La vedette du coin

Par Claudy Laplante-St-Jean
« Ça fait 30 ans que je suis toujours à la même place. Les gens pensent que j'ai acheté le coin ! », lance René Proulx à la rigolade avant d'aller se placer à l'intersection achalandée des boulevards Salaberry et Périgny. À 89 ans, le jeunot n'a toujours pas l'intention de ranger son uniforme de brigadier.
Le sympathique octogénaire (et bientôt nonagénaire !) fait ce métier depuis 1983 pour rester jeune de cœur et se garder en forme.
« Ça ne me tente pas de prendre ma retraite. Ça va dépendre de ma santé. Je ne voudrais pas arrêter », confie celui qui doit être l'un des plus vieux brigadiers scolaires au Québec. Toutefois, celui-ci avoue que son entourage lui met de la pression pour arrêter le travail.
Loin d'être fatigué, M. Proulx n'a jamais voulu changer d'intersection en trois décennies. « C'est le pire coin. Il y en a des beaucoup plus faciles. Le matin et le soir, ici, c'est dangereux avec le trafic. Les gens passent sur la rouge », déplore-t-il.
Un brigadier populaire
Quand il ne se fait pas saluer ou klaxonner, M. Proulx reçoit des cadeaux des enfants et de la population.
« Une dame est venue me porter du chocolat, hier. On me donne des pommes et toutes sortes d'affaires. Un monsieur a payé le restaurant pour ma blonde et moi, récemment. Il m'a dit que je le méritais parce que je j'étais courageux», explique fièrement le principal intéressé qui n'a que pour seul ennemi, le vent.
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