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L'engouement électoral vit des hauts et des bas au Québec

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30 octobre 2013
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Par Ugo Giguère

Une élection municipale a rarement été aussi attendue que celle du 3 novembre prochain. Pourtant, l’engouement est inégal dans les municipalités du Québec, révèle une analyse TC Média. Alors que dans certaines villes de la province le nombre de candidats a bondi jusqu'à 300% par rapport au dernier scrutin, les aspirants politiciens sont pratiquement introuvables dans d'autres municipalités de la province.

Depuis l’instauration des élections regroupées au Québec en 2005, le nombre de candidats est passé de 12 047 à 13 247. Une hausse de près de 10%. Toutefois, la cohue annoncée par plusieurs experts en vue du scrutin du 3 novembre ne semble pas avoir eu lieu.

Au final, à peine 509 personnes de plus qu’en 2009 tentent leur chance pour l’un des 8 053 postes disponibles.

Isabelle Lacroix, professeure adjointe de politique canadienne et québécoise à l’Université de Sherbrooke, explique que les candidatures sont entrées rapidement cette année, ce qui a laissé croire à un «boom» d’aspirants politiciens. «Peut-être que les gens s’étaient préparés depuis longtemps», suggère-t-elle.

Président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) et maire de Rimouski, Éric Forest paraît plutôt soulagé de voir les candidatures en hausse. «Le balancier aurait pu tomber d’un côté comme de l’autre. Les gens auraient pu se désintéresser de la politique municipale», fait-il remarquer.

De son côté, le ministre des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire Sylvain Gaudreault, se réjouit de l'engouement pour le prochain scrutin municipal. Il y voit une démonstration de «l'intérêt des citoyennes et des citoyens pour le milieu municipal», a-t-il commenté.

Pendant que le nombre de candidats explose de 300% à Rosemère et de 133% à Laval par rapport à 2009, les régions de Québec (-9,65%) et de l’Abitibi-Témiscamingue (-19,46%) connaissent pour leur part une baisse d’intérêt pour le service public.

«Se porter candidat, ce n’est pas banal, c’est lourd de conséquences. Il faut faire campagne, investir des ressources et risquer d’être élu et de devoir remplir son mandat durant quatre ans. Ce n’est pas juste une indignation passagère», souligne Mme Lacroix.

Fait intéressant à noter, quatre des dix municipalités les plus importantes au Bas-Saint-Laurent, en Mauricie, en l’Estrie, en Abitibi-Témiscamingue et au Centre-du-Québec ont vu leur maire être élu sans opposition à la date limite des mises en candidature.

Encore là, les chiffres sont tout de même à la baisse dans la province puisque le nombre de postes attribués sans opposition a diminué de 5%. Si le ministre Gaudreault considère cette donnée comme «la statistique la plus importante puisque la nature même de tout système démocratique repose sur la possibilité de choisir», Isabelle Lacroix n’y voit pas de problème.

«En soi, le nombre de candidats n’est pas problématique. La limite n’est pas structurelle, tout le monde peut se présenter, les gens n’ont pas voulu se présenter», explique la détentrice d’une maîtrise en science politique de l’Université de Montréal.

Éric Forest, lui-même réélu par acclamation, voit plutôt l’absence d’opposition chose comme un vote de confiance.

Plus de femmes

D’après des données publiées par le MAMROT, ce sont les régions de Laval (50%), de l’Abitibi-Témiscamingue (35%), de Montréal (32%) et de la Mauricie (32%) qui comptaient le plus de femmes élues en 2009.

Les candidatures féminines poursuivent d’ailleurs leur croissance en flèche. Sur les 509 candidatures supplémentaires déposées pour les élections 2013, 415 proviennent de femmes. Une hausse qui porte le poids des femmes à 28,8% des postulants.

À plus ou moins 11% de la parité peut-on y arriver? Pour l’UMQ, il faut y arriver. «C’est clair qu’il faut viser le meilleur reflet possible de la communauté», convient M. Forest.

Isabelle Lacroix l’espère, mais en doute pour des raisons qui sortent cependant de son champ d’expertise. «On tombe dans les profils psychologiques, que la politique serait un milieu agressif et que les femmes auraient plus peur de l’échec… Est-ce qu’il y a aussi une persistance culturelle que ce n’est pas la place des femmes et qu’elles ne se voient pas occuper ce genre de poste?», s’interroge-t-elle.

La bonne nouvelle, c’est que les électeurs n’ont pas de comportement discriminatoire dans l’isoloir. Selon les statistiques de l’élection 2009, les femmes ont représenté 27% des candidats et 27,5% des élus.

Taux de participation anémique

Québec ne lésine pas sur les campagnes de promotion afin d’encourager les citoyens à exercer leur droit de vote. Un taux de participation stagnant à 45% lors des deux derniers scrutins donne raison au Directeur général des élections de ruer dans les brancards.

D’après les données cumulées par TC Média sur la participation citoyenne aux urnes, il semblerait que la motivation se mesure géographiquement. Les régions du Nord et de l’Est-du-Québec ont été de loin les plus actives en 2005. Les quatre régions où le taux de participation a été le plus élevé sont la Gaspésie – Îles-de-la-Madeleine (62,61%), le Nord-du-Québec (60,80%), le Saguenay – Lac-Saint-Jean (56,20%) et la Côte-Nord (55,81%).

En comparaison, Laval (35,70%), l’Outaouais (39,91%) et la Montérégie (42,87%) affichent les pires taux de participation.

À quelques semaines du Jour J, Éric Forest dit sentir un intérêt beaucoup plus fort, mais selon lui, tant que les citoyens ne prendront pas conscience des véritables responsabilités des municipalités, le taux de participation risque malheureusement de demeurer décevant.

 Tous les chiffres ici.

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