Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Lutter contre l'intimidation sur plusieurs fronts

durée 00h00
14 mai 2013
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par Claudy Laplante-St-Jean

Parce que les victimes osent dénoncer, le nombre d'enquêtes criminelles reliées à l'intimidation dans les écoles de la région a doublé de 2011 à 2012, passant de 12 à 25. Non pas parce qu'il y a plus de cas, selon Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent, mais bien parce que les jeunes osent briser le silence.

Ces 25 enquêtes se sont soldées, soit par des mesures extrajudiciaires, qui sont utilisées dans le cadre de Loi sur le système de justice pénale pour adolescent (voire encadré) ou par des dossiers criminels.

« Souvent quand on se fait intimider, on se fait dire de ne pas en parler. C'est la pire chose à faire. Nous, le message que l'on transmet dans nos conférences, c'est de dénoncer ! Et bien, là, on en a la preuve », explique le sergent Pierre Tremblay, de la Section relations publiques et communautaires, de la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent.

Avec l'arrivée d'Internet, des téléphones intelligents et des réseaux sociaux, le phénomène, qui se déroulait seulement de jour, à l'école, est maintenant un problème à temps plein pour les victimes.

« Avant, un élève qui s'était fait intimider à l'école revenait chez lui et c'était fini. Maintenant, il revient, il ouvre son ordinateur pour jaser avec ses amis et ça continue. L'intimidation, c'est 24 heures sur 24 », indique le porte-parole.

Celui-ci ajoute que l'intimidation à l'école et la cyberintimidation ne sont plus dissociables. « Si un jeune tient des propos diffamatoires le soir, sur Internet, le lendemain, sa victime, elle devra vivre avec les conséquences », poursuit-il.

Depuis 2005, le corps policier se promène dans les écoles pour offrir des conférences aux élèves de 6e année au primaire et du secondaire afin de sensibiliser les jeunes à cette problématique et les informer sur le système judiciaire ainsi que les droits de la personne.

Les écoles avant tout

D'où l'importance pour les écoles d'avoir un plan concret pour réagir à la situation puisqu'elles sont les premières intervenantes dans le dossier avec les parents.

« On a une très bonne collaboration avec les écoles. Nous sommes là pour les soutenir dans leurs démarches et dans leurs programmes contre l'intimidation. En tout temps, on peut faire appliquer la Loi », indique le sergent Tremblay. Par exemple, dans le cas d'un jeune suspendu en raison d'intimidation, la police peut se rendre dans l'établissement scolaire à son retour en classe pour lui expliquer la gravité des gestes qu'il a commis. Elle peut aussi prêter assistance dans certains dossiers plus graves.

De son côté, la commission scolaire des Patriotes a indiqué que chaque école avait son propre plan adapté à la lutte contre l'intimidation. Son sur son site Internet, elle explique aussi comment vivre sur les médias sociaux comme dans la vraie vie. « On veut vraiment sensibiliser les élèves à se comporter de façon adéquate sur les réseaux sociaux comme dans la cour d'école », confie Lyne Arcand, porte-parole de la commission scolaire des Patriotes en ajoutant que l'approche de l'établissement est beaucoup axée sur la prévention et la sensibilisation bien que la commission scolaire intervienne quand cela est nécessaire.

Responsable de ses écrits sur Internet

Si la Régie traite avec la cyberintimidation depuis 2005, elle avait déjà des plaintes sur celle-ci avant cette année, mais elle se demandait toujours si le cyberespace était un lieu de crime. La réponse est oui.

« Les jeunes se sentent en sécurité sur Internet, à l'abri, dans leur chambre, avec personne autour. Ils vont se vider le cœur. Tout ce qu'ils écrient, ils vont le rendre publique. Tu es responsable de tout ce que tu écris sur Internet », affirme le sergent Tremblay en précisant que les crimes les plus fréquents sont l'intimidation, le harcèlement et le libelle diffamatoire.

Celui-ci prévient aussi que tout ce qui est envoyé sur Internet, photos ou vidéos embarrassantes, reste sur la Toile.

La justice pour les jeunes

Même si un jeune n'est pas judiciable avant l'âge de 12 ans et qu'il ne peut recevoir d'accusations, la police peut faire un rapport de l'événement et l'envoyer au Département de la protection de la jeunesse (DPJ) qui se chargera du dossier.

La Loi sur le système de justice pénale pour adolescent, qui s'adresse aux jeunes de 12 à 18 ans, prévoit des mesures extrajudiciaires pour les jeunes qui ont perpétré des infractions moins graves. Celles-ci n'impliquent pas de dossier judiciaire.

Dans le cas d'une vétille, l'agent a l'option de seulement avertir l'adolescent sans aucune autre conséquence. On parle d'un cas où, par exemple un jeune se fait prendre à vandaliser une pancarte.

Dans le cas d'un délit mineur, le policier peut lui donner un avertissement et entrer l'incident dans le système. Il a aussi comme recours d'envoyer le jeune dans un organisme de justice alternative où il aura à faire des travaux communautaires ou des rencontres de groupe pour prendre conscience de ces gestes.

Dans le cas d'un acte criminel, le dossier est remis entre les mains d'un procureur.

Si tu es victime de cyberintimidation

Ne réponds pas aux messages intimidants.

N'aie pas peur d'en parler ! Parles-en à un adulte que tu connais et en qui tu as confiance.

Informes-en ton fournisseur d'accès à Internet ou ton fournisseur de téléphonie cellulaire.

N'efface pas les messages intimidants. Tu n'es pas obligé de les lire, il suffit que tu les gardes dans le système à titre d'éléments de preuve.

Signale-le à la police locale

(Source : Régie de police Richelieu-Saint-Laurent)

Conseils pour les parents

Abordez sans gêne le sujet de l'intimidation.

Installez l'ordinateur dans une pièce commune, ouverte.

Informez le fournisseur d'accès à Internet ou le fournisseur de services de téléphonie mobile de l'intimidation.

N'effacez pas les messages, gardez-les comme éléments de preuve.

Logiciels d'assistance, le logiciel de contrôle parental de McAfee filtre les messages instantanés et les bavardoires.

(Source : Régie de police Richelieu-Saint-Laurent)

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Publié le 22 octobre 2025

Exode des infirmières de moins de 35 ans au pays, mais le Québec s'améliore

Le Canada peine à garder à l'emploi les jeunes infirmières. Un nouveau rapport de l'IEDM dévoilé mercredi montre que le nombre d’infirmières canadiennes de moins de 35 ans qui cessent de pratiquer la profession chaque année augmente par rapport au nombre de celles qui l’intègrent. En 2023, 40 infirmières âgées de moins de 35 ans ont quitté la ...

Publié le 20 octobre 2025

La FMSQ a perdu confiance envers Dubé et demande à François Legault d'intervenir

Après une énième impasse dans les négociations entre les médecins et le gouvernement, la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) a décidé d'écrire au premier ministre cette fin de semaine pour demander qu'il intervienne. Au nom des 11 000 spécialistes du Québec, le Dr Vincent Oliva, président de la FMSQ, souligne dans sa missive que ...

Publié le 20 octobre 2025

Donner des arachides aux bébés a permis d'éviter des allergies

Dix ans après qu'une étude historique a prouvé que de donner des produits à base d'arachides aux jeunes bébés pouvait prévenir le développement d'allergies potentiellement mortelles, de nouvelles recherches révèlent que ce changement a eu un impact considérable dans la vie réelle. Environ 60 000 enfants ont évité de développer des allergies aux ...