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Surconsommation : besoin réel ou désir ?

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5 janvier 2013
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Par Chantal David

La surconsommation est une vague qui nous frappe tous de plein fouet, jeunes et moins jeunes. Quelle est l’influence de ce phénomène social auquel les enfants et les adolescents sont confrontés et auquel les parents doivent faire face rapidement ? Le sujet est d’actualité après cette période intense de consommation qui se termine tout juste…

Valeurs et consommation

Aujourd’hui, le monde de la publicité a réussi à faire croire aux parents qu’aimer son jeune, c’est lui acheter ce qu’il y a de mieux (traduction : ce qu’il y a de plus cher !) et ne pas lésiner sur la quantité (traduction : des tonnes de copies !) L’adolescent ne doit manquer de rien, ne vivre aucune frustration, ne pas trop attendre pour avoir ce qu’il veut! Il est ciblé par les campagnes de publicité, lui, le futur consommateur adulte. Il veut être cool devant sa gang d’amis alors il est parfait!! Il est facile à convaincre car il est vulnérable et très sensible à ce qu’on pense de lui.

Il met de la pression sur ses parents car en plus il ne craint pas les conflits alors « au diable » la bonne entente familiale ! L’adolescent qui est aux prises avec sa propre impulsivité et son intensité, doit en plus gérer ses désirs nombreux. Les nouvelles technologies, les illusions de perfection, de pouvoir, de popularité, créées par des techniques de maquillage de la réalité efficaces font croire aux adolescents que les produits qu’on leur présente sont incontournables! Quelle  belle façon artificielle d’aller vers la vie adulte… L’enfant-roi poussé par le vent de la surconsommation, devient un adolescent-roi qui a plus d’un tour dans son sac pour faire pression sur son entourage.

C’est le règne du dollar ! Les parents, remplis de bonnes intentions et comblant leurs propres manques ou rêves, sont à la recherche de ce qui est in et qui fera d’eux des parents vraiment cool et populaires! Dans une période de vie pas toujours facile, pourquoi ne pas apaiser les tensions entre eux et leurs jeunes grâce à des objets tant convoités par leur progéniture! Les parents compensent également pour le temps qu’ils ne passent pas avec leur adolescent étant donné qu’ils travaillent où qu’ils sont séparés et qu’ils ne peuvent être accessibles facilement. La tendance à acheter (restaurants, sorties, technologie, objets, équipement de sport, etc.) devient une habitude qui n’est pas remise en question.

Avec le phénomène de la surconsommation, où tout est achetable et jetable, les objets, les relations, les biens (maison, autos, etc), l’adolescent détient là un pouvoir de négociation et de manipulation. Il n’apprend pas à faire la différence entre ses besoins (manger, se vêtir convenablement, …) et ses désirs (même s’il s’en passe, il n’est pas en danger ou en manque de quoi que ce soit d’essentiel). Les besoins ne peuvent attendre ou le délai d’attente doit être assez court, par contre, les désirs peuvent attendre ou même se transformer. Ils peuvent faire partie d’un objectif à long terme qui permet à l’adolescent de participer à l’atteindre en ramassant son argent, en expérimentant de vivre un délai entre le désir (impulsivité) et l’obtention de ce même désir (réflexion, priorisation, patience, sentiment d’avoir mérité l’objet de désir ou d’avoir fait quelque chose pour y arriver). Bref, il faut éviter d’encourager l’aspect « magique », tombé du ciel, instantané, de la quête de l’adolescent face à ses désirs.

Il faut s’en tenir aux valeurs que l’on veut transmettre aux adolescents. Il est important de s’arrêter comme parent et réfléchir, remettre les pendules à l’heure. Il faut le faire de façon régulière. Par exemple, si le parent veut que son enfant apprenne avant tout que sa valeur est en lui ou dans ce qu’il est, ses actions, sa capacité d’entraide, de partage et non dans ce qu’il a. Si il veut qu’il apprécie ce qu’il a, comme parent, il doit servir d’exemple, donc éviter de mettre l’emphase sur le nombre de possessions, de vêtements griffés, de lui acheter des cadeaux à tout moment et de négocier chaque service qu’il rend avec de l’argent.

Le parent qui marchande avec son adolescent constamment, se sent souvent découragé, épuisé et aigri par cette dynamique. Il a l’impression qu’il doit « acheter » la relation avec son adolescent ! C’est incroyable ! La relation devient vite tendue et l’adolescent n’apprend pas à donner, à vivre avec les autres.

Que faire pour en sortir ?

-Éviter la publicité complètement, c’est impossible ! Mais le parent peut fermer le son lorsque c’est le temps des pauses publicitaires à la télévision. Il peut éviter de mettre l’emphase sur tous les « gadgets » qu’on voit !

-Varier les vêtements achetés, donc éviter de n’acheter que ceux qui sont griffés, dans des boutiques chères.

-Apprendre à l’adolescent, par l’exemple, la joie du partage; location ou échange de jeux, de vêtements, etc.

-Valoriser qui il est, ce qu’il fait et non ce qu’il a; le parent peut être content qu’il ait reçu un objet convoité mais sans mettre l'emphase pour faire sentir à l’adolescent que sans cet objet, il serait moins chanceux ou heureux.

-Encourager l’échange de cadeaux faits à la main tout en étant in.

-Passer du temps avec votre adolescent loin de la surconsommation. Il a besoin de présence parentale positive. En fait, les humains sont avides de relations mais quand ils sentent un vide, ils se tournent vers les objets.

-Rester ouverts face au monde émotif de l’adolescent. Tout ce qui n’est pas bien vécu se transforme souvent en désirs de consommation. Ah! La compensation…

-Se poser la question et demander à l’adolescent face à ses demandes : Est-ce un besoin ou un désir ? Les habitudes de consommation peuvent se transformer avec le temps et devenir plus réfléchies pour les adolescents et les adultes…

Restez vigilant !...

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