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Institut de recherches cliniques de Montréal

Une étude permet de mieux comprendre le fonctionnement des lymphocytes T

durée 15h00
20 mars 2025
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Par La Presse Canadienne

Des travaux réalisés à Montréal permettent de mieux comprendre le fonctionnement d'une composante essentielle du système immunitaire, ce qui pourrait un jour mener à des applications cliniques dans le traitement de problèmes comme les infections ou même le cancer.

Au terme de dix années de travaux, la docteure Nathalie Labrecque, aujourd'hui à l'Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM), et son équipe publient jeudi dans les pages du Journal of Experimental Medicine une étude qui élucide en partie les mécanismes cellulaires et moléculaires qui déclenchent et régissent la réponse des lymphocytes T.

Une meilleure compréhension de ce système ― qui se comporte différemment lors d'une infection aiguë, d'une infection chronique ou d'une maladie auto-immune ― est cruciale au développement éventuel de thérapies plus efficaces.

Les lymphocytes T sont capables de tuer des cellules infectées par une bactérie ou un virus, a rappelé la docteure Labrecque.

«On a un peu l'impression qu'on connaît plein de choses sur la réponse des lymphocytes T, comment elle se met en place de façon très efficace et coordonnée, ce qui permet vraiment une réponse optimale, a-t-elle dit. Mais dans les faits, il y a encore plein de choses qu'on ne connaît pas.»

L'essentiel des travaux de la docteure Labrecque ont été réalisés alors que son laboratoire se trouvait à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont. Elle a emménagé dans les locaux de l'IRCM en janvier 2024.

Lors d'une étude publiée il y a dix ans, ses collègues et elle s'étaient intéressés à une voie de signalisation appelée «Notch», dont on sait de longue date qu'elle joue un rôle important dans la différenciation de plusieurs cellules de l'organisme. Ils avaient alors démontré que Notch est aussi importante à la réponse des lymphocytes-T CD8+.

La nouvelle étude approfondit la compréhension de ce mécanisme en identifiant les cellules à l'origine de la signalisation Notch dans les trois premiers jours après une vaccination ou une infection. C'est cette signalisation qui différencie les lymphocytes-T CD8+ en leur enseignant à quel ennemi ils doivent s'attaquer.

«Avant ça, ce sont des lymphocytes naïfs, ils ne font rien, ils sont en attente, a dit la docteure Labrecque, qui a mené ces travaux en collaboration étroite avec le docteur Ivan Maillard de l'Université de la Pennsylvanie à Philadelphie. L'antigène auquel ils vont répondre doit leur être présenté par une cellule bien spécifique

Et c'est cette différenciation qui va donner naissance «à la grande armée (de cellules immunitaires) qui va contrôler l'infection», a-t-elle complété.

Une fois l'infection contrôlée, a dit la docteure Labrecque, la majorité de cette armée va mourir, mais on en conservera une petite portion qui deviendra ce qu'on appelle des «cellules mémoire».

«On a aussi montré que le choix entre une cellule qui est destinée à mourir et une cellule qui deviendra une cellule mémoire est contrôlé par Notch», a-t-elle expliqué.

L'étude lève donc une partie du voile sur le rôle primordial que joue Notch dans la coordination élargie de la réponse immunitaire, a dit la docteure Labrecque.

On constate que Notch est impliqué dans la différenciation des lymphocytes-T en présence d'une infection aiguë, et on peut imaginer que Notch joue un rôle important dans la réponse à une infection chronique, a-t-elle ajouté.

«Ça suggère un rôle central de la voie de signalisation Notch dans la différenciation des lymphocytes-T CD8+, a-t-elle dit. Mais ça ouvre la question: quel est le rôle de cette voie de signalisation dans la réponse à une infection chronique ou au cancer

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne

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