Les automobilistes qui s'apprêtent à prendre la route en vue des vacances de la construction s'apprêtent peut-être aussi à faire le saut, puisque le prix de l'essence à la pompe augmente de plus en plus à l'approche du week-end.

Vendredi, à Chambly, la grande majorité des stations-services affichaient 149.9. Cela représente 6.6 sous de plus que le prix réaliste fixé par CAA-Québec pour la même journée. Selon l'organisme à but non lucratif, en calculant la marge de détail que doivent faire les commerçants et les taxes applicables, les automobilistes de la Montérégie auraient dû payer 143.3 sous le litre. Pourtant, les Chamblyens devaient se rendre à Marieville pour trouver de l'essence ordinaire vendue à un prix moindre (139.9).

La présidente-directrice générale de l'Association Québécoise des Indépendants du Pétrole (AQUIP), Sonia Marcotte, tient à rappeler aux consommateurs que « les détaillants achètent du pétrole raffiné et le prix à la raffinerie augmente depuis la fin du mois de juin ».

Selon elle, les commerçants s'assurent de garder, en moyenne, 5 ou 6 sous de marge de détail afin de demeurer rentables. « On voit souvent des bonds du prix de l'essence. Quand le prix est trop bas, le détaillant ne fait pas de marge et ne peut pas être rentable parce qu'il a lui-même acheté son pétrole un certain montant. Il doit payer ses employés, ses taxes, son équipement… Donc le lendemain, il augmente ses prix pour avoir une plus grande marge. Des fois, ils n'en font aucune, d'autres fois, ils en font plus », explique Mme Marcotte.

Le porte-parole de CAA-Québec, Cédric Essiminy, affirme que les explications de la p.-d. g. de l'AQUIP sont fausses. « Je balaie ses explications du revers de la main. La hausse d'aujourd'hui, surtout dans la grande région de Montréal, est complètement injustifiée. Les détaillants profitaient déjà de marges de détail très confortables », dénonce-t-il. Selon la Régie de l'énergie, la moyenne du prix de l'essence ordinaire vendue en Montérégie cette semaine était de 139.4. À Longueuil, elle était de 145.3.

«Les gens qui partent en vacances doivent éviter la grande région de Montréal, où la hausse est la pire », conseille M. Essiminy. « L'idéal, c'est de planifier ses déplacements, consulter les applications mobiles comme Info-Essence et, pour ceux qui vont aux États-Unis, d'attendre de passer la frontière avant de faire le plein. »