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L'enquête annuelle sur les tendances en ressources humaines indique qu'à l'approche de 2019, les employeurs sont circonspects par rapport aux augmentations salariales

Selon Morneau Shepell, les salaires devraient augmenter de 2,6 % en 2019

durée 06h00
16 août 2018
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Par Salle des nouvelles

Selon l'enquête annuelle Tendances en ressources humaines de Morneau Shepell, les employeurs canadiens prévoient une augmentation salariale moyenne de 2,6 pour cent en 2019.

Cette prévision correspond à l'augmentation moyenne réelle de 2,6 pour cent connue en 2018. La prévision nationale concernant l'augmentation du budget des salaires en 2019 tient compte des gels les salaires prévus, 4,6 pour cent des répondants s'attendant à n'avoir aucun budget à cet égard en 2019.

« Les employeurs demeurent relativement confiants quant aux attentes relatives à la rémunération pour l'an prochain, affirme Anand Parsan, vice-président, Services-conseils en rémunération. Les répondants qui s'attendent à un meilleur rendement financier l'an prochain sont six fois plus nombreux que ceux qui prévoient un rendement plus faible. Devant cet optimisme et un marché de l'emploi tendu, les employeurs restent tout de même circonspects quant aux augmentations salariales, peut-être parce qu'ils craignent un plus grand protectionnisme commercial, une hausse des taux d'intérêt et une économie canadienne qui fonctionne pratiquement au maximum de sa capacité. »

L'augmentation prévue de 2,6 pour cent équivaut au taux d'inflation actuel. En juillet, la Banque du Canada indiquait que l'inflation de l'indice des prix à la consommation devrait atteindre 2,5 pour cent, avant de revenir à 2,0 pour cent d'ici la seconde moitié de 2019.

L'enquête souligne que certaines provinces s'attendent à des augmentations salariales supérieures à la moyenne en 2019, notamment la Colombie-Britannique, à 2,8 pour cent et l'Alberta, à 2,7 pour cent. Cela suit la tendance observée l'an dernier, l'Ouest du Canada prenant la tête des tableaux de croissance nationaux - l'Alberta ayant enregistré l'expansion la plus rapide et la Colombie-Britannique ayant affiché le rythme le plus soutenu depuis plus de 10 ans. Les employeurs au Québec et en Ontario prévoient des augmentations salariales de 2,6 et de 2,5 pour cent respectivement, alors que les augmentations salariales dans les autres provinces varieront entre 2,3 et 2,6 pour cent.

L'enquête montre que certains secteurs d'activité prévoient des augmentations salariales plus élevées en 2019. Il s'agit notamment des services immobiliers et services de location et de location à bail, à 3,8 pour cent, des services professionnels, scientifiques et techniques, à 3,0 pour cent, des services d'éducation, à 3,0 pour cent, et des administrations publiques, à 2,8 pour cent. Ces secteurs font peut-être du rattrapage après avoir accordé des augmentations inférieures à la moyenne au cours des dernières années. Les augmentations salariales prévues dans des secteurs comme la finance et l'assurance, la fabrication et le commerce de détail devraient demeurer solides, à 2,7 pour cent l'an prochain.

En revanche, certains secteurs d'activité prévoient des augmentations salariales inférieures à la moyenne. Les augmentations salariales dans les secteurs de l'information et de la culture figurent parmi les plus faibles, à 1,5 pour cent. Dans les secteurs des soins de santé et des services sociaux, les employeurs comptent accorder des augmentations moyennes de 1,7 pour cent l'an prochain, alors que le secteur des arts, des spectacles et des loisirs compte octroyer des augmentations légèrement plus importantes, à 2,1 pour cent.

« Compte tenu du marché de l'emploi tendu et du vieillissement de la population canadienne, les employeurs ont plus de difficulté que jamais à attirer, à retenir et à motiver leurs employés, poursuit monsieur Parsan. Puisque les fonds qu'ils peuvent consacrer aux augmentations salariales sont limités, les employeurs doivent prendre du recul et examiner leur situation dans son ensemble. La rémunération doit être considérée sous un angle global, et non de manière fragmentaire. Des éléments incorporels comme les horaires flexibles, la santé et le mieux-être, l'accompagnement et le mentorat, les possibilités d'apprentissage et d'avancement, et les programmes de reconnaissance particuliers pourraient être des avantages qui leur permettront de gagner la guerre du recrutement. »

Le roulement de personnel compte parmi les grandes préoccupations

En plus de couvrir les prévisions en matière d'augmentations salariales, l'enquête a également porté sur les priorités des dirigeants de services de ressources humaines (RH) pour 2019.

En vue de 2019, plus des deux tiers des dirigeants des RH (67 pour cent) ont déclaré qu'améliorer l'engagement des employés était leur grande priorité, alors que 59 pour cent ont indiqué que leur priorité consistait plutôt à attirer et à fidéliser des employés possédant les bonnes compétences. Ces priorités n'ont pas changé par rapport à l'an dernier. Contrairement à la tendance de l'an dernier, l'amélioration de la santé mentale des employés (48 pour cent) a pris le pas sur l'amélioration de la santé physique et du mieux-être des employés (47 pour cent) en ce qui concerne les cinq grandes priorités pour 2019.

En ce qui a trait aux moyens utilisés pour réduire les coûts organisationnels et améliorer l'efficacité, près de la moitié (43 pour cent) des dirigeants des RH ont dit que la réduction du roulement de personnel compte parmi leurs priorités en 2019, surpassant la simplification de l'administration des programmes de RH (41 pour cent) et la réduction des coûts de l'invalidité de courte durée (34 pour cent), les deux grandes priorités citées l'an dernier.

« La priorité accordée à l'engagement, à l'attraction et à la rétention d'employés, ainsi qu'à la réduction du taux de roulement, est fortement corrélée à un marché de l'emploi serré, mentionne Paula Allen, vice-présidente, Recherche et Solutions intégratives. Il est important que les organisations cernent les facteurs qui préservent la motivation et l'engagement des employés envers l'organisation. L'un de ces facteurs, qui a gagné en importance dans l'enquête de cette année, est la priorisation de la santé mentale des employés. En définissant les processus requis pour améliorer le bien-être des employés, les organisations peuvent réduire l'épuisement professionnel des employés et, en fin de compte, le roulement de personnel. »

Légalisation du cannabis et le mouvement #Moiaussi à surveiller en 2019 

Cette année, l'enquête a été enrichie pour inclure des enjeux émergents qui pourraient avoir des répercussions sur les milieux de travail canadiens en 2019. Concernant la légalisation du cannabis prévue en octobre, 52 pour cent des dirigeants des RH ont déclaré qu'ils prévoient mettre à jour leurs politiques relatives à la consommation de drogues et d'alcool afin de gérer l'usage du cannabis au travail, dans un horizon de 12 à 18 mois. En ce qui a trait à la formation efficace des gestionnaires, les dirigeants des RH ont des opinions divergentes. Près de la moitié (48 pour cent) des répondants ont dit qu'ils comptent former les gestionnaires sur l'usage du cannabis au travail au cours des 12 à 18 prochains mois. Toutefois, 45 pour cent des dirigeants des RH n'ont pas l'intention d'organiser de telles formations.

« Le plus grand problème que les employeurs devront résoudre quant à la légalisation prochaine du cannabis sera de déterminer comment ils appliqueront les politiques et processus liés à l'affaiblissement des facultés au travail et feront la distinction entre un usage récréatif et un usage médical, explique madame Allen. Il faut former les gestionnaires efficacement. Il faut également informer les employés. Il y a une grande méconnaissance quant au cannabis, ce qui entraîne une sous-estimation du risque pour la santé et le bien-être personnel dans certaines situations. »

L'autre enjeu qui a pris de l'ampleur est le mouvement #Moiaussi et toutes les questions relatives aux inconduites sexuelles en milieu de travail. Suivant son enquête, Morneau Shepell a découvert que la majorité des employeurs ont déjà des processus en place pour composer avec ces situations. Presque tous les dirigeants des RH (84 pour cent) ont dit qu'ils ont actuellement des politiques de tolérance zéro en matière de harcèlement au travail. De même, 83 pour cent des organisations ont affirmé qu'elles favorisent une culture où les employés se sentent à l'aise de signaler l'intimidation et le harcèlement, et 79 pour cent ont une équipe de direction engagée à éliminer les comportements négatifs.

« Même s'ils ont des processus en place en matière d'inconduite sexuelle, l'importance que le mouvement #Moiaussi a prise fait en sorte que les employeurs cherchent des moyens de former les gestionnaires et de leur donner les outils appropriés pour parler de cet enjeu avec les employés, poursuit madame Allen. Nous avons constaté que plus de la moitié (60 pour cent) des employeurs fournissaient effectivement à leurs gestionnaires des ressources et des outils clairs pour contrer les comportements négatifs au travail, et qu'un quart (25 pour cent) d'entre eux avaient l'intention de mettre des processus en œuvre dans les 12 à 18 prochains mois.

La 36e enquête annuelle de Morneau Shepell Tendances en ressources humaines a été réalisée en juillet 2018, et couvre les prévisions de 356 organisations employant 683 497 personnes au Canada, représentatives d'un large pan des différents secteurs d'activité.

Pour l'étude complète, visitez le http://morneaushepell.fr.mediaroom.com/2018-08-14-Une-enquete-de-Morneau-Shepell-montre-que-les-salaires-devraient-augmenter-de-2-6-pour-cent-en-2019. 

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