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Un marché de 600 milliards $ US

Les bioplastiques attirent des milliards de dollars en investissements

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12 août 2022
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Par La Presse Canadienne

Au moment où la planète est de plus en plus troublée par l'impact négatif persistant sur l'environnement des plastiques fabriqués par les usines pétrochimiques, des entreprises investissent des milliards de dollars pour accélérer la production de plastiques à partir de produits naturels et renouvelables qui pourront être compostés en toute sécurité ou qui se dégraderont dans l'environnement si les conditions sont bonnes.

Les bioplastiques sont utilisés depuis longtemps dans le secteur médical. Les points de suture dits «fondants», par exemple, sont souvent faits d'un fil de bioplastique qui se dissout sans danger dans l'organisme.

Mais l'industrie naissante des bioplastiques envisage un rôle beaucoup plus important pour les matériaux extraits du maïs, du sucre, des huiles végétales et d'autres substances renouvelables, dans l'espoir de s'accaparer une portion de plus en plus grande d'un marché qui vaut 600 milliards $ US à l'échelle mondiale.

Depuis le début de leur production à grande échelle dans les années 1950, les plastiques tirés des combustibles fossiles ont rendu les aliments plus sécuritaires à consommer et les véhicules plus sécuritaires à conduire, par exemple. Pourtant, les plastiques sont considérés comme l'une des principales menaces environnementales de la planète et leur production génère des millions de tonnes de gaz à effet de serre chaque année.

Des neuf milliards de tonnes de plastiques tirés des combustibles fossiles produites depuis les années 1950, seulement 9 % ont été recyclées, selon des études. Le reste a été enterré dans des dépotoirs ou incinéré, ou pollue la terre et les cours d'eau. La structure chimique des plastiques tirés des combustibles fossiles signifie qu'ils ne peuvent jamais entièrement se décomposer et qu'ils se désagrègent plutôt en particules de plus en plus petites.

Pour le moment, les bioplastiques ne représentent que 1 % de la production mondiale de plastique.

Les entreprises et les investisseurs y voient une belle occasion. Les données de la firme i3 Connect dévoilent que les investissements consacrés à la fabrication de bioplastiques ont atteint 500 millions $ US pendant les trois premiers mois de 2022, comparativement à 350 millions $ US pendant le dernier trimestre de 2021. L'argent provient aussi bien d'entreprises que de sociétés de capital risque.

Zion Market Research calcule que le marché des bioplastiques passera de 10,5 milliards $ US en 2021 à tout près de 30 milliards $ US en 2028.

Il existe actuellement deux grands types de bioplastique, le PHA et le PLA.

Le PHA peut être produit avec des microorganismes qui fermentent dans de l'huile de canola. Il en résulte des billes de plastique qui peuvent être moulées pour produire les objets habituels. Le PHA pourrait se biodégrader en six mois dans un environnement marin et en deux ans sous terre.

Le PLA est habituellement tiré de la fermentation du sucre qui provient du maïs et de la canne à sucre. Contrairement au PHA, il ne se biodégrade pas facilement dans la nature et doit être mélangé à des résidus alimentaires dans des composteurs industriels. Enterré dans un dépotoir, il mettrait des dizaines d'années à disparaître.

Les détracteurs des bioplastiques produits à partir du maïs et du sucre rappellent qu'ils exploitent des terres arables sur une planète affamée.

Ramani Narayan, qui enseigne l'ingénierie chimique à l'université Michigan State, a collaboré avec différentes entreprises de bioplastiques au fil des ans.

Il estime que les compagnies moussent la «biodégradabilité» de leurs produits pour les rendre plus attrayants. Mais le mot est «mal utilisé, il est surutilisé et on en abuse, parce que tout ce qu'il y a sur Terre est biodégradable, avec suffisamment de temps et le bon environnement».

Il reconnaît que les bioplastiques se dégradent plus facilement que les plastiques pétrochimiques, qui peuvent prendre des siècles à se décomposer. Toutefois, on ne doit pas passer sous silence, par exemple, que le PHA se dégrade plus lentement dans l'eau froide que par temps plus chaud.

«Ça va prendre du temps, et il faut le dire», a dit M. Narayan.

Mark Gillispie, The Associated Press

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