Les pommiers à la merci de Dame Nature
Par Claudy Laplante-St-Jean
Si elles ont fait plaisir aux amateurs de chaleur, les frasques de Dame Nature ont causé bien des inquiétudes aux producteurs de pommes de la région. Le retour au froid aurait pu compromettre la vie des bourgeons réveillés trop tôt par la vague de chaleur connue il y a quelques jours.
« C’est un mois trop tôt. Les bourgeons ont grossi et sont prêts à ouvrir », a lancé Francis Lavoie, propriétaire du verger la Pommeraie d’or et du Domaine de Lavoie – vignoble et cidrerie, en entrevue téléphonique avec le Journal.
Celui-ci a surveillé la météo de prêt toute la semaine en retenant son souffle. Normal puisque ses 17 000 pommiers, 72 000 plants de vigne et 1 000 poiriers subissent directement les changements météorologiques.
Après que leur développement ait été accéléré en raison du mercure élevé, les bourgeons des pommiers étaient à la merci du gel. « Si ça descend en bas de moins huit degrés Celsius pendant plusieurs heures, cela pourrait compromettre la vie des bourgeons », s’est inquiété le producteur de Rougemont qui cumule plus de 29 ans dans le domaine.
« Il n’y a rien à faire. On va attendre la nature. On est à genou devant elle », a-t-il ajouté en nous lançant à la blague de prier pour lui.
La situation lui rappelle la vague de chaleur de 2010 où la saison avait commencé très tôt. Déjà, à la première semaine de mai, les bourgeons étaient en fleurs. Quelques jours plus tard, il avait neigé. M. Lavoie avait alors perdu plus de 50 % de sa production.
De leur côté, la croissance des plants de vigne n’a pas été trop accélérée par la température élevée.
« Jusqu’à maintenant, ce n’est pas trop pire. Si la chaleur avait continué, ça aurait été dangereux. Les vignes sont encore plus fragiles que les pommiers », a expliqué M. Lavoie.
La neige comme isolant
Rejoint plus tard dans la semaine, Francis-Hugues Lavoie, copropriétaire du Domaine de Lavoie, a indiqué que la neige n’avait pas nui au développement des pommiers.
« Elle a servi d’isolant contre le froid », a-t-il expliqué en ajoutant que les températures plus basses avaient ralenti la croissance des bourgeons, heureusement.
Les véritables effets du froid sur les bourgeons seront connus seulement une fois que les fleurs seront ouvertes.
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