Vers une grève des ambulanciers pour Noël

Par Patrick Duchesneau
À l’instar de leurs collègues de partout au Québec, les 330 membres de la Coopérative des techniciens ambulanciers de la Montérégie (CETAM) s’apprêtent à déclencher une grève illimitée le 24 décembre.
Cela dit, la population n’a rien à craindre, assure Gaétan Dutil, président du Syndicat des paramédics et du préhospitalier de la Montérégie – CSN (SPPM-CSN). « Comme nous sommes régis par la Loi sur les services essentiels, 100% de nos effectifs seront au travail le 24 décembre », prévoit M. Dutil.
C’est plutôt dans l’administration du service ambulatoire que les effets de la grève vont se faire ressentir. « La grève aura lieu du côté de l’administration. C’est nous qui gérons les horaires de nos membres. Maintenant, ce sont les employeurs qui devront s’en charger », explique le président du SPPM-CSN.
Sans convention depuis plus de deux ans et demi
Échue depuis le 1er avril 2010, la convention collective des ambulanciers du Québec ne semble pas prête d’être renouvelée. « Nous avions obtenu une entente de principe le 6 juillet 2012, mais elle a été rejetée par 71% de nos membres. Ces temps-ci, les parties se parlent, mais ne négocient pas », raconte M. Dutil.
Parmi les points en litige, on retrouve la gestion du fonds de pension que les ambulanciers aimeraient voir bonifiée. La carrière typique d’un ambulancier est également au cœur des débats. « Actuellement, il y a 16 échelons à gravir [au rythme d’un par année] pour atteindre le maximum de l’échelle salariale. On veut ramener ce nombre à 14 », avance M. Dutil qui souhaite également voir diminuer la durée de la période de probation des nouveaux ambulanciers.
Moyens de pression
En plus de la menace d’une grève, les ambulanciers de la CETAM ont déjà mis en œuvre certains moyens de pression. « Depuis deux semaines, nous n’acceptons plus de stagiaires. Or, les étudiants doivent réaliser un stage afin de compléter leurs études. Aussi, lors du transfert d’un patient d’un hôpital à l’autre, nous ne ramenons plus l’infirmière en ambulance. Elle doit rentrer en taxi », énumère le président du SPPM-CSN.
Les ambulanciers cherchent aussi à attirer l’attention sur leur cause en tapissant leurs ambulances d’autocollants et en organisant des manifestations pacifiques dans différentes régions.
Quant à la grève, « elle durera tant et aussi longtemps qu’une entente de principe n’aura pas été conclue », prévoit M. Dutil.
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