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300 ans d’histoire au Fort-Chambly

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11 juillet 2011
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Par Isabelle Le Maléfan

Construit au XVIIe siècle et modifié au XVIIIe siècle, le fort de Chambly, inauguré en 1711, est l’un des plus anciens forts que recèle le Canada. Ce lieu historique national domine la rive gauche de la rivière Richelieu. Retour en 1665 jusqu’à aujourd’hui pour connaître et comprendre l’histoire de ce fort qui accueille, en son musée, près de 30 000 visiteurs chaque année.

Contrairement aux apparences, le fort de Chambly, baptisé alors fort Saint-Louis, n’a pas toujours été en pierre. En effet, c’est en 1665 que le français Jacques de Chambly fait érigé un fort, tout en bois, au pied des rapides de la rivière Richelieu. Ce capitaine du Régiment de Carignan-Salières souhaite ainsi protéger la colonie française d’une invasion iroquoise. Cette construction fait partie d’un réseau de cinq fortifications longeant la rivière Richelieu, du lac Champlain jusqu’à Sorel. Malgré un accord de paix signé en 1667 entre Iroquois et Français, la guerre éclate de nouveau en 1680.

Plus tard, en 1711, la menace d’une invasion britannique force le gouverneur de la Nouvelle-France, Philippe de Rigaud de Vaudreuil, a ordonné la construction d’une fortification en pierre. En effet, les soldats français étant moins nombreux que les effectifs anglais, le fort en bois n’aurait sans doute pas suffit pour défendre Montréal. Cette structure en pierre pouvait ainsi résister aux tirs de fusil et de canon. Conçu par Josué Dubois Berthelot de Beaucours, futur ingénieur en chef du Canada, le fort prend la forme d’un carré de maçonnerie à quatre bastions ou tours. Les murailles sont alors percées sur deux niveaux de meurtrières. Des embrasures sont également créées pour permettre les tirs de canon.

Abandonné en 1869

Le fort est occupé par les Français de son inauguration en 1711 jusqu’à la Conquête, en 1760.

Avec l’évolution des moyens de transports du XIXe siècle, il est dorénavant possible de contourner Chambly pour joindre Montréal. Le fort n’est plus un ouvrage défensif pertinent pour les troupes anglaises. La fortification sert uniquement d’entrepôt.

Cependant, en 1812, le fort Chambly reprend vie lors du conflit qui oppose les Etats-Unis et l’Angleterre. Chambly apparaît comme le meilleur endroit pour loger infanterie, cavalerie, artillerie ainsi que les services médicaux et administratifs nécessaires aux troupes. Au total, jusqu’à 6000 soldats séjourneront sur la base. Malgré deux autres phases d’occupation intensive, les Rébellions de 1837-1838 et lors de la guerre de Sécession, Chambly perd son importance stratégique face au développement militaire de Saint-Jean. Le complexe militaire est démantelé et la colonie britannique oblige les Français a quitté le fort en 1869. Le fort sera alors abandonné.

Sauvé par la motivation d’un citoyen

Grâce à l’initiative de Joseph-Octave Dion, citoyen de Chambly, un processus de restauration est lancé. Passionné d’histoire, il entreprend de sauver les vestiges de la ruine. A partie de 1866, J-O Dion entreprend de nombreuses démarches pour restaurer le fort, près duquel il a grandi. Pour réunir les sommes nécessaires à la réalisation de son projet, il lance de multiples souscriptions, organise des visites guidées et publie la première histoire du bâtiment en 1875. C’est en 1881, que Dion est nommé surveillant des travaux après avoir réussi à convaincre plusieurs personnalités du bien-fondé de son projet. Ainsi, en 1886, Joseph-Octave Dion s’installe au fort comme gardien et y restera jusqu’à sa mort en 1916. Le fort a ainsi échappé à la destruction et est devenu aujourd’hui un monument culturel important de Chambly puisque près de 30 000 visiteurs foulent les pavés du musée et que près de 125 000 personnes se promènent chaque année dans le parc régional créé autour du fort.

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