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Une vie devant les caméras

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24 décembre 2012
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Par Marie-Pier Gagnon

C'est dans un petit restaurant de Chambly que Mélissa Désormeaux-Poulin nous avait donné rendez-vous. Ventre bien rond, la comédienne s'est livrée avec générosité sur sa vie et sa carrière. Il y a des artistes que l'on respecte pour leur travail et que l'on aime pour ce qu'ils sont. Mélissa Désormeaux-Poulin en fait partie.

La comédienne avait cinq ans et demi lorsqu'elle a fait sa première apparition à la télévision. « Je n'étais pas consciente que c'était un métier. Pour moi, c'était un jeu », explique-t-elle. Son premier carré de sable fut une publicité pour les céréales Magic Crunch. La réalisatrice Micheline Lanctôt en assurait la direction. Comme bien des gens, elle est tombée sous le charme de la petite fille.

Lorsque les producteurs du populaire téléroman Jamais deux sans toi lui ont annoncé être à la recherche d'une fillette pour un rôle, Mme Lanctôt a immédiatement suggéré le nom de Mélissa. Ce fut le début d'une grande histoire d'amour entre la comédienne et les téléromans québécois. Celle qui habite Chambly depuis quatre ans a littéralement grandi sur les plateaux de tournage.

Les téléspectateurs ont entre autres eu l'occasion d'apprécier son talent dans les émissions Les héritiers Duval, Grande Ourse, Le monde de Charlotte, Emma, Ramdam, Il était une fois dans le trouble et plus récemment La Promesse ainsi que Lance et compte: la déchirure. « Quand je fais un téléroman, j'ai l'impression de rentrer à la maison », confie-t-elle.

Cinéma

Malgré cette longue feuille de route, ce n'est qu'en 2007 que Mélissa Désormeaux-Poulin a acquis le statut de vedette. Cette popularité, elle la doit au film À vos marques ! Party dans lequel elle tenait le rôle principal aux côtés de Jason Roy-Léveillé et du plongeur Alexandre Despatie. Le long-métrage a d'ailleurs connu un succès notable au box-office et a fait l'objet d'une suite tout aussi appréciée.

Puis, ce fut la consécration avec Incendies de Denis Villeneuve en 2010. Interprétant l'un des rôles principaux, l'actrice a eu l'occasion de tourner quelques scènes au Liban en plus de participer à plusieurs festivals internationaux. L'accueil chaleureux de la critique et du public lui a également permis de participer à la Mostra de Venise et, bien entendu, à l'incontournable jungle des Oscars.

« Un tel succès te fait rêver à autre chose et en même temps, tu te rends compte que les rêves que tu croyais inaccessibles sont réalisables », raconte l'actrice. Au début de la trentaine, elle envisage maintenant avec plus de sérieux la possibilité de faire carrière en Europe et aux États-Unis. Elle peaufine d'ailleurs actuellement son anglais afin d'être fin prête lorsqu'une offre intéressante se présentera.

Questionnée sur le genre de rôles qu'elle aimerait interpréter, elle répond sans hésitation. « J'aimerais jouer un personnage borderline, près de la folie. J'aime jouer à différents degrés », dit-elle en citant l'exemple du rôle de Natalie Portman dans Black Swan.

Famille

Mais encore là, Mélissa Désormeaux-Poulin n'est pas prête à mettre sa vie de famille en veilleuse pour vivre le rêve américain. En couple depuis 16 ans, elle est mère d'une petite fille de 6 ans et accouchera de son deuxième enfant en 2013. Pour une actrice, faire le choix d'avoir un enfant à des répercussions très importantes sur le travail. « Mais la vie l'emporte sur tout ça », affirme-t-elle.

Impossible de contourner la question. En tant que comédienne ayant grandi devant les caméras, accepterait-elle que ses enfants suivent ses traces ? « J'ai une très grande réticence. La télévision, c'est un monde d'adulte. Il faut vraiment que tu aies le feu sacré », répond-elle. L'actrice confie d'ailleurs avoir vécu quelques moments difficiles dans son enfance en raison de son métier.

« Au fond de moi, je ne voulais pas être différente des autres », explique-t-elle. La jeune comédienne parlait très peu de son métier à l'école. Elle devait également faire preuve d'une grande discipline pour réussir à obtenir à la fois des résultats scolaires satisfaisants et répondre aux attentes des producteurs. Heureusement, ses parents étaient là pour la soutenir. Probablement l'une des clés de son équilibre.

Se décrivant comme une personne lunatique, elle n'est toutefois pas restée très longtemps sur les bancs d'école. La jeune fille a su très tôt qu'elle était pour faire carrière dans les arts dramatiques. « Avant, j'étais mal de ne pas avoir fait d'études. En vieillissant, je réalise que c'était la télévision mon école », confie-t-elle.

Les trophées

Et cette école aura été des plus profitables pour l'actrice qui est considérée au Québec comme l'une des meilleures de sa génération. Lors de la dernière édition du gala des Prix Gémeaux, Mélissa Désormeaux-Poulin a raflé les honneurs dans la catégorie Meilleur rôle de soutien dans un téléroman pour son interprétation de Florence Daveluy dans La Promesse. Il s'agissait de son premier prix en carrière.

« J'ai apprécié le moment. Ça m'a permis de dire merci une dernière fois à toute l'équipe avec qui j'ai joué pendant sept ans », dit-elle. La comédienne affirme toutefois ne pas avoir eu énormément de difficulté à dire au revoir au personnage qui lui a permis d'entrer dans un million de foyer chaque semaine. Pour elle, la fin d'un projet signifie également le début d'une nouvelle aventure.

Dans sa carrière, l'actrice a aussi décroché le prix d'interprétation féminine au Festival du film de Sept-Îles pour son rôle dans Incendies. Ce même personnage lui a permis d'être nommée dans le top 10 des nouveaux visages du Festival international du film de Toronto et de décrocher une nomination aux Jutra dans la catégorie Meilleure actrice. « Quand tu connais un succès comme Incendies, tu te poses une question: est-ce que ça va m'arriver de nouveau ? », avoue-t-elle.

Projets à venir

Tout est possible si on en croit ses projets à venir. Au cours des premières semaines de sa grossesse, l'actrice a participé au tournage du long-métrage Gabrielle de Louise Archambault. Produit par la même boîte qui a vu naître Incendies et Monsieur Lazhar, le film aborde les thèmes du handicap intellectuel et de l'amour. La date de sortie exacte n'est pas encore connue.

« Ce film a été une grande expérience humaine pour moi. J'interprète la sœur du personnage principal qui souffre du syndrome de Williams », explique l'actrice. Fait particulier, sa partenaire à l'écran, Gabrielle Marion-Rivard, est réellement atteinte de la maladie décrite dans le film et en était à sa première participation à un tournage. Outre cette dernière, Mélissa Désormeaux-Poulin partage la vedette avec Sébastien Ricard et Vincent-Guillaume Otis.

On pourra également la voir dès janvier sur les ondes de Série + avec la série Mon meilleur ami de Francis Leclerc (Apparences). Là encore, le projet risque de faire jaser. L'actrice donnera la réplique à Claude Legault et David La Haye. L'histoire raconte la vie de deux amis inséparables qui voient leur vie être bouleversée lorsque l'un des deux devient paraplégique.

Jeu des questions

Profession :

Comédienne

Réalisations :

« Plusieurs projets me rendent fière. Si je devais choisir, je dirais IncendiesLa Promesse, Gabrielle et Les Rescapés. »

Passe-temps :

« J'aime beaucoup regarder des films. J'essaie de tout voir et de redécouvrir les classiques. J'aime également lire. Le livre La part de l'autre d'Éric Emmanuel Schmitt qui porte sur la vie d'Hitler m'a beaucoup marquée. »

Si vous étiez première ministre, quelle serait votre priorité ? :

« L'environnement. Il faut changer nos habitudes et faire du compostage. »

Quel regard portez-vous sur l'avenir ?:

« Je suis peut-être naïve, mais j'aime beaucoup penser à l'avenir et je le vois positif. »

 

 

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