1993 EN RAPPEL?

Par André Rousseau
Allez, allez, al-lez... allez Montréal!
Comme disait si bien le regretté Bernard Geoffrion, le Canadien était «accumulé au pied du mur» après avoir perdu le match no. 5 à Boston, mais il s’est relevé de courageuse façon pour blanchir les Bruins au Centre Bell avant d’aller gagner le match décisif sur la patinoire du TD Garden.
Il n’en fallait pas davantage pour semer l’hystérie chez les partisans de la Flanelle. Cette victoire inattendue contre les méchants Bruins, champions du calendrier régulier, leur donne le droit de rêver à une répétition de 1993 alors que la troupe de Jacques Demers, contre toute attente, avait ramené le vieux trophée à Montréal.
Le printemps venu, il n’y a rien comme les séries de la coupe Stanley pour réunir tout le monde autour de la même cause, peu importe les allégeances politiques ou religieuses. Encore plus cette année puisque les Habs sont la seule équipe canadienne à participer à la danse.
Quand on y pense, c’est quand même incroyable qu’on vende si rapidement plus de 21 000 billets pour un match au Centre Bell... sur écran géant. Cette fièvre des séries semble aussi tenace que la C difficile!
JESUS PRICE
Tous les joueurs sans exception ont contribué à la victoire contre Boston. Max Pacioretty s’est réveillé juste à temps, le quatrième trio (Prust, Weise et Brière) s’est impliqué à fond, le jeune Nathan Beaulieu a fourni ce qu’on attendait de lui, P.K. Subban a bien géré ses émotions, Gallagher et Desharnais ont foncé sur les géants des Bruins et bien d’autres choses encore.
Cela dit, le Canadien n’aurait pas gagné sans les exploits de Carey Price devant le filet. Il a volé le premier match à Boston et il a été solide tout au long de la série. Son calme et sa confiance ont fini par jouer dans la tête des Bruins, d’autant que Tuukka Rask se montrait chancelant à l’autre bout de la patinoire.
Neuf ans après avoir été un des premiers choix à la séance de repêchage, Price atteint son apogée. Il maîtrise mieux toutes les phases de son métier, utilise les précieux conseils de Stéphane Waite et profite de la confiance acquise durant les derniers Jeux olympiques.
L’athlète de la Colombie-Britannique est un homme de peu de mots, surtout pas du genre à se lancer des fleurs. Il préfère vanter ses coéquipiers. Après le dernier match à Boston, il a résumé ses succès en déclarant: «Les gars ont confiance en moi et vice-versa».
Il est devenu un leader incontestable et sa seule présence permet à l’équipe d’espérer la victoire chaque fois qu’elle saute sur la patinoire.
UNE SÉRIE À LA FOIS
Serge Savard, qui a participé à huit conquêtes de la coupe Stanley comme défenseur avant de devenir patron du Canadien pendant une douzaine d’années, aime beaucoup ce qu’il voit depuis le début des séries. Il est particulièrement fier de P.K. Subban, un jeune homme appelé à connaître une longue carrière à Montréal. Il est aussi content d’avoir recommandé Marc Bergevin à la famille Molson comme successeur de Pierre Gauthier.
Le grand Serge n’en revient pas que P.K. ait été ignoré à Sotchi, quelques mois après avoir gagné le trophée Norris. Il le croit parfaitement capable de jouer de façon responsable, comme il vient de le démontrer face aux Bruins.
Il va plus loin en disant: «P.K. me rappelle Chris Chelios et Patrick Roy. Il joue avec intensité chaque fois qu’il saute sur la glace. Il n’est pas du genre à sauter son tour».
Pour ce qui est de voir le Canadien répéter son exploit de 1993, le Sénateur affiche une prudence de Sioux. «Une série à la fois, dit-il. Il faut d’abord se concentrer sur les Rangers».
P.K. et Carey sur Broadway: ça promet!
P.S. Vous pouvez lire ma chronique quotidienne sur le web en cliquant sur: www.lescoulissesdusport.ca
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.