Pour le bien-être des élèves

Par Claudy Laplante-St-Jean
Avec 20 ans d’expérience, Martine Beaudry en a vue des rentrées scolaires. Pour l’enseignante de français à l’école secondaire Monseigneur Euclide-Théberge, l’important, c’est de continuer d’être fébrile à l’idée de rencontrer ses nouveaux élèves. Le Journal lui a parlé quelques heures avant le jour J alors qu’elle avait des papillons dans le ventre.
Quelle est votre préparation pour la rentrée ?
À partir de la deuxième semaine d’août, je recommence à y penser. On fait beaucoup de réunions, des photocopies, de la planification. Les gens qui pensent que les journées pédagogiques sont des journées pour faire du social se trompent, c’est complètement faux. C’est le branlebas de combat !
Êtes-vous nerveuse ?
Non, mais j’ai toujours une petite excitation. Tant que je vais la ressentir, je vais continuer mon métier.
Une rentrée réussie c’est …
Une rentrée sans problème majeur. Il ne faut pas aller trop rapidement. On doit sécuriser les adolescents et leur inculquer un sentiment d’appartenance. Le mythe de l’école secondaire ce n’est pas vrai : les élèves sont bien. Le MET est une équipe formidable. Les professeurs travaillent fort !
Est-ce qu’au premier contact vous pouvez déceler quel genre d’année vous allez passer avec un groupe ?
Avec l’expérience, on sait cibler les petits tannants, c’est un sixième sens. Ce que je leur dis tout le temps : je sais tout de vous, mais on fait page blanche. Peu importe ce que vous avez fait ou où vous avez été, on recommence à zéro.
Comment sont les élèves à la rentrée ?
Les plus jeunes sont nerveux et anxieux tandis que les secondaires 2 sont plus confiants. Certains essayent de me tester en faisant des blagues plates ou en ne m’écoutant pas. Ce qui important, c’est de passer son message avec humour.
Avec votre expérience, avez-vous remarqué une baisse dans la qualité du français des élèves ?
C’est certain qu’avec les médias électroniques, dont les textos, ce n’est rien pour améliorer la qualité. J’insiste beaucoup sur la lecture. Certains me disent qu’ils n’ont jamais lu un livre au complet. Je leur fais lire au moins 15 minutes par jour. Ce qu’il faut leur faire comprendre, c’est que l’important, c’est la rigueur, il n’y a rien de facile.
Si vous aviez un livre à faire découvrir à vos élèves, ce serait lequel ?
Oscar et la dame rose, d’Éric-Emmanuel Schmitt. C’est l’histoire d’un petit garçon malade qui écrit tous les jours une lettre à Dieu. Il est accompagné par la dame rose. Il finit par mourir. Je leur fais la lecture à voix haute. Ils doivent ensuite écrire une lettre à Oscar, ça les touche beaucoup.
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