auprès des personnes atteintes de ces maladies.
  • Redoubler d’efforts en ce qui a trait aux programmes de prévention – il est essentiel de promouvoir, de favoriser et d’adopter de saines habitudes de vie. Ces programmes sont plus importants que jamais; en prévenant une maladie vasculaire, on peut freiner l’apparition d’autres affections.
  • Créer un modèle de système de santé axé sur le patient, dans lequel il est facile de s’orienter et qui traite efficacement les personnes aux prises avec plusieurs maladies vasculaires.
  • Continuer d’apporter son soutien et de l’accompagnement aux personnes vivant avec une maladie du cœur, un AVC ou un déficit cognitif d’origine vasculaire.
  • Poursuivre le financement de la recherche pour approfondir la compréhension du système cardiovasculaire et des liens complexes entre les maladies du cœur, l’AVC et les déficits cognitifs d’origine vasculaire.

 

 

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