À 11 ans, un enfant peut-il rester seul à la maison ?

Par Chantal David
À 11 ans, un enfant peut-il rester seul à la maison ?
Mme David, mon fils de 11 ans ne veut plus aller au camp de jour prétextant qu'il est assez grand pour rester seul à la maison pendant les jours de semaines. Ais-je raison d'être inquiète face à une telle situation ?
M. Rainville, Marieville
Votre garçon est effectivement rendu à l'âge où les enfants commencent à trouver le camp de jour de plus en plus ennuyeux. C'est un âge où les changements hormonaux se font sentir. Il est donc normal qu'il soit plus fatigué et ait plus le goût d'y aller à son rythme.
À cet âge, les enfants ressentent également le besoin d'être plus autonomes, de faire comme les grands. Ce qu'il est important de savoir, c'est qu'un enfant ne peut être laissé seul à la maison pendant plusieurs heures avant d'avoir 10 ans.
Techniquement, un parent est tenu d'organiser du gardiennage pour son enfant jusqu'à cet âge. Après, l'enfant peut avoir assez de maturité pour se garder seul et agir de façon sécuritaire et responsable. Il est donc bon de vérifier avec celui-ci s'il connaît les règles de bases de sécurité: connaître les numéros à composer en cas d'urgence, ne pas ouvrir la porte à des étrangers, ne pas nager seul dans une piscine, ne pas inviter d'amis sans autorisation, etc.
Il est aussi important de s'assurer que l'enfant qui sera seul à la maison aura un réseau de gens qui pourront l'aider en cas de besoin. Bien entendu, l'enfant, même âgé de 10 ans, doit démontrer une capacité à comprendre les règles et à les respecter. Le jugement du parent est important en ce sens, car un enfant de cet âge n'est pas nécessairement prêt à être seul.
Avant de procéder pour une journée complète, il est essentiel de commencer graduellement quelques minutes ou quelques heures à la fois. Chaque situation requiert une période d'essai et différentes solutions peuvent être envisagées. L'enfant pourrait entre autres accepter, au début, d'aller au camp de jour au moins trois jours par semaine et ce nombre pourrait diminuer quand on sent que celui-ci vit bien la situation.
Il est bon de regarder avec nos enfants ce qu'ils comptent faire de leur journée afin qu'ils soient minimalement organisés et, par exemple, qu'ils ne passent pas tout leur temps devant leur ordinateur ou la télévision. En parlant d'ordinateur, pensez sécurité avant tout. L'enfant ne doit pas avoir accès à tous les sites sans supervision.
Bonne réflexion !
Je n'aime pas l'amie de ma fille
Ma fille de 12 ans a une amie avec qui je n'ai pas d'affinité et en qui je n'ai aucune confiance. J'ai peur que cette amie ait une mauvaise influence sur mon enfant. Je ne sais pas trop comment aborder ce sujet avec ma fille. J'ai peur que cela ne la fâche et qu'elle ait encore plus le goût de passer du temps avec cette amie pour me défier. Dois-je lâcher prise ?
N. Aubin, Carignan
La première question que l'on doit se poser comme parent est face à soi-même. Qu'est-ce qui vient tant me chercher chez cette amie ? Est-ce dans ses paroles, ses actions ? Est-ce son apparence ? Il est important d'identifier les indices qui m'amènent à me méfier d'elle. Il faut déterminer si un de ses aspects met mon ado en danger ou face à une influence très négative.
Effectivement, un parent doit prendre le recul nécessaire et regarder les impacts réels que peut avoir cette fréquentation. La distance émotive est toujours de mise quand on veut examiner une situation et prendre la meilleure décision possible.
Ce qui appartient avant tout au parent (émotions, souvenirs, etc) doit être avant tout évacuer avec une autre personne que notre enfant.
Exemple, une mère peut attendre d'être seule avec son conjoint pour aller à fond avec ses craintes ou autre sentiments vécues face à cette relation. L'idée est en fait d'arriver à pouvoir échanger plus librement avec notre enfant afin d'éviter de créer une controverse ou de dramatiser, ce qui pourrait le stimuler à nous défier.
Lorsque l'on aborde le sujet avec notre enfant, il est essentiel de ne pas y aller avec un ton accusateur quant à la dite amie. Exprimez-vous simplement en posant une question plutôt qu'en affirmant un constat bien arrêté. Évitez la rigidité. Car celle-ci ne mène à rien dans un échange constructif. Parlez de vos impressions, de vos inquiétudes tout en respectant ce que votre ado a à vous dire à ce sujet.
Une limite doit toutefois être claire; en tant que parent, vous êtes toujours la personne qui prenez les décisions finales. Cela n'empêche pas que vous soyez à l'écoute de ce que votre fille a à dire et que vous vous basiez également sur ses affirmations pour prendre votre décision.
Ne restez donc pas prise avec votre malaise, mais assurez-vous que vos questionnements servent à aider votre enfant à mieux comprendre les relations humaines et qu'elle apprenne par elle-même à saisir les différentes influences dans les relations d'amitié.
Bonne discussion !
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