Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Cocktail de pesticides

durée 00h00
28 mai 2013
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par Claudy Laplante-St-Jean

S-métolachlore, atrazine, bentazone, glyphosate, imazéthapry, flumetsulame;  de 2008 à 2010, pas moins de 23 à 27 pesticides ont été détectés dans la rivière des Hurons, qui sillonne Sainte-Madeleine, jusqu'à Saint-Mathias-sur-Richelieu pour finalement se jeter dans le Bassin de Chambly. Une situation qui demeure préoccupante pour le gouvernement qui vient de publier un bilan sur la présence de pesticides dans l'eau au Québec.

Quatre rivières situées en zone agricole ont été scrutées à la loupe par le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP), où plus de 1 800 échantillons ont été prélevés entre 2008 et 2010.

« Les pesticides, en particulier les herbicides, sont encore omniprésents dans les rivières de zones agricoles où dominent les cultures de maïs et de soya. De la mi-mai jusqu'à la fin août, des mélanges de plusieurs pesticides sont détectés dans l'eau des rivières », mentionne le rapport qui fait état de la situation pour les rivières des Hurons (bassin versant de la rivière Richelieu), Chibouet (bassin versant de la rivière Yamaska), Saint-Régis (bassin versant du Saint-Laurent) et Saint-Zéphirin (bassin versant de la rivière Nicolet).

Celui-ci conclut que plusieurs aspects demeurent inquiétants, dont l'omniprésence des pesticides, leurs concentrations parfois élevées, la présence de mélanges complexes de plusieurs pesticides ainsi que les recherches scientifiques récentes qui confirment les effets des pesticides.

Fréquence de détection plus élevée

Du côté de la rivière des Hurons, quelque 65 % de son bassin versant (345 km2) est consacré à la culture. Près de 50 % de sa superficie cultivée est réservée au maïs tandis que le soya en occupe le quart. On dénombre aussi d'autres céréales ainsi que des cultures maraichères.

Dans la période d'étude, de 23 à 27 sortes de pesticides, surtout des herbicides, mais aussi des insecticides et un fongicide, ont été détectées dans le cours d'eau. Par exemple, le s-métolachlore et l'atrazine, deux herbicides, connaissent une fréquence de détection moyenne qui frôle le 100% (98,8 % pour le premier et 97,7 % pour le second).

De plus, les scientifiques du gouvernement ont décelé les pesticides plus souvent dans certains cas. « La fréquence de détections de plusieurs herbicides a augmenté depuis la période d'étude présente (2005 à 2007), soit une augmentation de 12 % pour le glyphosate, de 11 % pour l'AMPA, de 15 % pour l'imazéthapyr, de 23 % pour le flumetsulame et de 27 % pour le rimsulfuron », indique le bilan.

Le seuil à partir duquel les pesticides causent des effets indésirables aux espèces aquatiques a aussi été franchi dans 10 à 19 % des échantillons. Le dicamba, un herbicide, a été trouvé en trop forte concentration dans 68 % des échantillons tandis que son homologue, le MCPA a dépassé les critères de qualité de l'eau dans 32 % des échantillons.

 L'UPA consciente du problème

Pierre Caza, directeur Aménagement et Vie syndicale, à la Fédération de l'UPA de la Montérégie, n'est pas étonné des résultats obtenus par le rapport gouvernemental. «C'est un phénomène qu'on retrouve partout, autant en Amérique du Nord qu'en Europe», explique-t-il en précisant que les cours d'eau sont le reflet des activités humaines sur les territoires.

Le responsable nuance quant à l'interprétation des résultats obtenus. « Ce n'est pas parce qu'on détecte un produit qu'il est nécessairement nocif », affirme-t-il.

M. Caza souligne qu'autant les agriculteurs que l'UPA et le reste de la société travaillent à trouver des solutions pour réduire l'utilisation des pesticides.

« Les producteurs sont préoccupés pas la question, ils travaillent avec la nature, après tout. Il faut rechercher l'équilibre entre l'aspect écologique et le besoin des producteurs d'être viables. En Montérégie, nous sommes une surface et aussi l'endroit le plus propice à l'agriculture et cela se concentre en une saison seulement. Il faut conjuguer avec tout ça », confie-t-il.

Toutefois, selon le principal intéressé, les producteurs ne peuvent pas se passer de pesticides et l'agriculture de masse doit continuer d'exister. « Nous aurons bientôt 9 milliards de bouches à nourrir. Des terres propices à l'agriculture, il n'y en a pas légion », indique-t-il en soulignant que l'agriculture biologique doit aussi rester en place.

« Le rapport confirme qu'on a raison de vouloir continuer à améliorer l'environnement. Les producteurs investissent beaucoup. C'est possible que ce ne soit pas la présente génération qui en voit les effets, mais celle qui va nous suivre », conclut M. Caza sur une note optimiste.

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Publié le 22 octobre 2025

Exode des infirmières de moins de 35 ans au pays, mais le Québec s'améliore

Le Canada peine à garder à l'emploi les jeunes infirmières. Un nouveau rapport de l'IEDM dévoilé mercredi montre que le nombre d’infirmières canadiennes de moins de 35 ans qui cessent de pratiquer la profession chaque année augmente par rapport au nombre de celles qui l’intègrent. En 2023, 40 infirmières âgées de moins de 35 ans ont quitté la ...

Publié le 20 octobre 2025

La FMSQ a perdu confiance envers Dubé et demande à François Legault d'intervenir

Après une énième impasse dans les négociations entre les médecins et le gouvernement, la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) a décidé d'écrire au premier ministre cette fin de semaine pour demander qu'il intervienne. Au nom des 11 000 spécialistes du Québec, le Dr Vincent Oliva, président de la FMSQ, souligne dans sa missive que ...

Publié le 20 octobre 2025

Donner des arachides aux bébés a permis d'éviter des allergies

Dix ans après qu'une étude historique a prouvé que de donner des produits à base d'arachides aux jeunes bébés pouvait prévenir le développement d'allergies potentiellement mortelles, de nouvelles recherches révèlent que ce changement a eu un impact considérable dans la vie réelle. Environ 60 000 enfants ont évité de développer des allergies aux ...