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Connaissance de l'origine des aliments

La littératie agricole, un apprentissage de plus en plus nécessaire

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6 mars 2023
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Par La Presse Canadienne

Bien que la plupart des aliments soient désormais réunis sous le toit des épiceries et des supermarchés, ceux-ci ne pourraient pas faire étalage de bon nombre de produits s'ils n'étaient pas le fruit du labeur de l'industrie agroalimentaire.

Or, l'œuvre du temps, les technologies et la spécialisation des métiers ont fait en sorte d'éloigner bon nombre de Québécois de la terre, si bien que certaines connaissances des processus agricoles essentiels à notre quotidien sont devenues occultes.

Pour rappeler l'importance de valoriser fermiers, éleveurs et cultivateurs, mars est décrété comme étant le mois de la littératie agricole.

«Aujourd’hui, c’est possible de se nourrir sans avoir aucune idée de la provenance des aliments qu’on mange», déplore l'agronome Pierre Tulk.

«On a réalisé, il y a quelques années, que les jeunes d'aujourd'hui sont éloignés de l'agriculture. Il y a quelques générations, tout le monde connaissait un agriculteur ou était agriculteur, souligne de son côté Martin Rouleau, directeur général de Éduc-o-champ. Maintenant, on a une distance qui va parfois sur trois ou quatre générations. Le lien direct n'est plus là.»

La littératie agricole, c'est bien simple. Il s'agit de la connaissance de l'origine des aliments, des processus derrière leur production, de même que les impacts de l'agriculture sur la vie en société, entre autres. Mars en est le mois attitré au Canada depuis déjà une douzaine d'années.

Des organismes comme Éduc-o-Champ se donnent pour mission d'outiller les enseignants pour intégrer des notions de littératie agricole à même le cursus scolaire, et ce, de la maternelle à la 5e secondaire. 

Le tout ne vise pas à former de futurs agriculteurs, mais plutôt à faire prendre conscience aux jeunes de tous les apports de cette industrie qui se retrouve à la base même de l'organisation de la société.

«On vient démythifier la production agricole, les différentes étapes, les processus, mais aussi les carrières de cet univers-là, qui est beaucoup plus vaste qu'on peut le croire», indique M. Rouleau.

Présence d'OGM, véganisme, élevages de masse, impact des changements climatiques sur les cultures, impact de certaines cultures sur la santé, inaccessibilité croissante des terres agricoles pour la relève, pour ne nommer que ceux-là; les enjeux liés à l'agriculture sont nombreux, complexes et diversifiés.

«L'agriculture est un marquage identitaire, illustre M. Tulk. Par exemple, les Premières Nations utilisaient la terre pour se nourrir, mais l'aménagement agricole territorial a été complètement bouleversé avec l'arrivée des Français. Tout ça a eu des conséquences sur la culture, et c'est quelque chose qu'on enseigne déjà à nos enfants.»

Aussi bien pour le directeur d'Éduc-o-Champ que pour l'agronome, la littératie agricole aide les Québécois à devenir des citoyens plus engagés et responsables.

«Qu'on vive en banlieue, en campagne ou en ville, l'agriculture et le système bioalimentaire font partie de nos vies, relève M. Tulk. Nos choix alimentaires ont des impacts non seulement sur notre santé, mais aussi sur la société.»

Or, malgré tous les efforts et toute la bonne volonté, il faut parfois revenir à des notions de base.

«On a un jeune qui a vu une poule dans un jardin et qui nous a demandé si les poules poussaient dans les jardins. On voit vraiment de tout aujourd'hui», illustre M. Rouleau.

Regain d'intérêt

M. Tulk est toutefois heureux de constater un regain d'intérêt de la population envers certains pans de l'agriculture. «Quand on regarde l'agrotourisme, par exemple, c'est un des secteurs le plus en croissance dans le tourisme au Québec, note-t-il. Cette popularité fait que les gens se réintéressent aux produits agricoles et à leur fabrication.»

La pandémie a aussi fait prendre conscience à bon nombre de consommateurs de l'importance des aliments d'ici dans un contexte d'autonomie alimentaire. «Avant la pandémie, 67 % des gens pensaient que l'agriculture était un service essentiel; depuis, c'est 83 %», se réjouit l'agronome.

Les efforts doivent malgré tout être soutenus pour assurer la transmission de ces savoirs de génération en génération.

«Parce qu'un jour, ce sont ces jeunes-là qui vont partager ces connaissances-là», note M. Rouleau.

———

Cette dépêche a été rédigée avec l'aide financière de la Bourse de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.

Marie-Ève Martel, La Presse Canadienne

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