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Santé

Étude: peu de différence entre 7000 et 10 000 pas par jour

durée 15h00
1 août 2025
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Par La Presse Canadienne

L'objectif bien connu de dix mille pas par jour n'offre que peu d'avantages pour la santé si on le compare à une cible de sept mille pas par jour, conclut une nouvelle revue systémique publiée par des chercheurs australiens.

Oui, disent les auteurs, marcher dix mille pas par jour plutôt que sept mille réduit le risque de décès toutes causes confondues, de mortalité due au cancer, de démence et de symptômes dépressifs, en plus de diminuer l'incidence de maladie cardiovasculaire.

Toutefois, précisent-ils, «l'amélioration progressive au-delà de sept mille pas par jour était faible, et il n'y avait aucune différence statistique entre sept mille pas par jour et un nombre de pas plus élevé pour tous les autres résultats».

«La cible de dix mille pas, c'est une bien belle cible, mais ce n'est peut-être pas nécessairement la cible qui est nécessaire pour tout le monde pour avoir un maximum de bénéfices cardiovasculaires», a commenté François Simard, un spécialiste de la cardiologie sportive à l'Institut de cardiologie de Montréal.

L'objectif quotidien de dix mille pas n'a jamais été enraciné dans la science. Il est vraisemblablement apparu dans la conscience (et la culpabilité) populaire quand une entreprise japonaise a baptisé son nouveau podomètre «Manpo-kei» (compteur de 10 000 pas en japonais) au milieu des années 1960.

Les auteurs de la nouvelle revue systémique ont épluché des dizaines d'études et de méta-analyses regroupant des dizaines de milliers de sujets. Ils en viennent à trois conclusions importantes:

- Tout d'abord, même un nombre de pas modeste chaque jour est associé à des bienfaits pour la santé;

- Ensuite, sept mille pas par jour sont associés à des réductions de risque considérables pour la plupart des résultats, par rapport à la référence de deux mille pas par jour;

- Enfin, même si le risque a continué à diminuer au-delà de sept mille pas par jour, il a atteint un plateau pour certains résultats.

Règle générale, poursuivent les auteurs, chaque ajout de mille pas par jour réduisait un peu plus les risques pour la santé associés à différentes conditions. Par exemple, le risque de décès toutes causes confondues de ceux qui marchent quatre mille pas par jour était 36 % inférieur à celui de ceux qui en marchent deux mille; la réduction bondit à 47 % quand on passe à sept mille pas par jour.

Conclusion, disent-ils: même un nombre de pas modeste chaque jour est associé à une réduction du risque, et «le message selon lequel chaque pas compte pour ceux qui en sont capables devrait être mis en avant comme un message clé de santé publique, indépendamment de l'objectif quantitatif spécifique».

«Cette étude permet de confirmer (...) que les bénéfices cardiovasculaires ne se manifestent pas uniquement à dix mille pas, ils commencent avant ça, a dit le docteur Simard. Ça nous dit qu'il y a des bénéfices à commencer à bouger.»

Même si une revue systémique comme celle-ci rassemble par défaut des études et des analyses de qualité inégale, poursuit-il, les résultats laissent «sous-entendre qu'une cible de sept mille ou sept mille cinq cents pas par jour pourrait tout à fait être (...) dans nos recommandations cliniques pour essayer de sortir les gens de la sédentarité et en tirer des bénéfices cardiovasculaires».

Le risque avec des cibles comme «dix mille pas par jour» ou «au moins trois séances de vingt minutes par semaine» est d'envoyer un message «tout ou rien» à la population, a dit le docteur Simard.

Quand on parle d'exercice physique, a-t-il rappelé, «il n'y a pas de seuil qui nous permet d'avoir tous les bénéfices d'un seul coup».

«Les bénéfices se manifestent très rapidement dès les premières minutes, a-t-il dit. Ces cibles-là sont données pour essayer d'encourager les gens et démontrer ce qui est optimal. Mais je pense qu'il devrait toujours y avoir un message en dessous de ça, que bien avant ça, vous allez avoir des bénéfices, vous allez avoir des bienfaits, et j'espère que ça ne décourage pas les gens.»

Le message de cette revue systémique est donc clair, estime le docteur Simard: même les gens pour qui un objectif de dix mille pas pas jour n'est pas réaliste en ce moment doivent comprendre que même «seulement» sept mille pas seront à l'origine de bienfaits pour leur santé.

Les pas, comme les minutes d'activité, sont «faciles à mesurer», a-t-il rappelé, et «ça peut être très stimulant (...) de compter les pas et de voir la progression pendant la journée».

«Il ne faut pas se décourager, a conclu le docteur Simard. Il ne faut pas se dire que c'est dix mille pas ou rien du tout. On ne perd pas notre temps. Si j'ai seulement le temps d'aller faire une marche de trois mille pas, ça vaut la peine, il ne faut pas se décourager.»

Les conclusions de cette analyse ont été dévoilées par le journal Lancet Public Health.

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne

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