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Accomplissement

50 ans de carrière « artistique » pour Bernard Séguin- Poirier

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31 octobre 2017
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Marie-Claude Pilon
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Par Marie-Claude Pilon, Journaliste

Très peu d’artistes au Québec ou ailleurs dans le monde peuvent se vanter d’avoir pratiqué leur passion pendant cinq décennies. C’est le cas de Bernard Séguin-Poirier, dont l’atelier est situé à Les Cèdres, qui célèbre ce moment charnière dans sa carrière cette année. Depuis 1967, il a créé entre 15 000 et 20 000 œuvres et c’est loin d’être terminé.

« C’est drôle à dire, mais je ne suis pas surpris. Tous mes ancêtres ont vécu vieux et en santé, alors je ne suis pas étonné d’atteindre ce plateau. Quand je regarde en arrière, je me rappelle que ça fait 50 ans que je me bats dans le métier pour perdurer. Et tout au travers de ce passionnant combat, je me suis de me marier et j’ai eu 5 merveilleux enfants. Il me reste tellement d’objectifs à atteindre que la vision de l’avenir me fait sourire! » mentionne d’entrée de jeu celui qui jouit d’une renommée mondiale.

À 68 ans, il regarde vers l’avant et espère avoir 25 autres années de création devant lui. Il y a 50 ans, Bernard Séguin Poirier voulait faire réagir les gens et leur faire comprendre l’essentiel de la vie à travers son amour de la nature, des enfants, de la musique et de la spiritualité.

En 2017, cette volonté est encore bien présente en lui. « Plus que jamais. La nature n’est pas respectée par les hommes, les gens sont de plus en plus fatigués et stressés, la terre n’est pas bien du tout. Je veux que chacune de mes œuvres apporte le bonheur et la joie à ceux qui les contemplent », ajoute-t- il.

Un art simplifié

La différence entre son art de 1967 et celui d’aujourd’hui? La simplicité. Il avoue avoir simplifié sa façon d’exprimer les choses comme la lumière, l’espace, les mouvements et les vibrations. « Ce n’est aucunement de la paresse, mais plutôt le fruit d’un long travail de recherche. Bien humblement, plusieurs personnes m’ont dit que mes réalisations les transformaient ou les faisaient réfléchir. Ça fait plaisir à entendre. »

Il indique avoir autant de plaisir à créer à notre époque que lors de ses débuts. Il trouve aussi plaisant de sortir du four des œuvres transformées par le feu. Il s’estime privilégié de vivre de sa passion et cela lui donne le goût de faire des grands projets. Le premier sur sa liste est de toujours continuer à créer et à développer son art. Dans un deuxième temps, il veut aussi continuer de s’impliquer dans la communauté auprès des enfants de tous les âges.

« Je m’associe avec Le Phare, organisme offrant répit, accompagnement et soins aux enfants en fin de vie et leurs familles, pour créer un jardin intérieur. Celui-ci se compose de 6 sculptures réalisées par les enfants du Phare, leurs familles, leurs intervenants ainsi que tous ceux qui aimeraient contribuer à ce grand projet d’envergure. Des projets comme ça me tiennent énormément à cœur », raconte-t- il.

Troisièmement, il se donne comme autre projet de continuer à exposer ses œuvres afin de livrer ses messages au niveau international.  Depuis 3 ans, l’artiste crée une collection de 98 grands tableaux intitulés Symbolisme Cosmique; cette magnifique collection voyagera à travers le monde afin de faire comprendre l’essentiel des messages qui motivent son cheminement créatif.

L’émail, au cœur de ses œuvres Si pour plusieurs, l’émaillage des métaux est méconnu, ce n’est pas le cas pour Bernard Séguin Poirier pour qui cette matière est au centre de ses réalisations. « Tout est puisé dans le sol et dans la nature. Une fois traité et vitrifié par le feu du four, ça devient moins polluant que de la peinture à l’huile. » L’art du feu est un art ancestral qui voit ses débuts en Chine et en Égypte il a plus de 2000 ans. Il faut dire, que cette forme d’art, qui a toujours été considérée artisanal, a beaucoup évolué depuis ce temps; et Séguin Poirier a su l’amener à un tout autre niveau : une œuvre d’art en soi.

Il a fait la découverte de cet art à l’adolescence lors d’un séjour à Limoges en France, qui a duré plus de deux ans. Pour gagner sa vie, il occupait un poste de concierge de nuit dans un vieil atelier où l’on confectionnait de la vaisselle. « Je faisais mon ménage en deux heures et les cinq heures restantes, je le passais à travailler avec les artistes et à les observer. J’ai énormément appris. »

En 1990, il a créé, en collaboration avec un ingénieur, un énorme four de 8 pieds par 4 pieds pour faire la cuisson de ses œuvres. Encore à ce jour, il est le seul artiste au monde à faire des œuvres à base d’émail de si grandes tailles.

Son coup de cœur? L’ensemble de son œuvre et plus particulièrement l’exposition mise en branle sous peu pour ses 50 ans de carrière. Les 98 tableaux créés pour l’occasion ne forment, selon lui, qu’un seul et magnifique œuvre. Sinon, sa chapelle émaillée est aussi l’une de ses plus belles réalisations en carrière.

Située au 1037 chemin du Fleuve, à Les Cèdres, l’endroit impressionne dès qu’on y pose les yeux. Depuis sa création, en 2000, elle a accueilli des dizaines de milliers de personnes qui sont venues y célébrer un moment important de leur vie. « Un de mes prochains projets sera de jeter sur papiers toutes les anecdotes liées aux repas qui se sont pris ici. On y a fêté des politiciens, des artistes, des grands syndicalistes, des gens de l’industrie pharmaceutique et de nombreuses familles, bref, je pense que ça ferait un livre très intéressant », conclut-il les yeux brillants de mille et un projets. 

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