S'éloigner pour mieux se retrouver

Par Yves Bélanger
Quelquefois, il faut s'éloigner quelque temps pour mieux se retrouver. C'est ce qu'a fait Gabrielle, le personnage principal du tout premier roman de la Chamblyenne Christine O'Doherty, Le pont de l'Île, publié chez Lévesque éditeur.
Le roman débute alors que Gabrielle quitte son conjoint, sa famille, sa carrière et son réseau social avec quelques bagages en main. Au volant de son véhicule, elle se dirige vers l'Est du pays sans trop savoir où elle s'arrêtera. À quelques kilomètres de Moncton, au Nouveau-Brunswick, elle décide de traverser le pont de la Confédération afin de se rendre sur l'Île-du-Prince-Édouard. C'est à l'autre bout du Canada, face à l'océan, qu'elle fera un grand ménage personnel.
Crise de la quarantaine
Le pont de l'Île représente bien ce qu'est le concept de la crise de la quarantaine qui, pour plusieurs, correspond à une période de remise en question importante. À l'Île-du-Prince-Édouard, Gabrielle fait la rencontre de Dorothy, une femme dans la cinquantaine qui s'est résolue à une vie de couple malheureuse et qui n'a jamais mis les pieds hors des Maritimes. C'est leur amitié qui permettra aux deux femmes de faire le point sur leur vie et prendre les décisions qui s'imposent.
Christine O'Doherty est avocate et professeur à la Faculté de pharmacie de l'Université de Montréal. Elle a obtenu une maîtrise en études littéraires et poursuit actuellement un doctorat en études françaises. Pour elle, il était essentiel que son premier roman soit réel et se déroule dans la vie de tous les jours. « Je trouve que depuis quelques années, les récits se déroulent trop souvent dans un milieu qui sort de la réalité. Pourtant, c'est dans l'ordinaire que nous vivons notre vie de tous les jours. »
Le pont de l'Île n'est pas un roman autobiographique. L'auteure avoue toutefois que ses deux héroïnes lui ont beaucoup apporté. « En fait, elles se sont permis d'aller plus loin que moi j'aurais osé. Je n'ai pas ressenti le besoin d'être aussi radicale que Gabrielle dans ma vie personnelle, mais de permettre cela à mon personnage a été libérateur. »
La piqûre de l'écriture
Ce premier roman ne sera assurément pas l'unique œuvre littéraire de Christine O'Doherty. La Chamblyenne avoue travailler depuis quelque temps à un deuxième roman. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une suite de l'histoire de Gabrielle et de son amie Dorothée, ce deuxième récit sera une continuité de la thématique de la remise en question. « Mon personnage sera également en réflexion profonde afin de découvrir quelles sont les choses vraiment essentielles dans sa vie », conclut-elle.
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