Le financement de la culture en Montérégie : là où le bat blesse
Aujourd’hui, le Conseil montérégien de la culture et des communications (CMCC) réagit à la publication de récentes données sur les dépenses de l'administration publique québécoise au titre de la culture pour 2010-2011. Après une analyse par région administrative et par habitant, il constate que, malheureusement, la situation persiste : la Montérégie est loin d’être choyée en ce qui a trait au financement public de la culture, avec ses 18,39 $/habitant.
« Un rapide coup d’œil aux données comptabilisées depuis 2004, explique Dominic Trudel, directeur général du CMCC, confirme que les régions périphériques à Montréal, soit Laurentides, Lanaudière, Laval et la Montérégie, se sont toujours trouvées en queue de peloton du palmarès des dépenses par habitant selon les régions. » Ce montant de 18,39 $/habitant apparaît effectivement bien petit si on le compare au montant dépensé dans Chaudières-Appalaches, la région périphérique de Québec, qui est de 27,64 $/habitant, ou au montant de 129,94 $/habitant pour l’ensemble du Québec. « Pour justifier l’écart entre les régions, on explique souvent qu’il est normal que les investissements par habitant soient moindres dans une région qui a facilement accès à l’offre et aux équipements culturels des régions centrales (Montréal et Capitale-Nationale). Pourtant, explique aussi M. Trudel, en 2010, il y avait 575 772 (sur 1 439 799) Montérégiens qui habitaient en dehors de la couronne de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), soit à plus d’une heure de voiture de Montréal. On peut donc supposer que ces 575 772 Montérégiens consomment peu ou pas la culture dans la métropole. » M. Trudel fait remarquer que cette portion du territoire de la Montérégie hors CMM compte 85 % plus d’habitants que sa région voisine, l’Estrie. « Pourtant, les dépenses publiques en matière de culture pour l’Estrie, en 2010-2011, totalisent 27 288 700 $ comparativement à 26 478 900 $ pour l’ensemble de la Montérégie. Si c’est normal, j’aimerais qu’on m’explique davantage. »
Ce sont ces constats qui amènent le CMCC à aller rencontrer des élus de la région, en commençant par la ministre responsable de la Montérégie, Mme Marie Malavoy, et ainsi que Mme Nicole Ménard, députée de Laporte et porte-parole de l’opposition officielle en matière de culture et de communications. Le CMCC souhaite le rétablissement d’une équité en matière d’investissements publics en culture pour la Montérégie. « Une réflexion est en cours et un dialogue avec tous les intervenants concernés est souhaité afin de trouver des solutions qui pourront s’inscrire dans une approche de développement culturel durable. »
« Comprenez-moi bien, précise M. Trudel, le but de cet exercice n’est pas de remettre en question la pertinence des investissements en culture dans les autres régions. Partout au Québec, la culture doit être soutenue et valorisée. Il consiste plutôt à réclamer, pour la Montérégie, sa juste part d’investissements publics en culture, afin de donner aux professionnels des arts et de la culture de la région, les moyens de créer, de produire et de diffuser dans des conditions de pratiques acceptables. »
Dans les mois à venir, le CMCC entend poursuivre son travail de documentation et d’analyse du financement de la culture en Montérégie et de ses répercussions, entre autres, sur la qualité des équipements de même que sur la capacité financière des organismes de poursuivre leur développement.
Le CMCC
Fondé en 1977, le CMCC a pour mission de regrouper et de mobiliser, dans un esprit de concertation, l’ensemble des personnes, physiques ou morales, établies en Montérégie qui exercent une activité professionnelle dans les domaines de la culture et des communications. L’organisme les représente et leur offre des services. Il fait la promotion de la culture et des communications et participe au développement culturel de la Montérégie.
(Source : CMCC)
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