Tournée de l'Association des ressources intermédiaires d'hébergement dans la région de la Montérégie
L'ARIHQ tire la sonnette d'alarme et demande un traitement équitable pour les préposés aux bénéficiaires
Par Salle des nouvelles
La colère des membres de L’Association des ressources intermédiaires d’hébergement du Québec (ARIHQ) est palpable à travers une annonce claire et froide: "Incapables de garder ou embaucher du personnel payé 13 $ de l’heure, des ressources intermédiaires (RI) menacent de fermer." L'ARIHQ demande au gouvernement du Québec d’offrir des conditions de travail décentes et équitables aux centaines de préposé(e)s aux bénéficiaires œuvrant dans les 111 ressources intermédiaires (RI) de la Montérégie, au moment où doit s’amorcer sous peu la renégociation de l’Entente nationale déterminant le financement du réseau des RI.
La directrice générale de l’ARIHQ, Johanne Pratte, est de passage dans la région, cette semaine, dans le cadre d’une tournée nationale visant à rencontrer les gestionnaires des quelque 950 RI du Québec. En Montérégie comme ailleurs, elle pointe la pénurie de main-d’œuvre demeure la principale préoccupation, soulevée par ses membres. La situation est telle que plusieurs propriétaires de RI craignent pour la pérennité et la qualité des services offerts à leurs résidents.
Un écart notable avec les conditions de travail dans le réseau public
Selon Johanne Pratte, la pénurie de préposé(e)s aux bénéficiaires est généralisée à l’ensemble du Québec, mais elle frappe le réseau des RI encore plus sévèrement en raison de l’écart existant avec les conditions de travail offertes dans le réseau public. De plus en plus de préposé(e)s se tournent vers d’autres emplois ou font le choix d’aller travailler en CHSLD. Là, ils reçoivent un salaire pouvant atteindre 10 $ de plus de l’heure pour un travail équivalent, voire moins exigeant. « Ça ne peut plus durer », souligne la directrice.
Selon une enquête menée par l’ARIHQ et dévoilée en mars 2019, plus de 2 500 postes seraient à pourvoir dans les ressources intermédiaires d’hébergement (RI) du Québec – notamment des préposé(e)s aux bénéficiaires (PAB), mais également des techniciens en éducation spécialisés, des travailleurs sociaux et d'autres types d'employés. Pas moins de 83% des gestionnaires de RI affirment être victimes de la pénurie actuelle. Seulement dans la région de la Montérégie, pas moins de 345 postes seraient à pourvoir, pour une moyenne de 3,1 par RI.
Une offre de formation déployée
Pour l'association, l’amélioration des conditions de travail des préposé(e)s aux bénéficiaires en RI sera donc un enjeu incontournable de la renégociation de l’Entente nationale entre l’ARIHQ et le gouvernement du Québec, laquelle vient à échéance en mars 2020.
L’ARIHQ demande au gouvernement de donner aux RI les moyens d’offrir à leurs employés un traitement équitable, sinon équivalent à celui des travailleurs du réseau public.
« À travail égal, salaire égal. C’est la base. Il faut absolument valoriser davantage le travail des gens qui prennent soin des plus vulnérables. Il y a plusieurs façons d’y arriver, mais sans un rehaussement significatif de leurs conditions, le problème restera entier », détaille Johanne Pratte.
Pour contrer la pénurie, l’ARIHQ a déjà mis sur pied le programme F3, qui vise à déployer une offre de formation complète pour ses employés dans toutes les régions. Certaines RI ont également mené des campagnes de recrutement à l’international. Or, ces efforts sont minés par l’absence d’un financement adéquat du gouvernement, ce qui empêche les RI d’offrir à leurs employés les conditions qu’ils méritent.
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