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Quel style de parent êtes-vous ? (suite et fin)

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3 novembre 2012
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Par Chantal David

Au cours des dernières semaines, je vous ai parlé des différents styles parentaux: le parent ENTRAÎNEUR, DÉBONNAIRE, ABSENT ET AUTORITAIRE. La dernière catégorie de style parental, selon la travailleuse sociale Claire Leduc, est celle du parent ABUSIF.

Celui-ci est soit violent (verbalement et/ou physiquement) ou encore va abuser sexuellement de ses enfants/adolescents. C’est un parent qui est coupé de ses émotions. Il accumule des frustrations et il éclate à un moment ou à un autre. Pour le parent ABUSIF, il n’y a pas de remises en question car il agit plutôt sur un mode de survie ou défensif. Il n’a pas de recul face à ses comportements.

S’il souffre d’un problème de santé mentale, il n’est pas nécessairement capable de se remettre en question. Égocentrique, il n’a pas reçu d’amour étant jeune. Il ne sait donc qu’utiliser les autres pour assouvir ses besoins, ses impulsions, etc. Le parent ABUSIF ne va pas consulter, à  moins d’être contraint par la loi de le faire, car il ne voit absolument pas sa responsabilité dans ce qu’il fait vivre aux autres. 

Les enfants/adolescents du parent ABUSIF sont ses victimes. Ils ont des problèmes d’adaptation scolaire ou sociale. Ils n’ont pas confiance en eux-mêmes et surtout ne font pas confiance aux adultes autour d’eux. Ils doivent survivre selon la « loi de la jungle ».

Leur intégrité physique et psychologique a été atteinte, ce qui fait qu’ils n’ont pas ou peu de points de repère pour expérimenter des relations basées sur le respect. Ils ont peur, ils ont très peu d’estime de soi et ils ne connaissent pas leurs frontières (leurs limites et celles des autres). Leur rapport à la sexualité est également déséquilibré. Ils se perçoivent souvent comme des objets. Un adolescent qui a été traité de façon abusive peut à son tour devenir abusif ou demeurer très « victimisé » dans ses relations.

Dans un couple parental, il n’est pas rare de voir les deux parents adopter des styles très polarisés, c’est-à-dire, qu’ils ont tendance à se retrouver aux extrêmes. Par exemple, il est fréquent de retrouver un parent de style DÉBONNAIRE (souvent la mère) avec un parent de style AUTORITAIRE (souvent le père). Et c’est la même chose pour la polarité ABSENT/ABUSIF. Chacun des parents compense pour les attitudes extrêmes de l’autre parent.

La première étape pour transformer un style parental déséquilibré est bien entendu d’en prendre conscience, donc de s’observer. Il peut être intéressant pour le parent de faire des liens avec le style que ses parents avaient et les impacts que cela a eus sur lui. Par exemple, il peut observer ce qu’il a tendance à reproduire intégralement et ce qu’il a tendance à vouloir éviter à tout prix.

Le parent peut donc se dire « Mon parent me faisait ça et je n’en suis pas plus mal aujourd’hui ». Voici un énoncé qui manque énormément de nuances car il nie les effets négatifs qu’un comportement trop autoritaire ou abusif peut avoir eus sur lui. Il adopte les mêmes attitudes car il ne fait pas face à ses blessures.

Ou alors, le parent va se dire « Je dois absolument éviter de faire vivre de trop grandes frustrations à mon enfant ». Il y a également un manque de nuances dans cette pensée car le parent veut tellement être différent qu’il jette tous les bons côtés d’une discipline à l’eau.

Pour lui, toute règle peut devenir abusive. Il a peur de ce qu’il pourrait faire vivre à son adolescent car il n’est pas libéré de ses propres émotions À vouloir trop éviter à son ado ce qui lui a fait le plus mal, il lui fait porter les mêmes émotions et frustrations que lui. Exemple, si le parent a été abusé sexuellement, il peut vivre un malaise par rapport à son corps. Comme parent, il peut vouloir éviter ce traumatisme à son enfant/adolescent en le surprotégeant et en voyant de l’abus presque partout. Au bout de la ligne, son jeune pourra vivre un malaise face à sa sexualité et/ou à son corps.

Ensuite, il faut trouver quelles seraient les attitudes parentales qui pourraient le plus lui ressembler afin qu’il soit à l’aise avec les interventions qu’il fait auprès de ses adolescents. Un parent peut avoir besoin d’aide pour faire ce genre de cheminement; de façon individuelle ou à l’intérieur d’un groupe. Certains parents vont lire des livres sur le sujet ou trouver d’autres moyens.

On ne peut pas s’attendre à atteindre la perfection même si c’est souvent ce qu’on espère inconsciemment. De quoi a besoin un adolescent en fait pour continuer à se développer au maximum ? Il a besoin d’un encadrement stable et sécurisant. La ROUTINE est encore importante pour que l’adolescent ait des points de repère dans son quotidien. Il faut ajouter à cela une bonne dose d’affection, de chaleur et d’émotions. Il est bon de se rappeler de la loi des  « 5C » de Germain Duclos, psychoéducateur. Comme il en a été question dans les chroniques précédentes, les règles familiales que l’adolescent doit respecter ont idéalement les 5 caractéristiques suivantes ; être CLAIRES, CONCRÈTES, CONSTANTES, COHÉRENTES et CONSÉQUENTES. Il s’agit de tendre vers l’équilibre, d’être un « assez bon parent » pour l’adolescent qui a besoin d’être guidé avec amour et fermeté.

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