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Adopter un enfant en Montérégie

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2 juillet 2013
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Par Christiane Dumont

Si certains parents vont au bout du monde pour adopter, d’autres choisissent de donner une deuxième chance à un enfant né ici. En Montérégie, 45 adoptions de petits Québécois ont été finalisées en 2012-2013. Le défi est grand, mais pour certains couples, le désir d’enfant l’est plus encore.

Olivia* et David* n'avaient pas prévu de se rencontrer ni de fonder une famille à l'âge où d'autres se demandent quand les enfants vont enfin prendre le large. Mais la vie en a voulu autrement.  Après avoir suivi un traitement de fertilité qui a tourné court, ils ont pensé à l'adoption, de préférence au Québec, pour donner une deuxième chance à un enfant né ici.

Aujourd'hui, ils sont les fiers parents de Stéphanie*, 13 ans, et d'Alexandre*, 11 ans. Mais ils ont trouvé le processus d'adoption ardu.

Première étape, la Protection de la jeunesse, où on leur propose deux cheminements. D'abord la voie de l'adoption régulière, celle d'un bébé naissant que la mère biologique a consenti à laisser dès la naissance. Mais les délais sont longs.

L'autre avenue, c'est la banque mixte: la famille reçoit l'enfant en vue de l'adopter. Mais elle est considérée légalement comme une famille d'accueil et l'enfant peut être retourné à sa mère biologique. Les choix des adoptants à propos du sexe de l'enfant, de son âge ou de son état de santé jouent aussi sur le délai d'attente.

Parents, vos papiers

Autre étape, les papiers: lettres de recommandation soulignant les capacités parentales, certificat médical attestant d'une bonne santé relative, vérification des antécédents judiciaires. Les parents en devenir exposent aussi leur profil psychologique. Cette étape «fait bouillonner des choses parce qu'il faut que tu parles de ta relation avec ton père et ta mère, affirme Olivia. C'est difficile de remuer tout ça.»

Ensuite, les rencontres: entrevues individuelles, entrevues de couple, suivies d'une entrevue à la maison.  «C'est long et vraiment  profond», estime David.  De tout le processus, cette étape lui a semblé la plus dérangeante. «À 40 ans, tu as vécu et soudainement, il y a quelqu'un que tu ne connais pas qui va juger de ton caractère, de ta qualité de parent. Et la chose que tu souhaites le plus, c'est d'être parent!» s'exclame-t-il.

«Ça fait des égratignures, renchérit Olivia. La seule chose que je dirais, c'est que ce n'est pas un coup de tête, c'est une gestation. Mais ils veulent s'assurer que le couple n'est pas déjà fragilisé. Parce que l'adoption va t'ébranler et il ne faut pas que tu t'effondres», juge-t-elle.

Parents gradués

Mais les choses vont bon train, Olivia et David passent le test avec succès. Quelques mois plus tard, on leur parle d'une fille à naître. Encore trois semaines et ils apprennent que la mère est hospitalisée avant le terme de sa grossesse. Un matin, à 9h05, on leur dit que Stéphanie les attend. Elle a sept jours. La petite les séduit, au point que, deux ans plus tard, ils viendront chercher Alexandre.

Le père et la mère affirment que l'attachement est immédiat. «C'était comme une compétition, relate David attendri. On se disputait l'enfant, chacun son 15 minutes.» Olivia s'émeut encore de la fascination qu'ils ont éprouvée: «regarder la perfection d'un bébé qui a tous ses morceaux, la regarder respirer, ouvrir les yeux. C'est un émerveillement extraordinaire», relate-t-elle.

Si le processus est ardu, il en vaut la peine, selon Olivia. «C'est sûr qu'un enfant adopté, ça vient avec des défis. Ayant des enfants qui sont un peu fragilisés, il faut que tu sois préparé. Je pense que le fait que le processus ait une durée, ça te permet de cheminer. Moi, je ne regrette pas un jour de notre histoire», conclut-elle aujourd'hui.

*Dans le souci de protéger l'anonymat des enfants, les noms mentionnés dans le présent article sont fictifs.

 ChamblyExpress.ca vous suggère de lire aussi l'article Disparités entre les désirs et les besoins

 Adoptions d'enfants en Montérégie

-Adoptions finalisées en 2012-2013: 45

-Familles d'adoption suivies chaque année: 200

-Âge des enfants présentés: 0 jour à 11 ans

-Enfants remis à leurs parents biologiques: 1 à 3 par an 

Source : Centre jeunesse de la Montérégie

 

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