Île au foin : les dés sont lancés

Par Claudy Laplante-St-Jean
Le sort de l'île au foin est maintenant entre les mains du gouvernement du Québec, qui décidera d'ici la fin de l'été si la dérogation au schéma d'aménagement adoptée le 20 juin par la MRC de la Vallée-du-Richelieu est valable. Le projet de règlement modifié consiste à créer une voie d'accès en zone inondable jusqu'à l'île au foin, un plan vivement contesté par certains citoyens.
« Le document sera envoyé au ministère des Affaires municipales, Régions et Occupations du territoire (MAMROT), qui aura 60 jours à sa réception pour nous envoyer un avis. Si cela dépasse les 60 jours, le règlement entre en vigueur automatiquement, mais c'est assez exceptionnel », a expliqué François Senécal, urbaniste à la MRC, après la séance du conseil.
De son côté, le MAMROT enverra le projet de règlements aux ministères, qui donneront leurs avis sectoriels. D'ici la fin août, la MRC devrait avoir des nouvelles à savoir si le règlement respecte les orientations du gouvernement en matière d'aménagement du territoire.
« Il s’agit d’une version révisée puisque nous avons effectué plusieurs modifications améliorant le règlement et répondant aux exigences des différents ministères, notamment au niveau du libre écoulement naturel des eaux, la hauteur et la largeur de la voie d’accès projetée, l’intégrité du territoire et la protection de la flore et des habitats fauniques » a précisé Gilles Plante, maire de McMasterville et préfet de la MRC. Rappelons que lundi, en séance d'information, celui-ci avait expliqué avoir une entente tacite avec Québec pour des modifications au projet de règlement.
La modification a été adoptée de façon unanime par les maires présents, lors de la séance du conseil du 20 juin. Notons l'absence du maire de Chambly, Denis Lavoie.
Une mairesse soulagée
De son côté, la mairesse de Carignan, Louise Lavigne, s'est dite soulagée quelques minutes après la séance. « On va travailler en partenariat avec le ministère. On a tenu notre assemblée prévue par la loi. C'est le ministère qui va décider », a-t-elle affirmé.
Celle-ci a ajouté ne plus vouloir que le dossier traîne. « C'est dans l'intérêt collectif. On va assumer la décision du gouvernement », a continué Mme Lavigne.
Une soirée houleuse
Plusieurs groupes de défense de l'environnement, qui s'opposent vivement à ce projet, étaient présents lors de la séance de la MRC, le 20 juin. Ils ont eu droit de parole avant le vote pendant près d'une heure.
Claude Savoie, de Nature Carignan, y est allé d'un plaidoyer de plus de 25 minutes pour convaincre les maires de ne pas adopter le projet de règlement.
« Jusqu'à quel point êtes-vous renseignés sur notre problème ? Vous êtes tous payés avec nos taxes, vous ne devriez pas être au service d'une seule personne, mais de la démocratie », lançait-il en remettant un document de 11 pages ainsi qu'un album photo de l'île au foin aux élus.
M. Savoie a aussi proposé aux maires de remettre le dossier après les élections ou encore de former un comité d'experts de citoyens.
« Êtes-vous là pour vous protéger les uns les autres ? Une mairesse qui ne sera pas réélue ne pourra pas vous reprocher un manque de solidarité », indiquait-il en ne mâchant pas ses mots.
Jean-Marie Ballard, du Collectif pour le parc du Bassin de Chambly, a indiqué au conseil, que « ce que vous allez voter, c'est un gâchis environnemental et qui sera irréversible. Rappelez-vous-en ! »
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