La Coco Chanel du Québec honorée

Par Claudy Laplante-St-Jean
Celle qui a habillé les grandes dames de l'élite montréalaise et qui a imposé le tailleur-pantalon a maintenant son propre panneau d'interprétation dans sa ville natale, devant la maison de son enfance, en face du Bassin de Chambly. Les marcheurs pourront découvrir le parcours exceptionnel de Gaby Bernier, cette créatrice de mode qui a fait sa marque il y a quelques décennies.
« Tout à coup que ça amène un flux de touristes sur la rue Bourgogne, il va falloir l'aménager encore mieux ! », s'est réjouie Pauline Gill, auteure de la trilogie historique Gaby Bernier et grande admiratrice de la célèbre Chamblyenne. Lors du lancement de son livre, l'écrivaine avait eu la promesse du maire de Chambly, Denis Lavoie, que son personnage principal aurait son propre panneau.
Chose promise, chose due; le panneau a été inauguré officiellement, le 22 mai, en compagnie des amoureux de l'histoire, soit des membres de la Société d'histoire de la seigneurie de Chambly ainsi que des Guides patrimoniaux Au pays de Chambly.
« Il y a des citoyens de Chambly qui ont changé les choses. Des gens qui se sont distingués. C'était beaucoup plus difficile à l'époque de rayonner sans YouTube qui peut faire voir une vidéo à toute la planète. L'histoire, il faut qu'on en parle. Pas juste celle avec un grand H, mais celle des hommes et des femmes de tous les jours », lance M. Lavoie en honorant Gaby Bernier, qui possède déjà une rue à son nom dans la municipalité.
Qui était-elle ?
Gabrielle Bernier est née en 1901, à Chambly, ville où elle passera son enfance dans la maison de ses parents (1626, avenue Bourgogne). La propriété appartient d'ailleurs présentement au célèbre cuisinier chamblyen, Ricardo Larrivée.
Avec sa sœur, Èva, Gaby fréquente le couvent des Dames de la Congrégation de Notre-Dame, où est présentement situé le centre administratif de la municipalité (56, rue Martel).
Passionnée de la mode, elle devient première couturière chez Madame de Pompadour à Montréal. En 1927, elle inaugure boutique, le Salon Gaby Bernier, qui après être déménagé, restera ouvert jusqu'en 1960.
« Elle a habillé une duchesse ainsi que des épouses d'ambassadeurs. Il n'est pas rare que des gens me disent qu'ils ont trouvé des créations de Gaby Bernier dans la garde-robe de leur mère. Je leur dis illico d'envoyer ça dans un musée ! », confie Pauline Gill.
« Elle a traversé deux guerres et la crise économique. Elle a réussi par elle-même. Elle mérite qu'on reconnaisse ce qu'elle a fait. On dit même que c'était l'une des rares millionnaires à être célibataire au Québec », conclut l'auteure à propos de celle qui était considérée comme la Coco Chanel du Québec.
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