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De la Montérégie à l'Asie

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23 juillet 2013
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Par Myriam Tougas-Dumesnil

Il n'aura fallu que sept ans à la famille Robert, propriétaire du vignoble Coteau Rougemont, pour apprendre à exploiter la vigne, développer une gamme variée de produits, se faire connaître dans la province et… percer le marché asiatique ! Après s'être taillé une place dans le cœur des Québécois, l'entreprise de la Montérégie espère aujourd'hui satisfaire les pupilles gustatives chinoises.

Michel Robert est copropriétaire et vice-président du vignoble Coteau Rougemont. Pour lui, l'intégration des produits de l'exploitation familiale en Asie est une étape logique dans le développement de l'entreprise sur le marché international. « Pourquoi le marché asiatique ? Parce que c'est un marché de liquoreux et de produits haut de gamme sucrés, comme le vin de glace et le cidre de glace. C'est vraiment dans leur palette de goût », explique-t-il.

Le vignoble Coteau Rougemont, justement reconnu pour la qualité de ses cidres et vins de glace, est en bonne voie de devenir un fier représentant des produits québécois en Asie. Michel Robert précise toutefois que si certaines bouteilles ont déjà été envoyées en Chine et dégustées récemment, l'entreprise « est au début du processus et vient tout juste d'entamer les démarches pour l'exportation ».

Pendant ce temps, au Québec…

S'ils visent une percée sur le marché international, les propriétaires du vignoble Coteau Rougemont ne perdent pas de vue leur clientèle première, les Québécois. « Je pense que tranquillement, on voit dans les expositions qu'on peut encore élargir le marché québécois. Il y a de plus en plus de jeunes et les gens sont prêts à goûter à n'importe quoi, que ce soit des vins de tomate ou des cidres aromatisés », soutient Michel Robert.

Cet intérêt croissant pour les produits du terroir est représentatif du changement de mentalité des consommateurs québécois qui ont, au fil des ans, laissé tomber de vieux préjugés. « Je pense qu'il y a eu une très grande évolution depuis dix ans. Il y en a encore qui disent que tous les produits du Québec ne sont pas bons ou que tous les cidres sont infects parce qu'ils en ont goûté un dans les années 1970. Mais les jeunes ont beaucoup moins de préjugés et les produits ont évolué », remarque M. Robert.

Une opinion que partage Patrick Fournier, vinificateur au vignoble Coteau Rougemont. « J'ai demeuré pendant plus de vingt ans en Provence et travaillé pendant dix ans dans les vins. Je me rends compte qu'ici, il y a de très belles maisons en train d'éclore, parce que c'est une expertise jeune, qui a tout à apprendre », s'enthousiasme-t-il.

Depuis juin 2010, M. Fournier est chargé de développer les produits chez Coteau Rougemont. Une tâche qui s'apparente à une quête d'identité. « Au Québec, les gens sont habitués aux vins rouges des pays chauds comme le Chili, le Portugal et l'Italie. Mais on ne doit pas essayer de reproduire ce qui se fait ailleurs. On a beaucoup plus de beaux terroirs à blancs que de grandes terres à rouges et il faut savoir exploiter ça. » C'est, selon lui, le seul moyen d'arriver à rivaliser avec les vins d'importation. « C'est encourageant de voir les autres producteurs d'ici créer de bons produits, parce que ce ne sont pas eux, les compétiteurs. Ce sont les vins d'Europe. »

Les gens sont prêts à goûter de nouvelles choses et c'est à nous de faire l'éducation de la population, une bouteille à la fois. Michel Robert, vice-président du vignoble Coteau Rougemont

Éducation

Se distinguer, oui. Mais comment ? Au vignoble Coteau Rougemont, on a fait le pari de développer des produits uniques pour surprendre les consommateurs. « La première année, on a fait un cidre de glace, mais on se demandait ce qu'on pouvait faire d'autre avec ce qu'on avait sur le site. Et on avait quelques poiriers », raconte le vice-président de l'entreprise, Michel Robert.

C'est ainsi qu'est né le fameux Poiré de glace, véritable coup de cœur des clients. Disponible à la SAQ depuis le printemps, ce produit original a connu un succès tel que le vignoble Coteau Rougemont est déjà en rupture de stock. « Les gens sont curieux. Ils veulent goûter et quand ils l'ont fait, ils repartent avec une bouteille. Ça déboule assez rapidement ! »

La création de nouveaux produits dans un marché jeune comme celui des vins du Québec est, pour la famille Robert, une nécessité. « Les gens sont prêts à goûter de nouvelles choses et c'est à nous de faire l'éducation de la population, une bouteille à la fois », croit Michel Robert. Pour son collègue Patrick Fournier, l'expérimentation est encore possible dans la province. « Ici, ce n'est pas comme en France. On est encore au stade de l'exploration. On essaie de savoir quels cépages résistent le mieux au climat, par exemple. Et la poire, justement, a sans doute encore bien des secrets à révéler », pense le vinificateur.

Qualité et stabilité

À l'heure actuelle, le vignoble Coteau Rougemont offre près d'une quinzaine de produits différents, cidres et vins confondus. Parmi ceux-ci, sept sont disponibles à la SAQ. Un nombre qui trahit le développement rapide de l'entreprise. « Pour l'instant, l'objectif est de stabiliser notre gamme, qui est assez large, voire trop large. On va regarder les produits qui fonctionnent le mieux et maintenir la gamme », explique M. Robert.

Cette croissance-éclair, le copropriétaire du vignoble l'attribue à un ensemble de facteurs. « Il faut maintenir la qualité et s'assurer de faire des produits constants d'une année à l'autre. Priorisez la qualité et les ventes vont suivre, pas l'inverse », conseille-t-il. « Et pour les jeunes qui veulent se partir en affaires : soyez prêts à faire des sacrifices et à travailler toujours plus fort. Avec de la passion et du bon jus de bras, ça va fonctionner ! »

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