Hommes forts:les policiers étaient de la partie

Par Myriam Tougas-Dumesnil
Des adolescents qui ont un dossier criminel attablés avec des policiers à l'heure du lunch. Les personnes présentes lors de la compétition d'hommes forts organisée par le centre de réadaptation en internat de Chambly, mardi dernier, ont eu l'occasion de voir cette scène pour le moins surprenante. Venus prêter main-forte aux éducateurs du Campus, des agents de la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent ont profité de la journée pour fraterniser avec les jeunes et livrer quelques messages de sensibilisation.
« Tu vas pouvoir t'acheter un char dans pas long, brand new, si t'arrêtes de fumer. » Frédérick Phaneuf est policier au sein de la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent. Il est un de ceux qui ont pu venir assister les jeunes du Campus de Chambly lors de leurs épreuves de force, mardi dernier. « C'est mon père qui a créé cette activité, avec Yvan. Mais il s'est blessé dernièrement et je le remplace aujourd'hui », précise le jeune agent.
André Phaneuf est agent sociocommunautaire à la Régie. C'est lui qui est à l'origine des compétitions d'hommes forts qui ont lieu un peu partout dans les écoles de la région. « Il y a dix ans, André a surpris un jeune à forcer une serrure pour essayer d'entrer dans un gym. Le jeune voulait s'entraîner au lieu de recommencer à fumer de la drogue, le midi, à l'école. Au lieu de le punir, André a parti une fondation et il m'a approché pour que je fasse des entraînements pour les jeunes », raconte Yvan Leclerc, éducateur au Campus de Chambly et organisateur de l'événement.
Le passage d'André Phaneuf a été très remarqué par les jeunes du centre, l'an dernier. Si bien que Simon*, l'un de ceux qui étaient présents lors de la première édition, s'est demandé où était « celui de l'an passé, avec les cheveux blancs ». Avant d'apprendre qu'il mangeait avec son fils.
« Les jeunes commencent à se dégêner et à nous parler. À la fin de la journée, on est presque chums. Je pense que le fait qu'on soit là, ça a un impact sur les jeunes. Ils voient qu'on ne leur court pas après pour les embarquer, qu'on n'a pas notre fusil, qu'on les aide. Tantôt, j'ai passé mes gants de police à un gars, il trippait », raconte Frédérick, le sourire aux lèvres.
L'agent avoue que sa présence n'est pas seulement bénéfique pour les jeunes. « C'est sûr que pour nous aussi, ça apporte quelque chose parce que c'est rare qu'on entre dans les murs du centre jeunesse. Les gens de la patrouille ne savent pas trop comment ça se passe, parce qu'on travaille plutôt à l'extérieur », explique-t-il.
Chef de service à l'unité Le Mistral, Catherine Saint-Pierre avoue apprécier la présence des agents de la paix. « C'est magique de voir les policiers qui viennent animer la journée, particulièrement quand ils sont en contact avec ceux qui ont commis des délits. Ils partagent le repas et ont beaucoup de plaisir. »
C'est d'ailleurs à l'heure du lunch que les jeunes se sont mis à questionner l'agent Phaneuf et sa collègue. Entre deux bouchées de hamburger, ils ont partagé leurs interrogations. « Mais là, si je me fais arrêter, est-ce que vous avez le droit de fouiller mon char ? » « Et si je veux aller aux États-Unis, mais que j'ai un dossier, je fais quoi ? » Des questions auxquelles les policiers ont répondu… avant d'y aller de leurs propres questions.
On vous suggère aussi:
-L'homme le plus fort du campus
-Film Louis Cyr: un tournage exigeant confie Antoine Bertrand
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.