Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Mois de la reconnaissance en pharmacie

L'AQPP veut le retrait de règles administratives en pharmacie pour aider les patients

durée 18h00
20 mars 2024
ici

commentaires

ici

likes

imprimante
email
Par La Presse Canadienne

L'Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) souhaite la levée de certaines règles administratives entourant les activités cliniques en pharmacie afin de faciliter le parcours de soins du patient. 

À l'occasion du Mois de la reconnaissance en pharmacie, elle souligne que les règles présentement en place freinent souvent la capacité des pharmaciens à offrir des services à la population et elle propose au gouvernement de miser davantage sur le jugement professionnel des pharmaciens. 

Le nombre d'activités cliniques en pharmacie a augmenté de 16 % par rapport à 2022, dépassant les 7 millions d'actes dispensés par un pharmacien. 

«C’est une belle progression, estime le président de l'AQPP, Benoit Morin, mais on est souvent limité dans ces activités. Par exemple, on peut prolonger les ordonnances des médecins ou des infirmières praticiennes spécialisées pour un maximum de 12 mois, alors qu’il y a des patients qui auraient besoin d’une prolongation supplémentaire.» 

Il donne également l'exemple de l’infection urinaire. Les pharmaciens peuvent prescrire un antibiotique chez une femme qui a une infection urinaire non compliquée à condition qu'elle ait reçu une prescription d’un médecin au cours des cinq dernières années. M. Morin indique qu'en Ontario, même si la patiente n’a jamais reçu de prescription, si le pharmacien juge que c’est une infection non compliquée, il peut donner l’antibiotique. 

«Chez nous, il y a des limites comme celles-là qui font en sorte qu’une fois sur quatre, parfois une fois sur deux, je vais dire à la patiente: ‘’je ne peux pas vous servir parce qu’il y a une limite administrative et vous devez aller voir le médecin absolument’’», raconte le président de l'AQPP. 

Selon lui, les pharmaciens ont prouvé qu'ils prescrivaient dans les limites de leur jugement. Pour une infection urinaire chez un homme par exemple, qui est plus rare et plus complexe, le patient sera dirigé vers un médecin pour prendre en charge son cas. 

«Nous, ce qu’on dit, c’est qu’il faut créer plus d’occasions, toujours sécuritaires, mais lever des limites qui n’existent pas nécessairement ailleurs où le pharmacien pourrait exercer son jugement», défend M. Morin.  

L'AQPP propose également que les pharmaciens puissent faire le suivi après la prescription d'un antiviral en cas de zona. Actuellement, le pharmacien peut commencer un traitement de zona après avoir évalué un patient, mais ce dernier doit être vu par un médecin dans les 72 heures pour qu'il assure le suivi médical. 

M. Morin croit que les pharmaciens pourraient facilement s'occuper du suivi des patients pour les cas de zona. «Évidemment, s’il y avait des complications, ils pourraient les référer dans un corridor de soins, mais tout cela mettrait de l’huile dans l’engrenage pour que ça fonctionne mieux», dit-il. 

L'AQPP affirme par ailleurs qu'il existe des disparités régionales pour les patients qui souhaitent accéder à certains services, notamment le test de dépistage du streptocoque. Certaines régions ont des ordonnances collectives qui permettent aux pharmaciens de donner les antibiotiques en cas de tests positifs. «Ce n’est pas quelque chose qui est fait en autonomie par les pharmaciens, explique M. Morin. Ça prend une ordonnance collective, donc il faut qu’il y ait un médecin qui accepte de déléguer cela à un pharmacien dans un territoire donné.» 

De plus, le patient doit débourser un montant s'il veut faire le dépistage du streptocoque en pharmacie, alors que ce test est gratuit chez le médecin ou à l'urgence.

La rémunération des pharmaciens devrait être ajustée en fonction des modifications des activités cliniques que propose l'AQPP. Elle affirme que cette rémunération est moins élevée que celle consentie aux médecins de famille pour les mêmes actes cliniques, et que les coûts pour le système sont moindres que si les patients doivent se présenter aux urgences.

«En premier, c’est une économie d’efficacité, de temps, d’accessibilité, et fort probablement d’argent aussi parce qu’on ne fait pas deux fois les choses», soutient M. Morin. 

Dans le contexte de rareté de main-d'œuvre, l'AQPP demande aussi aux patients de planifier le plus possible la préparation de leur ordonnance en téléphonant ou en le faisant en ligne. Ces simples actions peuvent dégager du temps pour le pharmacien afin qu'il soit plus efficace et éviter que les gens attendent trop longtemps derrière le comptoir.  

Le contenu en santé de La Presse Canadienne obtient du financement grâce à un partenariat avec l’Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est l’unique responsable des choix éditoriaux.

Katrine Desautels, La Presse Canadienne

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Publié à 9h00

Selon une étude, la crise du logement coûte 2 milliards $ par année en coûts de santé

La crise du logement coûte, au bas mot, quelque 2 milliards $ annuellement au système de santé du Québec, selon les calculs de l’Observatoire québécois des inégalités. C’est là la grande conclusion du deuxième volet d’une vaste étude économique de l’Observatoire intitulé «Les coûts en santé du manque de logements adéquats». En septembre dernier, ...

Publié hier à 12h00

Santé Canada approuve un médicament contre la dépression post-partum

Santé Canada a approuvé le premier médicament conçu pour traiter la dépression post-partum. La zuranolone, commercialisée sous le nom de Zurzuvae, se présente sous forme de comprimé à prendre une fois par jour pendant 14 jours et peut commencer à soulager les symptômes dépressifs en seulement trois jours. Fabriqué par Biogen, ce médicament est ...

Publié hier à 9h00

Prévention du suicide: gare aux outils numériques et à l'IA

Les personnes qui ont des pensées suicidaires vont, dans une même recherche sur le web, tenter de trouver de l'aide et parallèlement, essayer de trouver des moyens de s'enlever la vie. Ainsi, les outils numériques et l'intelligence artificielle (IA) présentent à la fois des atouts et des dangers en matière de prévention du suicide. «Quand on est ...