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La voix des invincibles

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3 avril 2013
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Par Claudy Laplante-St-Jean

« Le rap, c'est plus qu'un beat. Je m'en sers pour dénoncer l'injustice d'un pays. Je nie tout haut, ce que le monde pense tout bas. Le rap, pour moi, c'est le cœur de ma réserve », a chanté Samian, a cappella, devant la foule d'étudiants bercée par les paroles qui dénoncent les préjugés envers ses ancêtres. L'artiste algonquin était à l'école Monseigneur Euclide-Théberge à Marieville pour parler de sa culture à travers son art, le rap.

Après 27 concerts sur la route, entre le Canada et la France, Samian faisait son retour au Québec, dans le cadre de la Francofête, le 2 avril.

« Je viens de Picogan, un petit village de 600 personnes en Abitibi. C'est à peu près comme Marieville ! », a rigolé l'invité en se présentant, avant de se faire gentiment réprimandé par les 300 élèves réunis dans la salle polyvalente (la Ville a plus de 10 000 habitants).

« Je chante en français et en algonquin. Je suis le premier à avoir fait ça. J'ai travaillé avec ma grand-mère pour la traduction. Je viens vous parler aujourd'hui des premières nations. Il y a tellement de préjugés par rapport à elles. Il y a aussi des préjugés par rapport au rap. C'est de la poésie, c'est quelque chose de bien », a-t-il continué en ajoutant qu'il parlait au nom d'un peuple qui n'a pas de voix ni au Québec ni au Canada.

Les spectateurs ont eu droit à plusieurs pièces des deux albums de Samian, Face à soi-même (2007) et Face à la musique (2010), en plus d'une primeur, la chanson Jean 3:16. Ils ont même servi de chorale pendant le refrain du morceau qu'on retrouvera dans le troisième album du rappeur, qui devrait être disponible cet automne.

Le poète a aussi invité un étudiant à monter sur scène, pour un petit exercice de rap improvisé en compagnie de DJ Horg (Félix-Antoine Leroux) et de la chanteuse Sola.

« On ne peut pas partir de Marieville sans vous apprendre un mot en algonquin. Kisakiin. Ça veut dire je t'aime », a conclu l'artiste avant d'entamer son succès du même nom sous les applaudissements.

Qui est Samian ?

Originaire de Pikogan, petite communauté autochtone enclavée dans la ville d’Amos, en Abitibi-Témiscamingue, Samian — traduction de son prénom, Samuel, dans la langue algonquine — a conquis en portant fièrement ses couleurs; celles de tout un peuple, ce peuple « invisible » qu’il dit « invincible » et pour lequel il revendique respect et reconnaissance. Voix par laquelle s’exprime au présent une histoire vieille de plusieurs siècles, le rappeur métis déclame sa poésie avec l’âme du guerrier… Avec une part d’ombre, mais non sans lumière — je suis vivant, c’est pour ça que j’y crois —, évoquant le passé au nom de l’avenir des générations futures, un avenir heureux qu’appelle le courage de la nouvelle génération, une nation de frères unis.

Inspirés par son propos authentique et fascinés par son univers musical, où rythmes urbains s’allient à l’Algonquin — héritage de sa grand-mère auprès de laquelle il retrace l’histoire de son peuple et réapprend la langue maternelle — et aux instruments traditionnels amérindiens, les jeunes font de Samian un intervenant de plus en plus sollicité. Un rôle qu’il endosse avec ferveur en multipliant les engagements, auprès notamment du ministère des Affaires indiennes et du Nord Canada, de l’Office national du film et de l’APTN (Aboriginal Peoples Television Network).

(Source : www.samian.ca)

Ses premiers pas au grand écran

Samian a laissé son micro pour la caméra afin de tenir son premier rôle au grand écran, dans le film Roche, papier, ciseau. Il joue Boucane, un jeune autochtone qui quitte sa réserve du Nord-du-Québec pour la grande métropole.

 

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