Commissaire à la langue français
Étudiants étrangers: Dubreuil recommande un plafond de 15 % dans chaque établissement

Par La Presse Canadienne
Pour favoriser l'intégration, le commissaire à la langue française, Benoît Dubreuil, recommande d'imposer un plafond de 15 % d'étudiants internationaux dans chaque cégep, collège et université.
À l'heure actuelle, la proportion moyenne d'étudiants étrangers dans les établissements est de 13 %. Or, dans «10 à 15» établissements, ce pourcentage serait beaucoup plus élevé, selon M. Dubreuil.
Il note dans son rapport qu'il a déposé à l'Assemblée nationale mercredi que ces établissements, dont les collèges Ellis et Lasalle, situés à Montréal, ont centré leur modèle d'affaires sur le recrutement international.
«Ce sont des contextes qui ne sont pas tout à fait favorables à l'intégration, (...) dans la mesure où (on) étudie au Québec pendant quelques années, mais sans être en contact avec des étudiants québécois.
«Pour nous, ça va à l'encontre des objectifs de la Charte de la langue française, qui mise non seulement sur l'utilisation et l'apprentissage du français, mais aussi sur (...) une adhésion à la culture québécoise», a expliqué M. Dubreuil en conférence de presse.
Il écrit dans son rapport qu'une proportion supérieure pourrait néanmoins être acceptée dans certaines situations, par exemple pour maintenir une offre de programme minimale à Baie-Comeau, Matane ou Saint-Félicien.
Les étudiants du troisième cycle universitaire, dont le nombre demeure «modéré et stable», pourraient être exclus du calcul, ajoute-t-il.
Des 630 000 étudiants au Québec, 80 000 sont des étudiants étrangers. Ce n'est pas «trop», a dit le commissaire, mais il faut les «réallouer pour plus de mixité», selon lui.
Benoît Dubreuil affirme avoir constaté depuis quelques années une hausse substantielle du nombre d'étudiants africains au Québec. Il recommande de mieux les préparer à leur arrivée, afin d'éviter qu'ils vivent de fâcheuses situations.
Car une mauvaise expérience dans une salle de classe, où les «rapprochements» ne sont pas bien «gérés», risque de «consolider les préjugés», qui se transféreront ensuite dans les milieux de travail, prévient le commissaire.
Mercredi, la ministre de l'Enseignement supérieur, Martine Biron, a accueilli positivement le rapport. «Je trouve ça intéressant. (...) Je vais le lire dans son ensemble et voir un peu ce qu'on peut faire», a-t-elle brièvement commenté en mêlée de presse.
«Je trouve intéressant ce qu'il amène, le principe du 15 % d'étudiants étrangers par campus, a ajouté son collègue responsable de la Langue française, Jean-François Roberge. La diversité, ça veut dire que ça inclut une présence de Québécois aussi.»
Caroline Plante, La Presse Canadienne