À double sens

Par André Péloquin
Le 30 mars dernier, la Chambre de commerce et d’industrie du bassin de Chambly (CCIBC) annonçait qu’elle se joignait à la Coalition Champlain en chantier, un collectif réunissant plusieurs instances commerciales et gouvernementales soulignant l’urgence de la situation entourant le pont Champlain.
« La Ville de Chambly est collée sur l’autoroute 10. C’est une ville en partie dortoir », résume M. Cardinal pour expliquer l’engagement de la CCIBC au sein de ce front commun. « Il faut partir de plus en plus tôt pour accéder à Montréal. La situation est telle que certaines entreprises atteignent des records de retards en ce moment! », ajoute-t-il. Quatre mois plus tard, le collectif se porte bien et reçoit toujours beaucoup d’appui. Du côté du fameux pont toutefois…
@R:« La situation est toujours vague! », résume Pierre Cardinal. « Est-ce qu’on répare? Est-ce qu’on construit un pont ou encore un tunnel? » Il croit aussi que l’immobilisme du gouvernement Charest et l’entêtement du ministre fédéral des Transports, Denis Lebel, à contenir les informations sur l’état du pont afin de ne pas alarmer la population n’a aidé en rien.
« Nous n’avons toujours pas tout le dossier en main. Si ça se trouve, on attend toujours certains détails qui pourraient nous faire frissonner davantage! Comment est-il possible qu’un pont construit il y a environ 50 ans soit en un si mauvais état alors que le pont Jacques-Cartier, construit il y a près d’une centaine d’années, tient toujours la route? C’est tout un marasme!»
M. Cardinal et ses collègues espèrent aussi que les hautes instances agiront rapidement, car « déplacer la circulation vers d’autres ponts « en attendant » n’arrangera pas le problème. De plus, on se demande si Champlain demeurera une voie viable jusqu’à la construction d’un nouveau pont… ce qui peut prendre plusieurs années. »
@ST:Se prendre en main
@R:Toujours selon le président de la CCIBC, il serait grand temps que les citoyens se mobilisent et se prennent en main. « Cette situation concerne tout le monde! », dit-il. « Ces rapports ne sont pas que pour les gens qui ont une connaissance exhaustive des devis techniques. La population a le droit d’avoir l’heure juste. La crainte s’installe! Le public a le droit de savoir, car ses taxes finiront par financer en partie ce nouveau pont. »
Un moyen, inévitable selon M. Cardinal, d’assurer l’entretien de ce nouveau pont sera le rétablissement des ponts à péage. « On ne peut plus dépendre que de l’argent des gouvernements », rappelle-t-il. « Prenons l’esprit d’initiative auquel on a assisté tout de suite après les récentes inondations. On peut se prendre en main et on peut obtenir des résultats tous ensemble. Il ne faut pas lâcher!»