Les étudiants de la Montérégie moyennement endettés

Par Marc-André Pelletier
Les étudiants au cégep et à l'université au Québec ont emprunté en un an plus de 481M$ du gouvernement et ont obtenu près du double en bourse, révèlent les plus récentes données du ministère de l'Éducation du Loisir et du Sport (MELS) obtenues par TC Media.
En Montérégie, le taux d'endettement se situe au niveau de la moyenne nationale. Selon les plus récentes données du MELS, l'État québécois a consenti des prêts pour études à 6 157 étudiants montérégiens qui ont contracté chacun une dette moyenne et annuelle de 2 761$. Au chapitre des bourses, toujours en 2010, 4 034 étudiants montérégiens de niveau postsecondaire se sont partagé 15,8 M$, représentant une bourse moyenne de 3 916$. Au total, le programme de prêts et bourse du gouvernement québécois a accordé 32.8 M$ en Montérégie.
Les prêts étudiants et autres dettes contractées auprès d'institutions financières ou cartes de crédit finissent par peser lourd sur le budget et sont parfois… fatals. Selon le MELS, le nombre de faillites chez les étudiants emprunteurs auprès de l'État est passé de 1241 à 1863 entre 2006-2007 et 2009-2010, soit une hausse de 50%.
À noter que le délai après lequel les étudiants peuvent être libérés de leurs créances concernant les prêts est passé, en 2010, de dix à sept ans, ce qui a possiblement contribué à faire augmenter le nombre de faillites.
«L'endettement diminue depuis 2007. Les étudiants québécois sont beaucoup moins endettés que leurs collègues du Canada anglais ou que les Américains. Ils remboursent à 90% leurs emprunts. Les faillites demeurent quand même très rares», rapporte le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et des Technologies, Pierre Duchesne.
De son côté, Fabien Major, expert en finances personnelles, s'étonne de voir un aussi haut taux de faillites. «C'est inquiétant et très décevant. Ça part mal dans la vie quand tu commences comme ça. En même temps, de nos jours, le crédit est tellement facile à obtenir. C'est pourquoi il est plus important que jamais de créer des bases pour l'éducation au budget, car il ne faut pas oublier que faire faillite, ça hypothèque l'avenir pendant environ 10 ans.»
Pas d'inquiétude à l'horizon
L'endettement étudiant n'est pas un phénomène préoccupant, tant qu'il figure au centre d'une planification budgétaire bien ordonnée, estiment deux spécialistes des prêts étudiants.
«L'important, explique Nancy Scott, responsable des programmes jeunesse chez Desjardins, c'est d'être en mode prévention pour prévenir le surendettement et éviter une trop grande différence entre les dépenses et les revenus. Ce que l'on vise en amont, c'est une éducation financière appropriée», explique-t-elle.
Même son de cloche du côté de Melissa Jarman, directrice générale, services bancaires aux étudiants, chez RBC. «Bon nombre d'étudiants de niveau postsecondaire sont responsables pour la première fois de la gestion de leurs dépenses, fait-elle valoir. S'ils établissent un budget et ont la volonté d'apprendre à bien le gérer, ils établiront des bases solides qui pourraient avoir une incidence considérable sur leur avenir financier.»
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