Une situation catastrophique, selon la SPCA

Par Marilou Séguin
Pour plusieurs refuges, les mois suivant la période des fêtes sont synonymes de retours d'animaux offerts en cadeaux. La SPCA de la Montérégie, pleine à craquer à longueur d'année, est catégorique: il y a trop d'animaux au Québec.
« Il y a tellement d'animaux abandonnés, surtout des chats et des chatons, c'est catastrophique», lance d'entrée de jeu Linda Robertson, directrice de la Société de protection des animaux, située à Sainte-Angèle-de-Monnoir.
Lorsqu'on lui demande combien d'animaux abrite actuellement le refuge, un mot fuse: « trop ! »
Environ 250 bêtes, soit quelque 150 chats et une centaine de chiens, trouvent présentement asile auprès de l'organisme qui est débordé.
« Nous ne recevons pas vraiment plus d'animaux à Noël qu'à d'autres moments de l'année, en fait il en arrive tout le temps, peu importe le mois », indique Mme Robertson.
Abandonner pendant la nuit
Il n'est pas rare qu'au petit matin, les employés de la SPCA trouvent des animaux laissés au refuge durant la nuit.
«Des gens attachent des chiens devant le refuge ou laissent des portées de chatons dans une boite sur le seuil. D'autres abandonnent carrément les chats dans les champs autour», déplore Mme Robertson.
Sans compter que le téléphone ne dérougit pas.
« Ça sonne tout le temps, on peut recevoir trente appels par jours de gens qui veulent nous remettre des animaux », raconte la directrice.
Il y a ceux qui veulent se départir de leur animal en raison d'un déménagement, d'un divorce, ou d'allergies, par exemple, ainsi que ceux qui trouvent des animaux abandonnés et qui veulent les mettre en sécurité.
« Il y a trop d'animaux au Québec, affirme avec conviction Mme Robertson. Les gens en achètent souvent sans avoir assez d'informations. Beaucoup ne réalisent pas la responsabilité que ça représente et les abandonnent rapidement. »
« Comme cette famille qui avait acheté un chien husky à 600$ dans une animalerie pour faire plaisir aux enfants. Bien un mois après, le chien était chez nous », ajoute-t-elle.
À l'occasion, de nouveaux pensionnaires atterrissent au refuge pour des raisons plus inusitées.
« Des gens ont déjà abandonné leur chien pour qu'il n'abîme pas leur nouveau plancher de bois », raconte Mme Robertson, visiblement découragée.
Un engagement à planifier
Avant d'acheter ou d'offrir un animal en cadeau, il est important de déterminer le type de race qui conviendra le mieux au style de vie du futur propriétaire, rappelle le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ).
Il faut aussi penser au temps que celui-ci devra prendre pour s'occuper de son animal ainsi qu'à l'espace disponible pour lui.
« Une maman avec trois jeunes enfants, travaillant à temps plein, qui arrive au refuge, je dois lui expliquer qu'un chien n'est probablement pas l'idéal pour eux », illustre Mme Robertson.
L'arrivée d'un animal de compagnie représente un engagement à long terme puisque l'espérance de vie moyenne des chats et des chiens est de 10 à 15 ans, souligne le MAPAQ.
Une grande campagne de stérilisation à prix modique aiderait grandement à réduire le problème des animaux errants et abandonnés estime la responsable de la SPCA Montérégie.
Deux chats qui ne sont pas opérés et se reproduisent, ainsi que leurs descendants, représentent des milliers d'animaux au bout de cinq ans», indique Mme Robertson qui déconseille d'adopter un animal de compagnie durant la période des fêtes.
« Au refuge nous fermons l'adoption durant cette période parce que ce n'est pas un bon moment pour placer les animaux. Il y a trop de mouvements, de déplacements, de visites, bref trop d'activités », explique-t-elle.
Travail d'équipe
La SPCA Montérégie, qui est le plus grand refuge de la province à ne pas pratiquer l'euthanasie, a mis sur pied un système de parrainage pour l'aider à prendre soin des animaux qui ne seront jamais adoptés et qui finiront leurs jours sous son toit.
Le programme est populaire et permet aux gens qui sont incapables de garder un animal à la maison de devenir une sorte d'ange gardien pour un animal et de le visiter lors- qu'ils le peuvent, explique Mme Robertson.
Plusieurs bénévoles donnent aussi du temps à l'organisme afin de l'aider, notamment à promener les nombreux chiens qui s'y trouvent. La SPCA recherche continuellement des familles d'accueil pour des animaux.
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