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Aider un enfant à réussir : première partie

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7 mars 2014
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Suite à l’article paru de QUI PAIERA NOS RENTES DANS LE FUTUR, nous pensons qu’il serait avantageux de bien comprendre les différentes étapes de l’apprentissage, et par conséquent, de l’enseignement. Nous ne voulons pas dire que la « seule vérité » est ici, mais que plusieurs méthodes pédagogiques efficaces présentent le même déroulement dans l’action. Je vais essayer de faire des liens efficients.

Première étape : CRÉER UN LIEN D’ATTACHEMENT

Cela semble trop facile à dire, à comprendre, trop facile à appliquer, car tous les parents le font, tous les enseignants le font, n’est-ce pas ? Mais qu’en est-il de ce lien de confiance, de ce lien d’attachement ?

Une réprimande doit être compensée par trois compliments ou renforcements, pour que l’enfant soit tenté de choisir d’aller vers ce qui lui plait le plus, les compliments. S’il reçoit une réprimande, il sait que cela est passager, car vous savez aussi complimenter pour ce qu’il fait de bien. Reconnaître ce qu’il fait de bien, c’est lui dire qu’il est capable d’apprendre, d’avoir des réussites, et de développer une estime de soi appuyée par des bons mots et de bonnes actions. Autrement dit, on peut faire l’apprentissage des mauvais comportements par trop de réprimandes. Un élève qui utilise 10 mots vulgaires à la minute devra être encouragé parce qu’il est rendu à 8 à la minute, et chaque diminution devra être remarquée et encouragée, jusqu’à l’extinction du comportement indésirable. Et s’il recommence un peu plus tard, il faut lui rappeler les améliorations du passé et l’aider à utiliser le bon comportement, et non systématiquement punir de plus en plus sévèrement.

Si je ne trouve pas de compliments à faire, alors l’enfant interprète cela comme si je ne l’aime pas, que je ne le connais pas, que je ne suis que de passage dans sa vie. Il ne vous fait pas confiance. S’il se fait dire qu’il ne fait même pas ses devoirs, alors vous avez beaucoup d’ingrédients pour alimenter sa frustration, des réactions « anormales » et finalement son décrochage. Il sera alors dirigé vers une « classe garderie » où on l’occupe du mieux possible en sachant que la date d’expiration est de 16 ans. Ces « classes garderies » utilisent facilement les mêmes principes d’éducation qui ont amené l’élève à ne plus apprendre. Il y en a même qui vont quitter l’école avant la date d’expiration.

Cela est bon à la maison et en classe. La perversion de l’éducation commence à la maison si le milieu familial favorise les réprimandes et le « criage » plus souvent que les renforcements. Les parents qui réussissent de peine et de misère à se maintenir à flot, à survivre, auront plus facilement la réprimande comme outil de travail. Et souvent, c’est ce qu’ils auront eux-mêmes vécu dans leur enfance. Est-ce que l’école doit compenser pour réparer le mal qui se fait à la maison : poser la question, c’est y répondre. Si l’école ne fait le plus souvent que des réprimandes, alors le processus de dévalorisation se continue à l’école. Le lien d’attachement ne peut se faire. Si nous permettons au jeune de décrocher, alors nous créons un boulet pour la société plutôt qu’un actif qui sera productif dans notre société.

La stricte punition entraîne facilement des dérapages de la part de l’enfant. Évidemment, si une punition légère ne donne pas le comportement désiré, alors on doit augmenter la sévérité de la punition. Et la roue continue.

Nous allons appuyer notre dire par des exemples concrets. Patrick Lagacé, journaliste à La Presse, nous raconte l’entrée de son garçon à la maternelle. A la première journée, des tessons de bouteille traînent dans la cour. Les enfants sont assemblés dans le gymnase et jumelés avec leur enseignant. Il n’y a pas d’accueil avec noms accrocheurs, ni de musique, pas d’ambiance. Il n’y a que la directrice enrhumée qui s’essuie le nez sur ses avant-bras. « Je commence sérieusement à me dire que quelque chose cloche dans cette école ». La présidente de la CSDM dira « que ça fait 10 ans qu’il y a des problèmes dans cette école ». Lorsqu’une place à la garderie privée s’est libérée, le lendemain son enfant était dans la classe des « Ouistitis ». Le lien d’attachement commençait.

Un dernier exemple qui trop souvent se répète et indique qu’il faut changer des comportements. Je fais le suivi avec un enfant de deuxième secondaire. Il était dans une classe de Troubles Graves d’Apprentissage en troisième année primaire. Il avait donc recommencé sa maternelle (classe de maturation) et venait de recommencer sa troisième année. Le système l’avait classé. En novembre, il fut transféré dans une classe de cinquième avec une enseignante plutôt spéciale, pour de la sociabilisation avec des jeunes du même âge. Il a fait sa cinquième année en étant suivi par un spécialiste hors système scolaire. Il venait de rencontrer une enseignante qui en premier lieu développe un lien d’attachement. Il est présentement en deuxième secondaire, sans avoir recommencé d’autre année, et sans que cela soit facile, il continue ses apprentissages.

Dis-moi comment ton cerveau apprend et je saurai comment t’enseigner. Apprenons à nos jeunes comment ils apprennent, le reste sera beaucoup plus facile.

Jacques Tétreault, maitrise en psychopédagogie, conseiller pédagogique bénévole au CALM.

http://www.centredebat.qc.ca/CentreDEBAT/Francais/HomeFr.html

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