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Un suicide oublié

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3 février 2012
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Vous vous souvenez, il y a environ un mois... Non ? Allez, faites un effort. Ah oui, ça vous revient. Il y a une fille qui s'est suicidée. Son nom ? Vous devez le savoir. Marjorie Raymond. Vous vous souvenez pourquoi au moins ? C'est un phénomène qui dure et perdure encore, un phénomène où il n'y a pas encore de solution définitive.

Oui, je parle bien de l'intimidation. Peut‐être que j'y vais dur, mais je trouve ça tellement dommage que la plupart du monde aujourd'hui ne se souvienne plus de cette jeune fille, du geste qu'elle a posé pour dénoncer cette cause...

Quand il n'y avait pas si longtemps, ils étaient tous solidaires avec celle-ci. C'est drôle, au moment même où il y a eu une vague de compassion, une vague d'amour, un espoir de changement, j'avais la naïve impression que ce suicide, aussi malheureux soit-il, aurait réussi à nous ouvrir les yeux. Tout portait à le croire !

À la télévision et à la radio on entendait seulement parler de Marjorie, on entendait les témoignages des gens qui disant haut et fort : « Il faut que ça cesse ! ». Sur Facebook, il y avait des milliers de statuts de compassion, des partages de photos, pour dire des centaines de vidéos portant tous sur Marjorie Raymond, il y avait aussi des marches contre l'intimidation et même les artistes québécois s'exprimaient sur le sujet. C'était sûrement la première fois que je voyais un phénomène qui prenait une telle ampleur, la première fois que je voyais des gens qui disaient être prêts pour le changement.

Durant un bref instant, j'ai eu foi en les québécois. Je suis sûr que vous aussi vous y avez cru aussi. Malheureusement, comme chaque chose tragique dans ce monde où on croit voir l'espoir d'un monde meilleur, on finit par oublier. Il y a-t-il seulement quelque chose qui dure ?

Vous allez me dire ce qu'il va falloir attendre pour connaitre un semblant de changement ? Une série de suicides ? Il ne faudrait pas. Je suis loin de dire que je détiens la solution absolue, mais je crois que c'est pas au gouvernement de faire quelque chose c'est à nous.

Si chacun de nous essayait d'apporter un changement dans son comportement pour le mieux envers lui et envers les autres, on verrait la différence. Si on veut un changement, il faut que celui-ci parte de nous.

Ensemble, en se soutenant les uns les autres, en se tenant on peut surement y arriver. J'aimerais penser que les humains sont bons, qu'un jour ils se réveilleront, qu'un jour la réalité les frappera, qu'ils voudront à ce moment-là tout simplement changé.

Suis‐je trop utopique dans ma façon de penser ? Probablement, mais je me dis que l'espoir fait vivre, c'est la seule façon de survivre.

Marie‐Ève Hémond

Mgr-Euclide-Théberge

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