À la découverte du passé

Par Claudy Laplante-St-Jean
Si les anthropologues creusent le sol à la recherche des vestiges du passé, lui, fouille dans registres pour remonter jusqu’à vos ancêtres les plus éloignés. Rencontre avec un passionné de généalogie, qui sera tout de suite séduit par votre nom de famille.
Germain Laplante partage sa vie entre deux passions, les échecs et la généalogie. Alors qu’il devait réaliser son arbre généalogique au secondaire, le Chamblyen a tout de suite été charmé par l’exercice. Depuis, il n’a jamais cessé de s’y adonner. Tellement qu’en 1997, il fonde l’Association des familles Laplante qui regroupe maintenant 171 membres à travers le Québec. « Ça tient mon esprit occupé. J’adore le travail de longue haleine », explique le passionné.
Pour arriver à retrouver les racines d’une personne, l’entraîneur d’échecs épluche les registres d’église dans les sociétés d’histoire et les bibliothèques à la découverte de mariages, de baptême ou de décès. Toutefois, ceux des 50 dernières années sont toujours classés confidentiels. « On y apprend si une femme avait le métier de sage-femme, si une personne avait des esclaves ou si une femme mourrait après son accouchement, toutes sortes de détails, quoi ! », confie M. Germain.
Par ses nombreuses recherches, il arrive aussi à découvrir la branche du premier ancêtre arrivé au Québec à laquelle on appartient. « C’est le patronyme Plante qui apparaît officiellement le premier dans les registres différents de la Nouvelle-France. C’était en 1650 à Québec. Le premier patronyme Laplante apparaît en 1659 avec le mariage du soldat Panier dit Laplante », explique-t-il à propos de ma lignée et de la sienne (les Laplante).
À l’époque, les soldats empruntaient de nombreux sobriquets qui se sont plus tard transformés en patronyme. « Ce sont des évènements ou des comportements qui permettaient au soldat d’être affublé d’un surnom », continue-t-il en ajoutant que les noms de famille se sont multipliés afin de mieux reconnaître les gens. Par exemple, sur l’île d’Orléans, qui abritait beaucoup d’Audet, ceux qui habitaient la pointe de l’île ont décidé de s’appeler « Lapointe ». Dans la même famille, deux personnes pouvaient écrire leur nom différemment afin de mieux se différencier (Leclair ou Leclerc).
« Ils n’avaient pas d’imagination dans ce temps-là. C’étaient tous des Jean-Baptiste ou des Joseph. Il fallait trouver un moyen de les différencier », confie-t-il.
Grâce à la généalogie, le spécialiste est aussi devenu un expert du vieux français. « La façon de l’écrire change beaucoup. Tous les 100 ans, il y a une démarcation. Par exemple, le Benoît qu’on connaît aujourd’hui s’écrivait Benoist auparavant. Le « s » est disparu au profit du « î » », conclut-il.
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