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Un cycle de nouvelles accéléré par la pandémie

Les journalistes souffrent de niveaux «alarmants» de stress, suggère un sondage

durée 12h00
26 mai 2022
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Par La Presse Canadienne

Les travailleurs canadiens de l’information souffrent de niveaux «alarmants» de stress et de traumatismes liés au métier, selon un nouveau rapport, et les chercheurs réclament un soutien accru pour aider les journalistes à faire face à la couverture de la COVID−19 et d’autres crises dans l’actualité.

Les résultats, basés sur 1251 réponses volontaires à un sondage en ligne mené entre le 1er novembre et le 18 décembre 2021, montrent que les travailleurs de l’information ont fait face à des taux élevés de problèmes de santé mentale au cours des quatre dernières années.

Près de 70 % des répondants se disaient anxieux, 46 % ont déclaré souffrir de dépression et 15 % ont déclaré avoir subi un syndrome de stress post−traumatique.

Selon les principaux chercheurs du projet, le rapport souligne à quel point le bouleversement d’un cycle de nouvelles accéléré par la pandémie a exacerbé les pressions au travail, dans une profession imprégnée de concurrence et de tragédies.

«Nos résultats confirment nos pires craintes et soupçons concernant l’industrie», a déclaré mercredi Matthew Pearson, professeur de journalisme à l’Université Carleton, lors d’une conférence de presse sur la colline du Parlement.

«Il nous incombe maintenant à tous – de la première ligne jusqu’aux chefs de nouvelles, aux cadres et aux professeurs de journalisme – de saisir la gravité de cette situation et d’y remédier de manière significative, afin de réduire les préjudices que subissent les travailleurs canadiens de l’information.»

L’autre coauteur du rapport, Dave Seglins, journaliste à CBC News, estime que l’ère de l’information a accru le stress des journalistes confrontés à des charges de travail de plus en plus exigeantes mais à une sécurité d’emploi de moins en moins assurée, tout en ouvrant toutes grandes les portes à la désinformation et au harcèlement en ligne.

Plus de la moitié des participants interrogés ont d’ailleurs déclaré avoir été victimes de harcèlement et de menaces en ligne, et 35 % ont déclaré avoir été victimes de harcèlement lors d’une affectation sur le terrain.

Les méfaits de ce harcèlement étaient particulièrement prononcés chez les femmes, les journalistes transgenres et non binaires, selon le rapport. Les journalistes noirs, arabes, sud−asiatiques et philippins ont signalé des taux plus élevés de harcèlement en ligne.

Les travailleurs qui étaient plus identifiables en tant que membres des médias, comme les vidéoreporters et les photographes, étaient plus susceptibles d’être ciblés sur le terrain.

L’enquête a également révélé que l’exposition aux traumatismes fait des ravages chez les travailleurs de l’information: 80 % des répondants déclarent avoir subi un épuisement professionnel à la suite de reportages sur des affaires de décès, de blessures et de souffrances. Certains répondants ont également déclaré avoir ressenti d’autres effets secondaires, émotionnels et psychologiques, comme des pensées suicidaires ou le recours à des substances pour «s’engourdir».

Plus de la moitié des participants ont déclaré avoir consulté un médecin pour faire face au stress au travail et à des problèmes de santé mentale, tandis que 85 % des répondants ont déclaré n’avoir jamais reçu de formation sur la santé mentale et les traumatismes au travail.

Il existerait dans de nombreuses salles de rédaction une certaine culture qui encouragerait les journalistes à «souffrir en silence» plutôt que de demander de l’aide, en raison de craintes pour leur carrière, a déclaré M. Seglins. Par ailleurs, de nombreux employeurs n’ont pas l’expertise, les ressources et les avantages sociaux nécessaires pour assurer et soutenir le bien−être des journalistes, dit−il.

Il a exhorté les médias d’information à collaborer avec leurs employés pour identifier et combler ces lacunes, afin d’assurer le bon fonctionnement du quatrième pouvoir.

«Tout cela a un impact profond sur la santé des personnes qui travaillent dans l’industrie de l’information — les chiens de garde de notre démocratie», a déclaré M. Seglins.

La Presse Canadienne a fourni des images pour le rapport, et le sondage a été distribué aux employés de l’agence de presse nationale.

Les experts en recherche et en méthodologie estiment qu’il est impossible d’attribuer une marge d’erreur à un sondage réalisé en ligne, puisque la méthode d’échantillonnage est non probabiliste.

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